mercredi 30 décembre 2009
L'algo-trading, ou la rencontre de Terminator et de la Bourse
Le plus beau dans cette histoire, c'est que le trader lui-même va bientôt pouvoir disparaître, remplacé par l'ordinateur. C'est la rencontre de Terminator et du capitalisme: voici l'algo-trader, ou trader à haute fréquence, un programme informatique qui décode les informations de la Bourse, analyse les déclarations des banquiers centraux, les rapports d'entreprises, les données du chômage, les moindres statistiques disponibles et convertit le tout en ordres sur les marchés.
Vous pensez que ce phénomène est marginal ? Détrompez-vous. Selon des chiffres repris par l'Echo, aux Etats-Unis, 60% des transactions boursières sont dûes au trading algorithmique, contre 35% à 40% en Europe. Une bonne moitié des décisions boursières sont donc le fait de machines mises au point uniquement mises au point pour enregistrer des gains à très court-terme.
De quoi relativiser les arguments des partisans de la Bourse, les mêmes qui tentent de faire croire qu'une taxe sur les transactions n'est qu'une lubie alter-mondialiste. Souvenez-vous de la Carte blanche de Bruno Colmant, ex-patron de la Bourse de Bruxelles, publiée après qu'un militant gauchiste avait escaladé son bâtiment. "La Bourse est indispensable à l’économie: elle formule la valeur et fonde l’appel au capital à risque", affirmait-il. Ces deux fonctions ne sont pas contestées. Mais ne deviennent-elles pas marginales dans un système très insuffisamment encadré, tout entier tourné vers le profit ? Le demander, c'est y répondre.
Colonel Moutarde
jeudi 24 décembre 2009
Veolia, capitalisme ultra et responsabilité sociale low cost
Le groupe Veolia est le lointain héritier de la Compagnie générale des Eaux, créée au milieu du 19e siècle pour approvisionner la ville de Lyon. Au fil des décennies, la CGE se diversifie dans l'énergie, les transports, la propreté, l'immobilier et la construction. Dans les années 1990, sous l'égide de Jean-Marie Messier, le groupe étend ses tentacules à l'industrie médiatique et devient Vivendi. C'est l'aube des années 2000: on ne parle plus que de J2M, star française du capitalisme mondial, aussi surnommé J7M: Jean-Marie Messier, Moi-Même, Maître du Monde et de la Musique. Mais si le Y2K, le bug de l'an 2000, se révèle finalement peu dangereux pour les ordinateurs du monde, J2M, lui, fait bien bugger Vivendi. En 2002, le groupe est au bord de la banqueroute, et Messier contraint de démissionner. Vivendi est scindé en deux: le pôle médias est baptisé Videndi Universal, tandis que les métiers environnementaux sont regroupés sous le nom de Veolia – un nom léger, bien de son époque, mis au point par un cabinet de consultants qui avaient notamment pour mission de conserver les lettres VE, utilisées pour la cotation en bourse de Vivendi Environnement (voir ici). Nous sommes en 2003, Veolia était née.
Videndi se dégage peu à peu du capital, au profit notamment d'un fonds d'investissement britannique, qui devient le principal actionnaire. La société est désormais dirigée par Henri Proglio, un proche de Nicolas Sarkozy. A son conseil d'administration, on retrouve des grands noms du capitalisme français, notamment un certain Baudouin Prot.
En 2008, le groupe investit lourdement en Belgique. Pour développer ses activités ? Non, parce que la Belgique vient de se doter du régimes des intérêts notionnels, qui permettent aux sociétés de déduire de leur base imposable un pourcentage important de leurs fonds propres. Du coup, Veolia transfère, en plusieurs virements, près de trois milliards d'euros sur les comptes de son bureau de lobbying européen, transformé pour l’occasion en une société dénommée Veolia Environnement Europe Services (voir cet article du Monde diplomatique).
Bien déterminée à profiter du cadeau fiscal mis au point par le ministre des Finances, Didier Reynders, Veolia semble moins sourcilleuse en matière de responsabilité sociale. Sur son site web, le groupe met pourtant en avant ses “grands principes de développement durable”. Veolia dispose même d'un comité d'éthique et d'un comité des risques.
Pas suffisant semble-t-il pour empêcher une catastrophe environnementale à Bruxelles. Selon la ministre régionale de l'environnement, Evelyne Huytebroeck, Veolia aurait même délibérément bloqué la station d'épuration pendant plusieurs jours pour tenter de faire payer par les pouvoirs publics des investissements qu’elle n’a pas consentis elle-même, alors qu’elle le devait.
Du coup, le directeur de Veolia Water, Jean-Michel Herrewyn, est “convoqué” par le gouvernement bruxellois. Les parties conviennent de faire réaliser une expertise contradictoire sur l'accident. Le bras-de-fer se poursuit, donc, entre l'Etat et une compagnie privée. Le plus puissant n'est pas nécessairement celui qu'on croit: le chiffre d'affaires de Veolia est dix fois supérieur au budget de la Région bruxelloise.
A l'heure où certains nationalistes flamands de courte vue voudraient faire de ce dossier une nouvelle pomme de discorde communautaire, il serait peut-être bon de rappeler que c'est plutôt la relation public / privé et une certaine idée du service public qui sont au coeur de cette affaire.
Colonel Moutarde
PS: Hasard des circonstances: la presse rapporte aujourd'hui que Veolia s'apprête à lancer une liaison ferroviaire low cost entre Paris et Bruxelles pour concurrencer le Thalys...
jeudi 17 décembre 2009
Et avec ça, ma petite dame? Ou quand Patrick Dewael dérape (air connu)
Selon l'ordre du jour des séances, les parlementaires présents dans l'hémicycle se retrouvent régulièrement en aparté et tel fut le cas il y a quelques jours de Mme Partyka, agenouillée sur son siège pour converser avec son voisin de derrière.
C'est alors que la jeune élue a été rappelée à l'ordre par le président de l'assemblée. "Madame Partyka, il vous sied bien de vous mettre à genoux, mais je serais vous je réserverais cela à d'autres occasions. Je ne suis pas jaloux, mais ce n'est pas une pose pour le Parlement". Sans commentaire.
Durum
samedi 12 décembre 2009
Leterme revenu, la stratégie de la tension a repris
Dehaene ou un autre, peu importe. La politique a trop souvent tendance à céder au culte de la personnalité pour masquer des rapports de force qui, eux, sont décisifs. Le manque de talent de Leterme n'a sans doute pas contribué à résoudre les problèmes communautaires quand il était formateur et premier ministre mais le problème n'était pas là: la situation était bloquée parce qu'au moins un parti autour de la table (pas toujours le même) n'avait pas d'intérêt à une paix communautaire. Leterme est à peine revenu, BHV sorti timidement du tiroir que déjà le feu est ravivé... avec cette drôle d'impression que l'opération de déstabilisation du premier ministre est relancée. Il suffit de penser à la fuite de la déclaration gouvernementale dans la presse avant sa présentation au parlement ou les commentaires assassins, toujours anonymes, sur le CD&V ou Leterme. A qui profite le crime? A la N-VA, peut-être, trop heureuse de retrouver son domaine de prédilection, mais aussi et surtout au MR. A un double titre. Reynders n'a rien obtenu lors du remaniement, voire rien demandé. Premier ministre, c'était le piège, ministre des Affaires étrangères aussi: impossible d'être vice-premier, président de parti et chef de file MR au conseil communal de Liège tout en parcourant le vaste monde, et pas question de donner ça à Charles Michel. Qui plus est, une esquisse de consensus sur BHV se devine dans les déclarations des partis francophones. PS et Ecolo sont sur la même longueur d'ondes et il est peu probable que Milquet provoque la chute d'un gouvernement sur cette question. Elle se brouillerait durablement avec les socialistes et le CD&V qui lui ont évité de sombrer. Le MR est en plus mauvaise posture, et singulièrement Didier Reynders. Le FDF a placé la barre trop haut pour accepter un accord qui conviendrait également aux partis flamands. Et Reynders s'est vendu pieds et poings liés au FDF pour sauver sa présidence. Dans l'autre camp, l'on prend d'ailleurs un malin plaisir à dire qu'il faut trouver une solution à BHV, à faire savoir que le FDF a pris trop de place et à s'indigner de son installation en Wallonie (même si, à regarder les nouilles recrutées par les amarantes, on peut se dire que les libéraux peuvent dormir sur leurs deux oreilles). En cas d'accord des autres partis francophones, Reynders serait cerné de toutes parts: il devrait s'y opposer pour sauver l'alliance avec le FDF, du coup l'Olivier trouverait là un bon prétexte pour s'installer au fédéral et le clan Michel pourrait enfin sonner la charge finale. D'où l'intérêt à entretenir un mauvais climat autour de Leterme, de jouer la carte de la tension permanente, histoire qu'il n'y ait jamais d'accord sur BHV. Et d'affirmer ensuite, à coups de petites phrases inlassablement répétées, que la famille démocrate-chrétienne, c'est que des manches, qu'on leur donne tout mais qu'ils ne savent rien faire, etc.
Mexicano
vendredi 11 décembre 2009
Herman Van Rompuy, un Premier ministre qui ne restera pas dans les annales
Si son intelligence, son sens de la communication (ou de la non communication) et de l'empathie ainsi que son humour ne sont jamais remis en cause, force est de constater que son bilan comme Premier ministre rase les pâquerettes.
D'abord, il laisse la Belgique dans un état de déficit budgétaire catastrophique qu'il faudra des années à résorber. Bien sûr n'en est-il pas responsable mais historiquement on ne retiendra de cette période que la catastrophe financière qui a permis au très élevé taux d'endettement de repartir de plus belle sous le gouvernement Van Rompuy.
Par ailleurs, ce même gouvernement n'aura pas réussi à raccommoder les relations entre partenaires sociaux laissant à son successeur le soin de constater l'échec de négociations sur l'harmonisation des statuts ouvrier et employé, un dossier lié à la prolongation des mesures d'emploi de lutte contre la crise.
Oui mais voilà, Van Rompuy aura réussi à régler l'épineux dossier de l'immigration qui divisait les ailes droite et centre gauche de son gouvernement. D'abord, il n'aura tranché que la question de la régularisation des sans-papiers. Et même celui-là, patatras, le voilà à présent recalé par le Conseil d'Etat qui comme lors de la dernière campagne de régularisation il y a dix ans juge que le gouvernement aurait dû agir par la loi. Le gouvernement a préféré s'entêter en prenant une "instruction". Il a été recalé. C'était prévisible.
Oui mais, écrivait-on encore. Après le cataclysme Leterme, Van Rompuy a réussi à apaiser les tensions communautaires. La vérité est de dire qu'il les a mises entre parenthèses. Et qu'en temps qu'auteur principal de la proposition de loi visant à scinder l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, on peut s'interroger sur ses talents de pacificateur à géométrie variable. Digne du Prix Nobel de la Paix et de la Guerre. Van Rompuy, le nouvel Obama européen?
Durum
jeudi 10 décembre 2009
Quand le vice-président du CD&V ranime la frontière d'Etat
Cette fois, le vice-président du Cd&V Wouter Beke était dans l'interrogation légitime. Mais c'est l'emballement de son propos, sans ambage, qui, trahissant un grand phantasme collectif flamand d'une nation indépendante, surprend en ces temps d'apparent apaisement.
En l'occurence, notre Wouter Beke a interrogé la ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx sur les disparités énormes entre nord et sud du pays quant à l'enregistrement des vaccinés H1N1. Clairement, la partie francophone du pays fait obstacle à cet enregistrement considéré par les syndicats médicaux comme potentiellement attentatoire à la vie privée. Interrogation légitime donc du CD&V face à une situation qu'est bien obligée de reconnaître une ministre elle-même clouée au pilori par les mêmes syndicats médicaux.
Ce qui surprend, c'est que pris par son élan communautaire naturel, le vice-président du CD&V, le parti du Premier ministre, ose l'étape suivante. "En ce qui nous concerne, il ne s'agit pas seulement d'une frontière linguistique mais aussi, presque, d'une frontière d'Etat", dit Wouter Beke, s'inquiétant des disparités. En conclusion, il ira jusqu'à donner dans la "frontière sanitaire", un concept aux relents plus inquiétants.
Si le contexte économique a pu faire évoluer le discours communautaire, le grand phantasme continue d'exister dans l'esprit d'aucuns pris dans une machine infernale qu'ils espèrent voir les conduire à mère Flandre. Pourquoi pas. Mais chez certains, l'idéologie semble avoir largement pris le pas sur le pragmatisme. Et si finalement, on scindait la Belgique selon des pôles est-ouest? Le Hainaut occidental ferait des kermesses cyclistes avec les West-vloems; les Liégeois et les Limbourgeois fêteraient les victoires du Standard. Mais que faire de Bruxelles?
Durum
Fraude fiscale : l’Etat ne se donne pas les moyens
Dans Le Soir, Marc Metdepenningen a jugé "intolérable" "le bidouillage des règles de la procédure commis par des enquêteurs ou des magistrats voués". Il s’est félicité que "la balance de la Justice a penché pour le respect religieux du prescrit légal et des droits de la défense".
Que les règles soient appliquées, on peut certes s’en réjouir dans un Etat de droit. Mais il faudrait alors que les règles soient justes et bien conçues. Or, en l’état actuel, elles ne le sont pas. Face aux fraudeurs, qui d’un clic peuvent ouvrir un compte anonyme dans un paradis fiscal, qui peuvent s’adjoindre les conseils d’avocats fiscalistes rompus aux moindres détails des procédures, dont les montages fiscaux ont toujours une longueur d’avance sur la législation en vigueur, l’Etat est démuni.
Seule une vraie coopération internationale permettrait d’empêcher la circulation incontrôlée des capitaux évadés, mais en dépit des timides efforts de l’OCDE, cette coopération n’existe pas à l’heure actuelle.
Comment dès lors s’étonner que les agents du fisc aient recours à des méthodes illégales ? Il s’agit seulement de jouer à armes égales avec les fraudeurs. Ailleurs dans le monde, le fisc obtient des informations par des voies pas très orthodoxe.
En France, nul ne sait comment le ministre du Budget a mis la main sur les noms de 3000 personnes soupçonnées de détenir des comptes non-déclarés en Suisse. Comme dans le cas de la KB-Lux, il pourrait s’agir d’un vol de données par un ancien employé.
L’an dernier, des officiels allemands ont payé cinq millions d’euros à un ex-employé de la banque LGT du Liechtenstein pour obtenir les noms de centaines de contribuables indélicats.
Les Etats-Unis ont déployé toute leur puissance diplomatique pour amener la banque suisse UBS à livrer les noms de 4.450 titulaires de comptes.
Partout des Etats en situation budgétaire délicate négocient, contournent les procédures et font preuve d’inventivité pour rapatrier l’argent des fraudeurs. N’y aurait-il qu’en Belgique qu’on soit tatillon sur des règles inadéquates ?
Colonel Moutarde
mercredi 9 décembre 2009
Pas d'Air Force One pour Van Rompuy
Quoi qu'il en soit, quand les Ricains voudront parler à l'Europe, ils auront désormais un numéro de téléphone. Barack Obama appellera Herman Van Rompuy, tandis qu'Hillary Clinton sonnera Catherine Ashton.
De là à penser que la Rue de la Loi à Bruxelles accueillera bientôt une nouvelle Maison blanche, il y a un pas que nous nous garderons de franchir. Avec à peine 22 collaborateurs, Herman ne rivalisera pas vraiment avec Barack.
Dans ses déplacements officiels également, il devra composer avec les moyens du bord. Car contrairement aux présidents américains, qui parcourent le monde à bord de l'Air Force One, le président du Conseil européen n'aura pas d'avion privé. Il devra supporter, dans les vols de ligne, les touristes qui lui demanderont de prendre la pose à côté d'eux... A moins qu'il ne s'invite dans les avions de la force aérienne belge. A l'heure actuelle déjà, commissaires et autres dirigeants européens profitent des possibilités d'avion-stop offertes par ce transporteur pourtant notoirement peu fiable, que d'aucuns appellent toujours "Air Flahaut"...
Colonel Moutarde
vendredi 4 décembre 2009
Tabac dans l'horeca: Di Rupo a-t-il eu peur des libéraux? Serait-il moins à l'aise qu'il n'y paraît?
Le projet doit encore repasser par la Chambre mais le président du PS Elio Di Rupo vient donc d'indiquer que son parti abandonne finalement l'idée d'annoncer à ce stade l'interdiction de fumer dans tout l'horeca dès 2012, flinguant ses troupes, du docteur Mahoux (PS) à la ministre de la Santé Laurette Onkelinx. Elio Di Rupo a-t-il eu peur des libéraux, de l'instabilité au sein de la majorité, ou de la réaction des clients des cafés populaires ou... des maisons du peuple? Officiellement, il a dit vouloir laisser le temps au secteur de se préparer, ne pas le mettre plus en difficulté sur le plan économique qu'il ne l'est aujourd'hui. Ce revirement du PS est à présent vécu comme une trahison au CD&V qui entend s'assurer de la loyauté de ses partenaires sur d'autres dossiers parlementaires où la majorité a des difficultés à apparaître unie: écoutes téléphoniques de la Sûreté, réforme des assises, recueil des données électroniques, autant de textes qui concernent le cabinet du ministre CD&V de la Justice Stefaan De Clerck. Déjà en difficulté sur les plans institutionnel et socio-économique alors qu'il est à peine réinstallé, le Premier ministre Yves Leterme a convoqué une réunion de concertation. Les partis de la majorité ont finalement décidé de faire débuter l'interdiction totale au 1er janvier 2014, soit 2 ans après la recommandation de la Commission européenne. Ils ne voteront donc pas en ordre dispersé. C'est dommage, on commençait à apprécier cette vague de parlementarisme digne des récentes frondes au sein de l'UMP au Sénat français (dont celle sur la TVA dans l'horeca). La particratie a vite repris ses droits.
Durum
mardi 1 décembre 2009
Guerre et foot
Car au même moment, en Afrique, le même sport dégénérait en conflit ouvert entre l'Algérie et l'Egypte. La victoire de la première sur la seconde lors d'un match de qualifications pour la coupe du monde joué à Khartoum a allumé un feu de rancoeurs insidieusement attisé par les politiciens des deux pays. L'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie. Les autorités algériennes ont répliqué en imposant une nouvelle taxe de 600 millions de dollars sur un réseau de télécom égyptien. La presse des deux pays s'est enflammée et même les fils du président égyptien Hosni Moubarak s'en sont mêlés. Gamal Moubarak, pressenti pour succéder à son père, a même déclaré que l'Algérie "aurait à souffrir des conséquences de la colère de l'Egypte". Bref, l'Union africaine a encore du chemin à parcourir - même si il n'y a pas eu, mort d'homme. Cela fut le cas en 1969 en Amérique centrale, quand un match de foot a carrément provoqué une brève guerre entre le Salvador et le Honduras, se soldant par des milliers de victimes.
Colonel Moutarde
dimanche 29 novembre 2009
Le Vlaams Blok Belang crève avant la fin de la Belgique
Grandissant pas à pas, le Vlaams Blok a gravi les échelons jusqu'à ce dimanche noir du 24 novembre 1991 qui le vit avoir une importante poussée électorale, et ces élections régionales de 2004 qui en firent le premier parti flamand.
Parti d'extrême droite protestataire, le VB a fini laisser percoler, dans l'opinion public flamande, le sentiment qu'il n'était en rien un parti de gouvernance (il a fallu le temps).
Lancé par le colaborateur Karel Dillen, il a connu le succès grâce à des personnalités fortes telles Filip Dewinter, Gerolf Annemans ou Frank Vanhecke, rois du slogan populiste surfant sur l'angoise, la sécurité, l'immigré et un fort sentiment anti-Wallon. Mais à force d'ânonner, ces petits führers ont fini par se transformer en sinistres clowns et le parti a commencé à décliner.
Mais curieusement, ce ne sont pas les cordons sanitaires (médiatiques au début et politique) qui auront finalement été à la base de la déconfiture du parti d'extrême droite. En proie aux divergences de vue de ses principaux leaders aux egos surdimensionnés, c'est de l'intérieur qu'est venue le déchirement provoqué par une bimbo venue il y a quelques années de la N-VA, Marie-Rose Morel. Cette ex-Miss Flandre sut susciter une guerre des clans qu'elle alimenta par son talent (intellectuel et physique) à faire apparaître au grand jour les différences incarnées par tout ce beau monde.
Voyant arriver la déconvenue électorale, certains au sein du parti, dont l'actuel président Bruno Valkeniers, soutenu par son prédécesseur Frank Vanhecke et Marie-Rose Morel ont tenté de relancer la machine, en inscrivant le parti dans un canevas (soit-disant) plus fréquentable. Ce fut alors la guerre ouverte avec les radicaux Anversois emmenés par Filip Dewinter.
Confirmant l'implosion du parti, Frank Vanhecke, vient de claquer la porte de la direction du VB dont il est président d'honneur. Une page brune se tourne.
Durum
BHV: place au dialogue
Grand vainqueur des élections législatives en 2007 le CD&V d'Yves Leterme n'a pas réussi à transformer l'essai après une campagne aux accents très communautaires. Après une série d'échecs dans la négociation de formation gouvernementale, la nouvelle génération chrétienne démocrate commence à entendre le discours des anciens CVP qui lui assurent qu'elle fonce droit dans le mur.
Yves Leterme commence sa métamorphose. Il largue la N-VA qui l'a aidé à gagner les élections de 2007 mais qui constitue un poids pour assurer la gestion de l'Etat.
Aux élections de 2009, le CD&V change de tactique. Il ne tentera plus de passer en force sur le plan institutionnel, adoptant la fameuse tactique Maddens (du nom d'un économiste de la KUL): la Flandre agira au maximum de son autonomie, laissant mourir à petit feu les francophones jusqu'à ce qu'ils viennent à leur tour pleurer une réforme institutionnelle.
Entre-temps surtout, le contexte économique a complètement changé la donne. La Flandre du quasi-plein emploi paie le prix fort d'une crise qui pèse sur ses anciennes structures économiques.
Dans sa réplique au débat relatif à sa mini-déclaration à la Chambre, Yves Leterme, redevenu premier ministre, souligne que le socio-économique sera 'la' priorité du gouvernement. Il ne pipe mot de l'institutionnel et de BHV que doit tenter de résoudre un poids lourd de l'ancien CVP, Jean-Luc Dehaene.
Au nom du CD&V, le député Hendrik Bogaert, jeune loup communautariste obtu, fait son mea culpa dans une interview au Soir. Il lance un appel au dialogue. Il en va notamment de la réputation de la Belgique à l'étranger, assure-t-il, évoquant la présidence belge de l'Union européenne au second semestre 2010 et la présidence permanente du Conseil européen assumée par Herman Van Rompuy.
Du côté francophone aussi, des lignes bougent. Depuis 2007, certains partis francophones affirment régulièrement qu'une réforme de l'Etat sera nécessaire et que le NON du cdH ou le OUI (mais en fait NON du FDF-MR) ne sera pas tenable à long terme. PS et Ecolo ont aussi indiqué que OUI BHV sera inéluctablement scindée à condition que les francophones de la périphérie y voient leurs droits confortés. A cet égard, le FDF a également subtilement corrigé son discours. A la tête du mouvement revendiquant l'élargissement de Bruxelles en contrepartie de la scission de la BHV, le FDF ne fait plus qu'évoquer le soit disant presqu'accord de 2005 qui prévoyait lui un élargissement... des droits des francophones en jouant sur les compétences en périphérie de la Communauté française.
Que conclure de toute cela? Que manifestement l'axe PS-CVP qui a géré la Belgique pendant longtemps jusqu'en 1999 semble reprendre forme, ce que semble avoir compris Ecolo. Que comme d'habitude le cdH est chèvre-choutiste, d'autant plus que contrairement au PS et à Ecolo, il conserve un petit électorat en périphérie.
Si le dialogue semble s'amorcer, les écueils restent importants. Que fera le MR-FDF, parti francophone le plus puissant en périphérie, qui risque de basculer dans l'opposition fédérale en 2011. Entendra-t-on l'Open Vld qui tente de se reconstruire, lui qui n'a plus voix au chapitre au nord du pays. Que fera Kris Peeters de la N-VA en cas d'accord (même sur un retour temporaire aux anciennes circonscriptions électorales, une solution qui si elle ne résoudra pas le problème politique BHV mettra un terme à son problème juridique en ce qu'elle permettra l'organisation sans souci des élections en 2011).
Bref, si on semble progresser, on pourrait s'apercevoir au printemps prochain que cette avancée n'aura permis qu'à tourner en rond et revenir au point de départ.
/Joost van den Vondel/Seul ne fait pas le printemps/Mais Pschitting Nu/ risque d'être le haïku.
Durum
vendredi 27 novembre 2009
Le parti populiste de Modrikameneke
"Les enfants n'appartiennent pas à la ministre de l'Enseignement mais à leurs parents", imposition des revenus professionnels soit disant "plus équitable" à 0, 19 et 29%, "sécurité partout", "justice efficace et rapide", "allègement des structures de l'Etat", "diminution de 62 à 22 du nombre de ministres".
C'est en matière d'immigration que le pépé laisse entrevoir son extrême droititude même si son discours très habile le préserve (à ce stade?) de pouvoir être classé parmi les partis racistes. Modrikamen and co ne sont pas (encore) comparables à cet égard à feu le FN belge et c'est peut-être là que se situe le danger. S'il parvient (mais parviendra-t-il vraiment?) à trouver pour son parti populaire des candidats populaires, peut-être séduira-t-il un nombre important d'électeurs qui le jugeront fréquentable. Car le populisme et le slogan ont la cote.
Il ne sera cependant pas difficile de répondre par des slogans aux slogans de ce nouveau chevalier blanc. Ainsi, si selon Modrikamen il revient aux étrangers de s'adapter à nos valeurs, il appartient à notre société d'inculquer aux "immigrés" nos "socles de belgitude" et il est du devoir de la collectivité de barrer la route aux "valeurs arriérées" que certains de ces "immigrés" véhiculent, il lui sera aisément opposable d'énoncer que c'est son combat d'arrière-garde en faveur d'un capitalisme outrancier qui véhicule des valeurs arriérées autant que le modèle sociétal qu'il prône, lui-même importé en (extrême) droite ligne d'une Amérique qui laisse pourtant, elle, poindre un début de perplexité par rapport à son évolution.
Durum
jeudi 26 novembre 2009
Traité de Lisbonne: vous avez dit plus simple ?
Contrairement à une idée reçue, la nomination d'un président stable, en la personne d'Herman Van Rompuy, ne signifie pas la fin des présidences nationales tournantes. Car ce président stable, censé assurer plus de continuité aux travaux, ne dirigera que le Conseil européen, c'est-à-dire les réunions des chefs d'Etat et de gouvernement. Les formations inférieures du Conseil resteront quant à elles dirigées selon l'ancien système. Par exemple, le Conseil Ecofin sera dirigé au premier semestre de l'année par la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, puis par Didier Reynders au second semestre. Pas question donc de continuité accrue pour toutes les formations sectorielles, sauf pour les Affaires étrangères. Le Conseil "Relex" sera en effet présidé par Catherine Ashton, la nouvelle Haute représentante pour les politique extérieure. Vous avez dit plus simple, l'Europe ?
Les choses se compliquent encore quant on en vient au Conseil des Affaires générales, le CAG. Il s'agit d'une importante réunion de coordination politique. Pour l'instant, ce sont les ministres des Affaires étrangères qui y siègent. Quand ils ont fini leurs discussions, ils changent de casquette et s'occupent d'Affaires étrangères. Dans le jargon, cette double réunion porte le nom barbare de CAGRE – Conseil des Affaires générales et des relations extérieures.
L'idée originale du traité de Lisbonne était de diviser le CAGRE en deux. Organe transversal, le CAG aurait été présidé par le ministre national en charge des questions européennes, le Relex par le Haut représentant. Vous suivez ?
Et bien, il semble que ce découplage, relativement logique, n'a plus la cote. Premier pays à expérimenter le traité de Lisbonne, l'Espagne semble même en passe de le saboter complètement. La cause ? Les orgueils mal placés de quelques ministres puissants.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, n'a pas l'intention de rester les bras croisés pendant la présidence de son pays. Forcé d'abandonner la présidence du Conseil Relex à Catherine Ashton, il compte bien se rabattre sur le CAG. Pas question de laisser ce Conseil à un sous-fifre. Les Belges ont d'ailleurs pris la même décision, puisque ce sera le nouveau Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, qui jouera ce rôle. Olivier Chastel, secrétaire d'Etat à l'Europe, a été relégué à l'arrière-plan.
Voilà qui rajoutera une couche de complexité à une nouvelle architecture qui n'en avait pas besoin. Une meilleure idée serait que chaque gouvernement se désigne un ministre pleinement compétent pour l'Europe. Il présiderait le CAG. Il pourrait aussi servir à mieux faire comprendre l'Europe aux citoyens. Le travail ne manque pas.
On notera enfin que dans tout ce bazar, la seule personnalité de premier plan qui ne jouera pas de rôle majeur pendant la présidence de son pays, c'est le Premier ministre. Avec Yves Leterme à nouveau à la barre en Belgique, certains pousseront sans doute un soupir de soulagement...
Colonel Moutarde
mardi 24 novembre 2009
La Boulette, un blog qui monte
Colonel Moutarde
Vendeur d'obligations, speculoos, bières, et métaux, Jean-Luc Dehaene nommé commissaire-priseur. BHV, une fois, deux fois, trois fois, gesplitst?
dimanche 22 novembre 2009
Van Rompuy veut une taxe sur les millionnaires
Pour le féliciter de son accessit, Tine a décidé d'offrir à son Herman de frère, outre un "cigare cubain", une boîte contenant une recette à taxer les millionnaires à 2%, un projet au coeur d'une campagne dont Tine Van Rompuy est la marraine.
Elle a annoncé son intention de prodiguer à son proche parent, à l'occasion d'une petite fête familiale organisée ces jours-ci, quelques autres conseils pour redonner envie aux eurosceptiques de croire au projet de l'Union.
Parmi ceux-ci, la nécessité de faire payer la crise aux nantis et celle de revaloriser les services publics. Infirmière à l'hôpital du Gasthuisberg de Louvain et syndicaliste, Tine Van Rompuy évoquera un exemple concret, celui de la privatisation effrénée des maisons de repos. En cinq ans, dix mille lits ont été privatisés dans ce secteur en Belgique. L'une d'entre elles, la Maison Père Damien à Tremelo, rachetée par le Senior Living Groep a fait bien plus que multiplier les petits pains, distribuant 28 millions d'euros à ses actionnaires, soit l'équivalent du salaire annuel de 625 infirmières.
Ce dimanche chez les Van Rompuy, on boit le champagne. Qui de Tine ou d'Eric, le député régional flamand, au projet politique communautariste, sera le plus audible auprès d'Herman? Sachant que si Eric participe à rallumer le feu communautaire en Belgique, Yves Leterme pourrait devoir repasser par la case Gasthuisberg. Et là, Tine ne sera pas loin.
Durum
vendredi 20 novembre 2009
Avec Van Rompuy et Barroso, l'Europe solidement ancrée au centre-droit
mardi 17 novembre 2009
Darling Herman: il est trop tard pour la chirurgie
Au petit jeu des pronostics, l’auteur de ces lignes est tenté d’écrire que c’est déjà peine perdue. Il mise sur Mme Vike-Freiberga. Au poste de ministre des Affaires étrangères, l’Espagnol Miguel Angel Moratinos a quelques arguments à faire valoir… Mais à deux jours du sommet décisif, les jeux restent très ouverts.
Colonel Moutarde
dimanche 15 novembre 2009
Le Parlement germanophone, chapelle ardente de la Belgique qui se meurt
Si juridiquement rien ne semble s'opposer au sens strict à cet affichage de la foi chrétienne dans une assemblée parlementaire, il est permis de s'en étonner et de s'en insurger.
Si la Belgique ne connaît pas une tradition laïque à la française, elle met en avant un principe de neutralité qui exclut tout élément potentiellement discriminant ou contraire à l'égalité entre les citoyens.
Le problème avait déjà été soulevé il y a quelques années à propos de certaines salles d'audience jurdictionnelles et le ministre de la Justice de l'époque, Marc Verwilghen, avait sorti une circulaire demandant le retrait des insignes religieux qui ne témoigneraient pas d'une qualité artistique indéniable (certains tableaux).
Cela ne semble pas être le cas de la croix exposée au Parlement germanophone, celle-ci contribuant à donner à cette salle plénière l'image d'un lieu de prière pour les sauveurs de la Belgique.
On connaît l'attachement des germanophones à la patrie, au roi et à la religion catholique. Elections après élections, le parti chrétien y est d'ailleurs gagnant, même s'il doit se contenter de siéger dans l'opposition, la majorité étant dirigée par les socialistes, les libéraux et les communautaristes.
Mais la Communauté germanophone ne peut faire exception au principe de neutralité et voir son assemblée dirigée par un président susceptible d'être confondu avec un prélat.
Durum
mercredi 11 novembre 2009
Courants d'air chauds et froids dans les corridors européens
Le choix d'HRV pourrait aussi servir indirectement de courte-échelle à Karel De Gucht au sein de la Commission. Les portefeuilles des commissaires doivent en effet encore être répartis et le libéral flamand se verrait bien jouer un grand rôle économique. La concurrence, pourquoi pas ? La désignation du démocrate-chrétien Van Rompuy à la tête de l'UE lui fournirait un argument de poids, puisque les libéraux pourraient demander une compensation. Or, il est l'un des rares libéraux à la Commission... La stratégie belge semble donc cousue de fil blanc.
Mais malgré l'emballement médiatique de la semaine écoulée en Belgique, où chacun cherchait déjà un successeur à Herman, la cause est loin, très loin, d'être entendue. Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfelt, chargé de trouver des candidats consensuels, l'a dit clairement ce mercredi: il n'y a pas encore d'accord. Sur les pistes d'athlétisme, le lièvre finit presque toujours pas se faire rattraper. Favori précoce, Herman pourrait bien être rejoint par les autres candidats. Ses deux confrères du Bénélux, Jan-Peter Balkenende et Jean-Claude Juncker, sont toujours en course. Les Britanniques ne démordent pas de Tony Blair. Certains diplomates anglais commencent discrètement à dire du mal de Van Rompuy. Les Britons n'ont eu aucun scrupule, il faut le rappeler, à dégommer Jean-Luc Dehaene et Guy Verhofstadt, tous deux candidats à la présidence de la Commission européenne en 1999 et 2004.
Bref, rien n'est joué. La décision finale devra sans doute davantage aux circonstances et aux facteurs irrationnels qu'à un choix raisonné pour l'Europe.
Colonel Moutarde
mardi 10 novembre 2009
Knack ou le réveil de la presse rexiste
En quelques jours, Knack s'en est pris de manière violente à la ministre Laurette Onkelinx puis au sénateur Patrik Vankrunkelsven, dévoilant au grand jour des difficultés relevant de leur vie privée et sans lien aucun avec la fonction politique qu'ils occupent.
Cette dérive particulièrement grave est condamnable tout autant que le contexte de polémisation et de peoplelisation de l'information dans laquelle elle s'inscrit. Que Père Ubu, colporte à son tour cette puanteur peu ragoûtante, n'étonne guère, tant la prose dont dégouline cette feuille de chou est trempée du venin de la droite extrême. On savait Knack et son éditorialiste Rik Van Cauwelaert très catho-conservateur. Là, il a franchi une limite.
Durum
dimanche 8 novembre 2009
Darling Herman, chéri des corridors européens
Quelques facteurs moins rationnels doivent être pris en compte: avec son humour pince-sans-rire et sa manie des haïkus (voir son blog), il a su se rendre plus sympathique que son collègue néerlandais Jan-Peter Balkenende, également cité pour le poste, qui présente par ailleurs exactement le même profil. On notera enfin que puisque M. Van Rompuy n'a rien encore révélé de sa vision de l'Europe, il est difficile pour les autres dirigeants européens de se trouver des désaccords avec lui.
En dépit des cocoricos que ne manquent pas de pousser des Belges en mal de patriotisme, la désignation à la tête du Conseil européen est une mauvaise idée. Elle priverait le pays de la seule personnalité de premier plan qui ne confonde pas l'arène politique avec une cour de récréation – une qualité, ou une absence de défaut, essentielle à l'heure où il faudra résoudre BHV.
Sa désignation finirait surtout de donner de l'Union européenne l'image d'un club de vieux fumeurs de cigare. Après José Barroso à la la Commission et Jerzy Buzek au Parlement, confier à Herman Van Rompuy la présidence du Conseil reviendrait à remettre les clés de l'Union à un triumvirat formé d'hommes d'un certain âge, tous de tendance chrétienne-démocrate. Bonjour la diversité... Face aux Etats-Unis, qui viennent d'élire un président jeune et noir, l'Europe mériterait, une nouvelle fois, son nom de vieux continent.
Colonel Moutarde
lundi 2 novembre 2009
BHV: la solution, c'est peut-être le vote...
Mexicano
dimanche 1 novembre 2009
Trancher le noeud gordien de l'ex-Brabant et de l'ancienne Belgique
En bout de course, de nombreux scénarios sont possibles jusqu'à celui présenté comme le plus éloigné mais aussi le plus catastrophiste, l'éclatement du pays.
Comme souvent dans ce genre de conflits, ce qui fera précipiter les protagonistes dans l'un ou l'autre scénario relèvera plus de problèmes de perception liés à des rancoeurs et frustrations parfois anciennes, que d'une réelle impossibilité politique d'aller de l'avant.
Contrairement à ce qui est régulièrement avancé en Flandre, l'arrêt de la Cour constitutionnelle n'invite pas à scinder BHV. Soulevant la différence de traitement existant entre candidats dans la circonscription électorale du Brabant flamand et candidats dans les autres circonscriptions provinciales, il invite le législateur à trouver une solution qui garantisse “les intérêts légitimes des néerlandophones et des francophones” dans l'ancienne province du Brabant .
A cet égard, plusieurs solutions sont possibles dont la scission de BHV, une meilleure justification de la situation attaquée par la Cour constitutionnelle, l'élargissement de Bruxelles ou le retour aux anciennes circonscriptions (plus petites). Une autre solution est, dit-on, à l'étude dans l'entourage du Premier ministre Herman Van Rompuy. Elle consisterait à former d'autres petites circonscriptions dans un cadre adoptant la scission de BHV tout en maintenant des droits particuliers aux francophones de la périphérie et aux Flamands de Bruxelles. Il y aurait alors une circonscription du Brabant flamand intégrant notamment les villes de Hal et Vilvorde, une circonscription bruxelloise, et une circonscription des communes à facilités (éventuellement élargie à d'autres).
Mais si la tension reste trop vive, la solution négociée n'interviendra pas. En bout de conflit d'intérêts germanophone, la Région bruxelloise sera alors invitée à prolonger le gel du dossier en pleine présidence belge de l'Union européenne. Les Flamands de Bruxelles seront à leur tour pris en otage. Ils se verront contraints par une majorité linguistique régionale francophone à soulever un conflit d'intérêts visant à geler un texte voulu par la majorité linguistique du pays, elle-même néerlandophone. La tension sera alors à un stade avancé. Il s'agira d'un premier test pour l'avenir du pays.
La suite qu'elle est-elle? Sonnette d'alarme ou pas, et indépendanmment de savoir si on pourrait aller aux élections sans solution, le risque existe de voir un jour s'organiser en séance plénière de la Chambre le vote 'linguistiquement unilatéral' de la proposition de loi visant à scinder BHV. Des cris d'orfraie pourront alors être poussés. Et alors? Et alors, il s'agira d'être particulièrement attentif à la perception des événements dans chaque camp. Cette perception laissera forcément des traces (et de nouvelles rancoeurs). Elle pourra conduire au chaos bien plus que les actes eux-mêmes. Car quant à eux, il y a fort à parier qu'une fois votée, la scission de BHV atterrisse également sur la table de la Cour constitutionnelle. Et que celle-ci pointe la nécessité de... trouver une solution qui garantisse “les intérêts légitimes des néerlandophones et des francophones” dans l'ancienne province du Brabant.
Durum
vendredi 30 octobre 2009
Michel a passé la corde au cou de Reynders
Enfermé dans sa tour d’ivoire, entouré de flagorneurs, Reynders a à peu près tout raté depuis juin 2007: de l’Orange bleue que son arrogance à l’égard du cdH et l’intransigeance du FDF sur la question de BHV ont contribué à faire échouer aux élections de juin 2009 qui ont confirmé le PS au centre du jeu francophone en passant par son image auprès du grand public aujourd’hui carbonisée ou l’affaire Aernoudt. Il y a eu la crise bancaire, certes. Mais on pourra épiloguer longtemps sur les conditions de la vente de Fortis à BNP Paribas, particulièrement avantageuses pour le géant français, et surtout sur sa conception très particulière de la solidarité ministérielle. Son mentor Jean Gol a démissionné après le drame du Heysel parce que Charles-Ferdinand Nothomb s’accrochait. Reynders a laissé en revanche partir Leterme et Vandeurzen sans sourciller… Il y a fort à parier que le CD&V ne l’oubliera pas.
Mexicano
jeudi 29 octobre 2009
De la différence entre Didier Donfut et Jean Sarkozy
A ma droite, Jean Sarkozy : le rejeton présidentiel français a quant à lui échoué à se faire élire à la tête de l’EPAD, l’organisme chargé de gérer le plus important quartier d’affaires parisien, après plusieurs jours d’émoi public intense.
Les issues différentes des deux affaires nous disent-elles quelque chose sur les coutumes politiques des deux pays ? En France, malgré la toute-puissance sarkozienne, l’indignation du public fait avorter une promotion inappropriée. Du côté wallon, il semble que cela ne soit pas le cas. Il se pourrait qu’on soit moins poujadiste en Belgique. A moins qu’on ne soit plus résigné face au comportement inadéquat de la classe politique ? Plus habitué au copinage ? Loin de nous l’idée de tirer de grandes conclusions.
Au fait, dans l’hexagone on s’émeut du coût de la présidence de l’UE, en 2008, avec en ligne de mire une douche présidentielle à côtés de laquelle celle de Marie Arena semble ridiculement bon marché. Le tout pour un budget total de 170 millions d’euros, une somme qui suscite la polémique en France. A comparer avec les 100 millions que coûtera la présidence belge de l’UE en 2010 (plus du double des sommes dépensées lors de la dernière présidence, en 2001). Par tête de pipe, la facture sera nettement plus salée en Belgique.
Mais tout n’est, sans doute, qu’une question de perspectives...
Colonel Moutarde
jeudi 22 octobre 2009
Le cdH voudrait se sauver en grimpant sur les Verts
Pour se refaire une santé, le cdH semble avoir choisi la méthode du MR, la tiédeur et le jésuitisme en plus. Le MR avait fait du PS son bouc émissaire, le cdH fait de même avec Ecolo. En sous main, les centristes attaquent les Verts. Il y a eu récemment les dépenses électorales d'Ecolo. Sans faire preuve de sympathie mal placée, on peut considérer que les reproches faits aux Verts sont de nature purement formelle mais sur le fond, il n'y a rien de répréhensible. Le cdH, aidé des deux autres, voudrait faire durer le plaisir encore quelques semaines. Il y a deux jours, le cabinet d'André Antoine a fait fuiter une note critique sur le décumul des mandats décidés par l'Olivier. Le cdH est gêné sur la question: il ne peut pas donner l'impression qu'il n'aime pas la bonne gouvernance -ça fait tâche par les temps qui courent même s'il y aurait beaucoup à en dire- mais la majorité de ses parlementaires sont des bourgmestres ou des échevins, élus grâce à leur mandat communal et non sur une appellation cdH désespérément floue. Troisième épisode, plus frontal celui-là, l'interpellation de pas moins de 3 députés cdH au parlement wallon contre Jean-Marc Nollet sur la suppression des primes pour les panneaux photovoltaïques. Ce dispositif mis sur pied par Antoine et très critiqué pour son coût et son faible intérêt au regard des besoins wallons en matière de performance énergétique sera aboli progressivement, budget oblige. Les trois députés, pourtant membres du parti du ministre du Budget, ont chargé bille en tête contre les Verts avec une mauvaise foi confondante.
L'Olivier ne vit pas du grand amour progressiste annoncé. Et pour le coup, il n'est pas sûr que le PS d'Elio Di Rupo, habitué aux foucades amoureuses, poursuive indéfiniment l'idylle avec le cdH... A moins qu'une fois de plus, le grand frère CD&V ne sauve le petiot.
Mexicano
dimanche 18 octobre 2009
Ceci (n') est (pas) un Flandrien
Proposé par un jury, choisi par ses pairs, Philippe Gilbert devance celui qui depuis la retraite de Johan Museeuw est devenu le nouveau Leeuw van Vlaanderen d'un peuple bâtisseur de mythes, Tomeke Tomeke Boonen.
Apparaissant comme un paradoxe à l'heure où les algarades communautaires disputaient jusque récemment encore aux accrochages institutionnels un rang prioritaire dans la hiérarchie des préoccupations des élus nordistes, d'aucuns pourraient soulever que ce choix ne tardera pas à réveiller outre Zenne quelqu'esprit chagrin frustré q'un 'coureur' (rouler les r) non ethniquement propre eut raflé le tant convoité titre de "Flandrien van het Jaar" au nez (poudré) et à la barbe (mal rasée) de Tom Ier.
Rien de tout cela pourtant. Pas une voix discordante ne viendra troubler le sacre du Wallon Filip Gilbert, le nouvel 'enfant terrible' (roulez toujours les r), même pas, oserait-on parier, une interpellation de la N-VA au Vlaams Parlement.
L'entendement étaye la logique qui a prévalu à faire de Gilbert le 'Stoemper' 2009. Au-delà de son palmarès, elle est plus culturelle que technique, le Wallon ayant finalement fait pleinement étalage de sa classe dans les courses de fin de saison plus que sur les pavés nordistes pourtant également taillés pour lui et qu'il pourrait ne pas devoir tarder à apprivoiser. Elle prend sa source dans les racines d'une Flandre reconnaissante à l'endroit de ceux qui s'attachent à s''inburgerer' en vertu de valeurs qui contre vents et marées roulent des Polders au Pajottenland. Ces valeurs qui s'inspirent du travail, du mérite, de la faculté à se surpasser, à souffrir dans la boue, à éviter les coups de bordure, sous la pluie ruisselant sur les pavés glissants qui longent les parvis des églises et de guinguettes où dégoulinent la bière d'abbaye des Vlaamse Ardennen. Ces valeurs qui ont, parfois avec de terribles dérives, permis au prolétariat et à la paysannerie flamand de relever avec fièreté la tête dans une Belgique oppressante, celles qui d'Hendrik Conscience à la légende de Thyl Uylenspiegel ont façonné une Région que d'aucuns au Nord rêvent de devenir hégémonique. Ces valeurs rêvées tête dans le guidon par des Yves Leterme suceurs de roue d'une Flandre nationaliste qui les a amenés droit dans le vent. Volontier raciste, anti-wallonne, repliée sur elle-même, une certaine Flandre peut reconnaître ses dissemblables finalement fort semblables.
A l'image d'un feu (follet) Frank Vandenbroucke parti rejoindre Pater Damiaan dans un ciel si gris qu'un canal s'est pendu, et aux côtés d'un Tom Boonen ayant quelque peu perdu de sa superbe, Philippe Gilbert a tout pour devenir le nouvel héros d'une Flandre encline à l'adoration, un bekende Vlaming d'adoption.
Cette Flandre conservatrice dont le cyclisme et le cyclo-cross sont dignes d'être matérialisés au rang de patrimoine mondial de l'Unesco sait reconnaître ses héros, tantôt adulés tantôt brûlés. Elle met en selle ses gladiateurs offerts en spectacle. Du pain et des jeux. Pistolets en spelletjes. N'en servez plus.
Polyglotte averti, Philippe Gilbert séduit partout où il gagne. Il court et est accueilli en demi-dieu sur toutes ces terres immuables de Lombardie, de Vendée et de Flandre qui avec les Alpes et les Pyrénées basques restent attachées à leurs traditions parfois mystifiées et parfois génératrices d'élans populaires et populistes pour ne pas dire nationalistes et réactionnaires, voire pire encore.
La Flandre fait de Philippe Gilbert un héros en même tant qu'elle canonise Frank Vandenbroucke. Philippe Gilbert a du talent et est intelligent. Il ne lui manque plus qu'à devenir un citoyen. Que la Flandre accepte que ses "Flandriens", fussent-ils d'adoption, puissent également convoiter le titre de Monégasque de l'année ne sert pas l'image d'un sport tellement populaire et généreux en émotions mais qui, à l'instar d'autres se perd années après années dans les méandres de l'argent et de tout ce qui s'y attache. Après Axel Merckx et Tom Boonen, Philippe Gilbert a lui aussi succombé au charme du rocher, véritable attraction pour les cyclistes en quête d'entraînements pentus. Goûtant aux fruits du fiscal paradis défendu, Justine Henin fut plus largement égratignée par la presse. Probablement parce que, déjà pas gâtée par un physique rebûtant, elle s'est rapidement muée en une rébarbative cheffe d'entreprise sans foi ni loi. Mais aussi certainement par la volonté de ne pas porter encore plus atteinte au cyclisme, probablement un des sports les plus difficiles et certainement l'un des plus décriés pour ses affaires de dopage. Mais Philippe Gilbert ne peut en faire une excuse. Ceci n'est pas un Monégasque.
Durum
samedi 17 octobre 2009
Milquet, dictateur par défaut ou présidente par excès?
Durum
L'heure de la social-démocratie Demotienne n'a pas encore sonné
Parmi ses challengers, personne n'osera broncher à ce stade. Il y a Rudy Demotte dont on dit qu'il ambitionne d'inscrire pleinement le parti dans la social-démocratie strauss-kahnienne quitte à en changer le nom en PSD pour parti social-démocrate. Il y a Laurette Onkelinx, la Bruxelloise (ratée?) de gauche qui dans la capitale ne parvient pas à prendre la succession de Philippe Moureaux, son père politique trop imposant et tellement étouffant. Il y a Paul Magnette, le jeune qui monte doucement mais sûrement, estampillé (vraie) gauche rénovatrice (si tant est que tous ces acronymes aient un sens). Le parti ayant gagné les élections (en tout cas sur le plan stratégique), chacun reste en place. Laurette, la patronne au gouvernement tient la Sécu, Rudy est premier wallono-francophone et construit son assise picarde. Paul grandit au gouvernement et rénove Charleroi.
Et si malgré tout crise il devait y avoir un jour, me direz-vous, et si celle-ci devait finalement déboucher sur une guerre à laquelle n'hésiteraient pas à se mêler les Liégeois? Ce pourrait être finalement Elio Di Rupo, toujours lui, qui pourrait en sortir gagnant. Comme rassembleur.
Durum
Anne-Marie Lizin ouvre un Bureau d'accueil pour femmes battues au Sénat
L'ancienne présidente du Sénat Anne-Marie Lizin, suspendue il y a quelques mois du parti socialiste, est venue au secours de l'ex-chef de groupe MR dans la même assemblée, Christine Defraigne, défenestrée cette semaine pour insubordination. "Je voudrais commencer mon intervention en saluant une chef de groupe que j’ai beaucoup appréciée pour son travail et, plus particulièrement, pour sa dernière proposition (relative à l'interdiction de la burka) qui, je l’espère, poursuivra son chemin. Le machisme est a son comble, dans les partis politiques. Elle en est victime et c’est dommage", a indiqué Mme Lizin en plein débat sur la déclaration de politique générale.
En politique, les retournements de situation sont légion. On se souvient que Mme Defraigne avait flingué l'ex-maïeure hutoise lorsque celle-ci, alors présidente du Sénat, était venu demander un geste à une magistrate dans une affaire de droit familial concernant une femme qu'elle présumait malmenée. S'excusant d'avoir franchi les limites de la séparation des pouvoirs, Mme Lizin avait pu conserver son perchoir, en dépit des attaques de la mère Defraigne. Elle ne semble aujourd'hui plus tenir rigueur à la fougeuse sénatrice MR de sa spectaculaire sortie de l'époque. Un front des passionarias liégeoises est-il en train de naître sous les ors du Sénat?
Durum
vendredi 16 octobre 2009
Jeu de massacre au MR
jeudi 15 octobre 2009
Les Flamands ont une drôle de conception du territoire
Ce non-financement est surprenant de la part d’une communauté tellement attachée à l’intégrité de son territoire. Tout autour de Bruxelles fleurissent les panneaux destinés à rappeler aux francophones le caractère sacré de la frontière linguistique. Comme à Dilbeek, "waar Vlamingen thuis zijn" ("où les flamands sont chez eux"). Dans les communes de la périphérie, l’accès aux logements sociaux, aux infrastructures sportives, aux terrains à bâtir, et caetera, est infléchi par la crainte de la tache d’huile francophone, perverti par la logique de l' "Eigen Volk eerst". Cette même logique qui fait de la scission de BHV, en dépit du bon sens, la priorité presque unanime des partis flamands.
Mais il faut croire que les Flamands ont le nationalisme sélectif, puisque cette conception restrictive du territoire ne s’applique pas au financement des infrastructures. Un constat dont on peut gager qu’Olivier Maingain ne manquera pas de se servir pour demander l’élargissement de Bruxelles.
Colonel Moutarde
mercredi 14 octobre 2009
José Happart et Cupidon
José Happart, il est comme ça: il dit ce qu'il pense même si c'est bête. C'est difficile de faire le compte de toutes ses biesreyes. C'est un travail d'entomologiste. On suggérerait bien à l'Institut Jules Destrée de s'y mettre; pour une fois, il pourrait publier quelque chose qui intérésserait quelqu'un. Revenons à José. Quand il était encore maréchal-président suprême du parlement de toutes les Wallonies, il avait harangué la foule et traité les Wallons de fraudeurs parce qu'ils allaient faire leur plein au Luxembourg. Il avait aussi invité la Biélorussie au parlement (toute trace de son dicours de bienvenue a été détruite, hélas). Maintenant, même s'il est plus rien, il a toujours des trucs à dire. Errant comme une âme en peine pendant la réception des Fêtes de Wallonie, il est revenu devant des journalistes sur le procès qui est fait aux plantureuses indemnités de départ de certains parlementaires. Il a eu ce mot: “Oui mais attention, il y aussi une prime d'exposition au risque” “Quel risque?” “Dans notre métier, il y a plus de divorces qu'ailleurs. Au moins un couple sur deux ne tient pas”. On comprend mieux: des esprits chagrins l'ont houspillé il y a pas longtemps à cause de la villa qu'il faisait construire pour une “amie”. Environ 350.000 euros, paraît-il. Avec ses 530.000 euros d'indemnité, il peut couvrir les frais, ajouter une piscine et s'offrir une Porsche. S'il avait pas reçu l'argent, il aurait dû fuir en Biélorussie, les créanciers aux trousses. Là, il aurait pu dire tout ce qu'il voulait: les Biélorusses, ils ont entendu pire.
Mexicano
La baisse de la TVA dans l'horeca, ou comment une inanité électorale est devenue réalité
De ce bilan, Didier Reynders n'a cure. Bien décidé à honorer sa promesse électorale, il a fait acter lors des dernières négociations budgétaires une TVA réduite à 12% pour l'horeca. De son point de vue, mieux valait sans doute gaspiller 250 millions d'euros d'argent public que dilapider encore un peu un capital politique personnel déjà bien entamé. Quant aux autres membre du gouvernement, socialistes en tête, ils n'ont pas osé revenir sur cet engagement fait trop légèrement pendant la dernière campagne.
Officiellement rangée avec les autres mesure de relance, la baisse de la TVA relève plutôt de la mascarade. A l'heure où l'on ne remplacera pas les départs à la retraite à la RTBF, à la police, dans l'armée, à l'heure où les professeurs devront se passer d'investissements promis, le gouvernement tente de nous faire avaler une mesure coûteuse dont l'intérêt social est proche de zéro.
La gestion des finances publiques mériterait un peu plus de sérieux. Et les dirigeants belges enclins au promesses électorales feraient bien de méditer sur l'exemple des Etats-Unis – ce grand pays où, à force de cadeaux fiscaux, les finances publiques s'approchent doucement de la faillite.
Colonel Moutarde
vendredi 9 octobre 2009
Obama still can
Aux contempteurs de circonstance, on rappellera que Barack Obama a déjà posé des gestes forts, qui lui font mériter la récompense.
Certes, il n'a pas résolu le conflit au Proche orient. Mais il n'est pas responsable de l'élection d'un gouvernement d'extrême-droite en Israël. Malgré un contexte très défavorable, il a pris le problème à bras le corps dès le début de son mandat, au contraire de ses prédécesseurs qui n'y ont consacré que de vains efforts de dernière minute.
Certes, Barack Obama n'a pas encore mis fin aux croisades modernes dans lesquelles George W. Bush a entraîné les Etats-Unis, et même l'Occident tout entier. Mais il a pratiqué une politique d'ouverture inédite pour un président américain. En tendant une main à l'Iran, ennemi juré des Etats-Unis, que son prédécesseur avait mis en bonne place sur son 'axe du mal'. En prononçant un discours incroyable au Caire, où il a cité le Coran et affirmé que l'Islam fait partie intégrante des Etats-Unis (1) – une gageure pour un président noir appelé Barack Husein Obama, une déclaration potentiellement impopulaire dans un pays où la peur du rouge a été remplacée par la peur du terroriste arabe.
Certes, Barack Obama n'a pas annoncé le démantèlement unilatéral de l'arsenal nucléaire américain. Mais il s'est engagé résolument dans cette direction. Il a engagé des négociations avec la Russie pour réduire le nombre d'armes. Il a mis un terme au projet insensé de bouclier anti-missile, inventé par un prédécesseur qui ne rêvait que d'émuler la 'guerre des étoiles' de Ronald Reagan. Il a coupé les budgets à des projets militaires pharaonesques tout droit sorti des tuyaux du complexe militaro-industriel.
Pour ces raisons et pour d'autres encore, Barack Obama est le président le plus transformateur qu'aient connu les Etats-Unis. Son projet est périlleux. Il mérite d'être soutenu.
Colonel Moutarde
(1) I also know that Islam has always been a part of America's story. The first nation to recognize my country was Morocco. In signing the Treaty of Tripoli in 1796, our second President, John Adams, wrote, "The United States has in itself no character of enmity against the laws, religion or tranquility of Muslims." And since our founding, American Muslims have enriched the United States. They have fought in our wars, they have served in our government, they have stood for civil rights, they have started businesses, they have taught at our universities, they've excelled in our sports arenas, they've won Nobel Prizes, built our tallest building, and lit the Olympic Torch. And when the first Muslim American was recently elected to Congress, he took the oath to defend our Constitution using the same Holy Koran that one of our Founding Fathers -- Thomas Jefferson -- kept in his personal library.
vendredi 2 octobre 2009
Ils touchent, elles se retouchent, nous nous touchons; qui botte en touche?
Au MR, on réforme tous azimuts
"Les annonceurs n'hésitent pas à utiliser des programmes de retouche des photos", nous dit l'auteure de cette très intéressante proposition. "Des pratiques qui peuvent véhiculer auprès d'un public fragile, comme les adolescents par exemple, une image erronée de la représentation du corps, au détriment d'un bon développement psychologique", poursuit la sénatrice dans les colonnes de La Libre Belgique. Il faudra, peut-être, également prévenir les étudiants en visite à la haute assemblée que sous les ors du Sénat, on vote parfois en toc. La démocratie est tellement fragile.
Durum
mardi 29 septembre 2009
Bernard Clerfayt, cinq minutes de courage politique
Colonel Moutarde
mercredi 23 septembre 2009
Justine et Giscard, liaisons dangereuses
Il y a eu buzz et rebuzz. Beurk et rebeurk.
Durum
Le MR lève un coin du voile
L'argument le plus régulièrement avancé pour contrer l'interdiction du port du voile est celui de la liberté de choix. On ne se départira pas de l'idée que certaines jeunes filles non émancipées portent le voile par conviction mais combien d'autres se voient sacrifiées, contraintes de l'afficher sous la pression sociale de leur communauté et ne pouvant compter sur le soutien des pouvoirs publics.
Qui peut le plus peut le moins. Le voile peut être porté en tout lieu privé, en rue, à domicile, où est le mal de l'ôter à l'école, lieu d'apprentissage de valeurs communes. La liberté de culte ne s'en trouverait pas bafouée.
L'école, espace d'émancipation, ne pourrait plus longtemps admettre que la liberté de jeunes filles soit outragée au nom du soit disant choix qui serait laissé à toutes. La liberté des un(e)s s'arrête là où commence celle d'autrui. L'adage est à double sens et le débat, compliqué, ne peut gommer les nécessaires nuances. Mais à un moment donné, il faut oser trancher, au nom de la cohésion sociale. Le MR prend ses responsabilités. Les béni-oui-oui ou autres champions de l'électoralisme vont devoir sortir du bois.
Durum
Des pouvoirs spéciaux pour GSK?
Tout le monde s'accorde à dire dans les milieux scientifiques publics ou politiques qu'il y a lieu de relativiser à l'égard de cette pandémie aux effets bien moins mortels que la grippe classique ou que d'autres pathologies comme le Sida ou le paludisme.
Manifestement pourtant, force est de constater que le lobby pharmaceutique continue de jouer à plein. Il serait intéressant de vérifier le cours de l'action de GSK lors du vote au parlement de cette habilitation accordée au gouvernement à disposer de pouvoirs spéciaux.
Durum
Le MR et l'hypocrisie laitière (bis)
Durum