mercredi 30 décembre 2009

L'algo-trading, ou la rencontre de Terminator et de la Bourse

"The most valuable commodity I know of is information", affirmait Gordon Gekko, l'investisseur maniaque incarné par Mïchael Douglas dans Wall Street. L'information. Obtenue quelques instants avant les autres, elle peut rapporter des millions. Aujourd'hui, quelques milli-secondes suffisent C'est le flash-trading: des informations sensibles sont envoyées à des traders des fractions de secondes avant leur publication. Grace à des ordinateurs puissants, elles sont utilisées illico pour dégager des profits. La pratique, qui est à la limite de la légalité, permet, concrètement d'empocher des gains sur le dos de boursicoteurs moins rapides.
Le plus beau dans cette histoire, c'est que le trader lui-même va bientôt pouvoir disparaître, remplacé par l'ordinateur. C'est la rencontre de Terminator et du capitalisme: voici l'algo-trader, ou trader à haute fréquence, un programme informatique qui décode les informations de la Bourse, analyse les déclarations des banquiers centraux, les rapports d'entreprises, les données du chômage, les moindres statistiques disponibles et convertit le tout en ordres sur les marchés.
Vous pensez que ce phénomène est marginal ? Détrompez-vous. Selon des chiffres repris par l'Echo, aux Etats-Unis, 60% des transactions boursières sont dûes au trading algorithmique, contre 35% à 40% en Europe. Une bonne moitié des décisions boursières sont donc le fait de machines mises au point uniquement mises au point pour enregistrer des gains à très court-terme.
De quoi relativiser les arguments des partisans de la Bourse, les mêmes qui tentent de faire croire qu'une taxe sur les transactions n'est qu'une lubie alter-mondialiste. Souvenez-vous de la Carte blanche de Bruno Colmant, ex-patron de la Bourse de Bruxelles, publiée après qu'un militant gauchiste avait escaladé son bâtiment. "La Bourse est indispensable à l’économie: elle formule la valeur et fonde l’appel au capital à risque", affirmait-il. Ces deux fonctions ne sont pas contestées. Mais ne deviennent-elles pas marginales dans un système très insuffisamment encadré, tout entier tourné vers le profit ? Le demander, c'est y répondre.

Colonel Moutarde

jeudi 24 décembre 2009

Veolia, capitalisme ultra et responsabilité sociale low cost

Quelle belle histoire que celle de Veolia ! On parle beaucoup ces jours-ci de la maison-mère d'Aquiris, cette société qui a provoqué une pollution majeure en coupant l'épuration de le Senne, au Nord de Bruxelles. Petit retour en arrière.
Le groupe Veolia est le lointain héritier de la Compagnie générale des Eaux, créée au milieu du 19e siècle pour approvisionner la ville de Lyon. Au fil des décennies, la CGE se diversifie dans l'énergie, les transports, la propreté, l'immobilier et la construction. Dans les années 1990, sous l'égide de Jean-Marie Messier, le groupe étend ses tentacules à l'industrie médiatique et devient Vivendi. C'est l'aube des années 2000: on ne parle plus que de J2M, star française du capitalisme mondial, aussi surnommé J7M: Jean-Marie Messier, Moi-Même, Maître du Monde et de la Musique. Mais si le Y2K, le bug de l'an 2000, se révèle finalement peu dangereux pour les ordinateurs du monde, J2M, lui, fait bien bugger Vivendi. En 2002, le groupe est au bord de la banqueroute, et Messier contraint de démissionner. Vivendi est scindé en deux: le pôle médias est baptisé Videndi Universal, tandis que les métiers environnementaux sont regroupés sous le nom de Veolia – un nom léger, bien de son époque, mis au point par un cabinet de consultants qui avaient notamment pour mission de conserver les lettres VE, utilisées pour la cotation en bourse de Vivendi Environnement (voir ici). Nous sommes en 2003, Veolia était née.
Videndi se dégage peu à peu du capital, au profit notamment d'un fonds d'investissement britannique, qui devient le principal actionnaire. La société est désormais dirigée par Henri Proglio, un proche de Nicolas Sarkozy. A son conseil d'administration, on retrouve des grands noms du capitalisme français, notamment un certain Baudouin Prot.
En 2008, le groupe investit lourdement en Belgique. Pour développer ses activités ? Non, parce que la Belgique vient de se doter du régimes des intérêts notionnels, qui permettent aux sociétés de déduire de leur base imposable un pourcentage important de leurs fonds propres. Du coup, Veolia transfère, en plusieurs virements, près de trois milliards d'euros sur les comptes de son bureau de lobbying européen, transformé pour l’occasion en une société dénommée Veolia Environnement Europe Services (voir cet article du Monde diplomatique).
Bien déterminée à profiter du cadeau fiscal mis au point par le ministre des Finances, Didier Reynders, Veolia semble moins sourcilleuse en matière de responsabilité sociale. Sur son site web, le groupe met pourtant en avant ses “grands principes de développement durable”. Veolia dispose même d'un comité d'éthique et d'un comité des risques.
Pas suffisant semble-t-il pour empêcher une catastrophe environnementale à Bruxelles. Selon la ministre régionale de l'environnement, Evelyne Huytebroeck, Veolia aurait même délibérément bloqué la station d'épuration pendant plusieurs jours pour tenter de faire payer par les pouvoirs publics des investissements qu’elle n’a pas consentis elle-même, alors qu’elle le devait.
Du coup, le directeur de Veolia Water, Jean-Michel Herrewyn, est “convoqué” par le gouvernement bruxellois. Les parties conviennent de faire réaliser une expertise contradictoire sur l'accident. Le bras-de-fer se poursuit, donc, entre l'Etat et une compagnie privée. Le plus puissant n'est pas nécessairement celui qu'on croit: le chiffre d'affaires de Veolia est dix fois supérieur au budget de la Région bruxelloise.
A l'heure où certains nationalistes flamands de courte vue voudraient faire de ce dossier une nouvelle pomme de discorde communautaire, il serait peut-être bon de rappeler que c'est plutôt la relation public / privé et une certaine idée du service public qui sont au coeur de cette affaire.

Colonel Moutarde

PS: Hasard des circonstances: la presse rapporte aujourd'hui que Veolia s'apprête à lancer une liaison ferroviaire low cost entre Paris et Bruxelles pour concurrencer le Thalys...

jeudi 17 décembre 2009

Et avec ça, ma petite dame? Ou quand Patrick Dewael dérape (air connu)


La députée Katrien Partyka du CD&V est une jeune élue dont le physique ne laisse pas indifférent dans les travées parlementaires. Elle n'a rien d'une miss Belgique ou d'une miss Flandre mais elle a ce petit quelque chose qui fait craquer quelques députés et journalistes. Habitué à collectionner les bouteilles de whisky et les représentantes les plus chatoyantes, à ses yeux, de la gent féminine, le président de la Chambre Patrick Dewael en fait partie... au point d'avoir (une nouvelle fois) dérapé il y a quelques jours en pleine séance plénière, manifestement incapable de réfréner un spectaculaire débordement de testostérone qui continue d'émouvoir aujourd'hui le mouvement féministe calotin.
Selon l'ordre du jour des séances, les parlementaires présents dans l'hémicycle se retrouvent régulièrement en aparté et tel fut le cas il y a quelques jours de Mme Partyka, agenouillée sur son siège pour converser avec son voisin de derrière.
C'est alors que la jeune élue a été rappelée à l'ordre par le président de l'assemblée. "Madame Partyka, il vous sied bien de vous mettre à genoux, mais je serais vous je réserverais cela à d'autres occasions. Je ne suis pas jaloux, mais ce n'est pas une pose pour le Parlement". Sans commentaire.


Durum

samedi 12 décembre 2009

Leterme revenu, la stratégie de la tension a repris

Dehaene ou un autre, peu importe. La politique a trop souvent tendance à céder au culte de la personnalité pour masquer des rapports de force qui, eux, sont décisifs. Le manque de talent de Leterme n'a sans doute pas contribué à résoudre les problèmes communautaires quand il était formateur et premier ministre mais le problème n'était pas là: la situation était bloquée parce qu'au moins un parti autour de la table (pas toujours le même) n'avait pas d'intérêt à une paix communautaire. Leterme est à peine revenu, BHV sorti timidement du tiroir que déjà le feu est ravivé... avec cette drôle d'impression que l'opération de déstabilisation du premier ministre est relancée. Il suffit de penser à la fuite de la déclaration gouvernementale dans la presse avant sa présentation au parlement ou les commentaires assassins, toujours anonymes, sur le CD&V ou Leterme. A qui profite le crime? A la N-VA, peut-être, trop heureuse de retrouver son domaine de prédilection, mais aussi et surtout au MR. A un double titre. Reynders n'a rien obtenu lors du remaniement, voire rien demandé. Premier ministre, c'était le piège, ministre des Affaires étrangères aussi: impossible d'être vice-premier, président de parti et chef de file MR au conseil communal de Liège tout en parcourant le vaste monde, et pas question de donner ça à Charles Michel. Qui plus est, une esquisse de consensus sur BHV se devine dans les déclarations des partis francophones. PS et Ecolo sont sur la même longueur d'ondes et il est peu probable que Milquet provoque la chute d'un gouvernement sur cette question. Elle se brouillerait durablement avec les socialistes et le CD&V qui lui ont évité de sombrer. Le MR est en plus mauvaise posture, et singulièrement Didier Reynders. Le FDF a placé la barre trop haut pour accepter un accord qui conviendrait également aux partis flamands. Et Reynders s'est vendu pieds et poings liés au FDF pour sauver sa présidence. Dans l'autre camp, l'on prend d'ailleurs un malin plaisir à dire qu'il faut trouver une solution à BHV, à faire savoir que le FDF a pris trop de place et à s'indigner de son installation en Wallonie (même si, à regarder les nouilles recrutées par les amarantes, on peut se dire que les libéraux peuvent dormir sur leurs deux oreilles). En cas d'accord des autres partis francophones, Reynders serait cerné de toutes parts: il devrait s'y opposer pour sauver l'alliance avec le FDF, du coup l'Olivier trouverait là un bon prétexte pour s'installer au fédéral et le clan Michel pourrait enfin sonner la charge finale. D'où l'intérêt à entretenir un mauvais climat autour de Leterme, de jouer la carte de la tension permanente, histoire qu'il n'y ait jamais d'accord sur BHV. Et d'affirmer ensuite, à coups de petites phrases inlassablement répétées, que la famille démocrate-chrétienne, c'est que des manches, qu'on leur donne tout mais qu'ils ne savent rien faire, etc.

Mexicano

vendredi 11 décembre 2009

Herman Van Rompuy, un Premier ministre qui ne restera pas dans les annales

Glorifié par la presse belge lors de sa désignation comme premier président permanent du Conseil européen, Herman Van Rompuy n'aura, contrairement à ce qui a parfois été écrit, pas marqué pour l'éternité son passage au "16 rue de la Loi".
Si son intelligence, son sens de la communication (ou de la non communication) et de l'empathie ainsi que son humour ne sont jamais remis en cause, force est de constater que son bilan comme Premier ministre rase les pâquerettes.
D'abord, il laisse la Belgique dans un état de déficit budgétaire catastrophique qu'il faudra des années à résorber. Bien sûr n'en est-il pas responsable mais historiquement on ne retiendra de cette période que la catastrophe financière qui a permis au très élevé taux d'endettement de repartir de plus belle sous le gouvernement Van Rompuy.
Par ailleurs, ce même gouvernement n'aura pas réussi à raccommoder les relations entre partenaires sociaux laissant à son successeur le soin de constater l'échec de négociations sur l'harmonisation des statuts ouvrier et employé, un dossier lié à la prolongation des mesures d'emploi de lutte contre la crise.
Oui mais voilà, Van Rompuy aura réussi à régler l'épineux dossier de l'immigration qui divisait les ailes droite et centre gauche de son gouvernement. D'abord, il n'aura tranché que la question de la régularisation des sans-papiers. Et même celui-là, patatras, le voilà à présent recalé par le Conseil d'Etat qui comme lors de la dernière campagne de régularisation il y a dix ans juge que le gouvernement aurait dû agir par la loi. Le gouvernement a préféré s'entêter en prenant une "instruction". Il a été recalé. C'était prévisible.
Oui mais, écrivait-on encore. Après le cataclysme Leterme, Van Rompuy a réussi à apaiser les tensions communautaires. La vérité est de dire qu'il les a mises entre parenthèses. Et qu'en temps qu'auteur principal de la proposition de loi visant à scinder l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, on peut s'interroger sur ses talents de pacificateur à géométrie variable. Digne du Prix Nobel de la Paix et de la Guerre. Van Rompuy, le nouvel Obama européen?

Durum

jeudi 10 décembre 2009

Quand le vice-président du CD&V ranime la frontière d'Etat

Le compte-rendu des activités parlementaires est parfois riche de petites phrases perdues dans des masses de questions réponses, révélatrices des états d'âmes de nos hommes politiques et des partis qu'ils incarnent. Nos parlementaires flamands ont la tenace habitude lorsqu'ils interrogent le gouvernement d'analyser la moindre question de société sous l'angle communautaire. Parfois légitimement. Souvent non.
Cette fois, le vice-président du Cd&V Wouter Beke était dans l'interrogation légitime. Mais c'est l'emballement de son propos, sans ambage, qui, trahissant un grand phantasme collectif flamand d'une nation indépendante, surprend en ces temps d'apparent apaisement.
En l'occurence, notre Wouter Beke a interrogé la ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx sur les disparités énormes entre nord et sud du pays quant à l'enregistrement des vaccinés H1N1. Clairement, la partie francophone du pays fait obstacle à cet enregistrement considéré par les syndicats médicaux comme potentiellement attentatoire à la vie privée. Interrogation légitime donc du CD&V face à une situation qu'est bien obligée de reconnaître une ministre elle-même clouée au pilori par les mêmes syndicats médicaux.
Ce qui surprend, c'est que pris par son élan communautaire naturel, le vice-président du CD&V, le parti du Premier ministre, ose l'étape suivante. "En ce qui nous concerne, il ne s'agit pas seulement d'une frontière linguistique mais aussi, presque, d'une frontière d'Etat", dit Wouter Beke, s'inquiétant des disparités. En conclusion, il ira jusqu'à donner dans la "frontière sanitaire", un concept aux relents plus inquiétants.
Si le contexte économique a pu faire évoluer le discours communautaire, le grand phantasme continue d'exister dans l'esprit d'aucuns pris dans une machine infernale qu'ils espèrent voir les conduire à mère Flandre. Pourquoi pas. Mais chez certains, l'idéologie semble avoir largement pris le pas sur le pragmatisme. Et si finalement, on scindait la Belgique selon des pôles est-ouest? Le Hainaut occidental ferait des kermesses cyclistes avec les West-vloems; les Liégeois et les Limbourgeois fêteraient les victoires du Standard. Mais que faire de Bruxelles?

Durum

Fraude fiscale : l’Etat ne se donne pas les moyens

La presse belge a presque unanimement salué la décision du tribunal correctionnel de Bruxelles de couper court au procès KB-Lux en raison de vices de procédure. Tout en condamnant la fraude fiscale, les éditiorialistes ont surtout salué la "leçon de droit" donnée par le tribunal.
Dans Le Soir, Marc Metdepenningen a jugé "intolérable" "le bidouillage des règles de la procédure commis par des enquêteurs ou des magistrats voués". Il s’est félicité que "la balance de la Justice a penché pour le respect religieux du prescrit légal et des droits de la défense".
Que les règles soient appliquées, on peut certes s’en réjouir dans un Etat de droit. Mais il faudrait alors que les règles soient justes et bien conçues. Or, en l’état actuel, elles ne le sont pas. Face aux fraudeurs, qui d’un clic peuvent ouvrir un compte anonyme dans un paradis fiscal, qui peuvent s’adjoindre les conseils d’avocats fiscalistes rompus aux moindres détails des procédures, dont les montages fiscaux ont toujours une longueur d’avance sur la législation en vigueur, l’Etat est démuni.
Seule une vraie coopération internationale permettrait d’empêcher la circulation incontrôlée des capitaux évadés, mais en dépit des timides efforts de l’OCDE, cette coopération n’existe pas à l’heure actuelle.
Comment dès lors s’étonner que les agents du fisc aient recours à des méthodes illégales ? Il s’agit seulement de jouer à armes égales avec les fraudeurs. Ailleurs dans le monde, le fisc obtient des informations par des voies pas très orthodoxe.
En France, nul ne sait comment le ministre du Budget a mis la main sur les noms de 3000 personnes soupçonnées de détenir des comptes non-déclarés en Suisse. Comme dans le cas de la KB-Lux, il pourrait s’agir d’un vol de données par un ancien employé.
L’an dernier, des officiels allemands ont payé cinq millions d’euros à un ex-employé de la banque LGT du Liechtenstein pour obtenir les noms de centaines de contribuables indélicats.
Les Etats-Unis ont déployé toute leur puissance diplomatique pour amener la banque suisse UBS à livrer les noms de 4.450 titulaires de comptes.
Partout des Etats en situation budgétaire délicate négocient, contournent les procédures et font preuve d’inventivité pour rapatrier l’argent des fraudeurs. N’y aurait-il qu’en Belgique qu’on soit tatillon sur des règles inadéquates ?

Colonel Moutarde

mercredi 9 décembre 2009

Pas d'Air Force One pour Van Rompuy

Si les Européens ont créé le poste de président du Conseil, qui vient d'échoir à Herman Van Rompuy, c'est pour répondre à la fameuse question du secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger: "Qui dois-je appeler quand je veux parler à l'Europe ?" - encore que, selon certains, l'intéressé ne se soit en fait jamais posé cette question.
Quoi qu'il en soit, quand les Ricains voudront parler à l'Europe, ils auront désormais un numéro de téléphone. Barack Obama appellera Herman Van Rompuy, tandis qu'Hillary Clinton sonnera Catherine Ashton.
De là à penser que la Rue de la Loi à Bruxelles accueillera bientôt une nouvelle Maison blanche, il y a un pas que nous nous garderons de franchir. Avec à peine 22 collaborateurs, Herman ne rivalisera pas vraiment avec Barack.
Dans ses déplacements officiels également, il devra composer avec les moyens du bord. Car contrairement aux présidents américains, qui parcourent le monde à bord de l'Air Force One, le président du Conseil européen n'aura pas d'avion privé. Il devra supporter, dans les vols de ligne, les touristes qui lui demanderont de prendre la pose à côté d'eux... A moins qu'il ne s'invite dans les avions de la force aérienne belge. A l'heure actuelle déjà, commissaires et autres dirigeants européens profitent des possibilités d'avion-stop offertes par ce transporteur pourtant notoirement peu fiable, que d'aucuns appellent toujours "Air Flahaut"...

Colonel Moutarde

vendredi 4 décembre 2009

Tabac dans l'horeca: Di Rupo a-t-il eu peur des libéraux? Serait-il moins à l'aise qu'il n'y paraît?

Le président du PS Elio Di Rupo en a surpris plus d'un, y compris dans son propre parti, lorsqu'il a invité sur son blog à s'écarter du projet inscrivant le principe d'une interdiction de fumer dans tout l'horeca à partir de 2012. Voté au Sénat, ce texte remettait en cause un compromis de la majorité acquis à la Chambre en vertu duquel le tabac serait interdit dans l'horeca en 2010 à l'exception des cafés n'offrant pas de restauration. Voulant aller plus loin en annonçant l'interdiction totale en 2012, les partis chrétiens avaient réussi, au Sénat, à convaincre le PS de laisser en plan les libéraux, plus pragmatiques. A la grande fureur du docteur Bacquelaine (MR), le texte était passé au Sénat via une majorité alternative, les écologistes défendant eux aussi l'interdiction totale.
Le projet doit encore repasser par la Chambre mais le président du PS Elio Di Rupo vient donc d'indiquer que son parti abandonne finalement l'idée d'annoncer à ce stade l'interdiction de fumer dans tout l'horeca dès 2012, flinguant ses troupes, du docteur Mahoux (PS) à la ministre de la Santé Laurette Onkelinx. Elio Di Rupo a-t-il eu peur des libéraux, de l'instabilité au sein de la majorité, ou de la réaction des clients des cafés populaires ou... des maisons du peuple? Officiellement, il a dit vouloir laisser le temps au secteur de se préparer, ne pas le mettre plus en difficulté sur le plan économique qu'il ne l'est aujourd'hui. Ce revirement du PS est à présent vécu comme une trahison au CD&V qui entend s'assurer de la loyauté de ses partenaires sur d'autres dossiers parlementaires où la majorité a des difficultés à apparaître unie: écoutes téléphoniques de la Sûreté, réforme des assises, recueil des données électroniques, autant de textes qui concernent le cabinet du ministre CD&V de la Justice Stefaan De Clerck. Déjà en difficulté sur les plans institutionnel et socio-économique alors qu'il est à peine réinstallé, le Premier ministre Yves Leterme a convoqué une réunion de concertation. Les partis de la majorité ont finalement décidé de faire débuter l'interdiction totale au 1er janvier 2014, soit 2 ans après la recommandation de la Commission européenne. Ils ne voteront donc pas en ordre dispersé. C'est dommage, on commençait à apprécier cette vague de parlementarisme digne des récentes frondes au sein de l'UMP au Sénat français (dont celle sur la TVA dans l'horeca). La particratie a vite repris ses droits.

Durum

mardi 1 décembre 2009

Guerre et foot

L'Irlande n'ira pas à la coupe du monde de football. La FIFA l'a clarifié ce mardi, coupant court aux spéculations les plus folles alimentées jusque par le Premier ministre Brian Cowen. Au lendemain de la main de Thierry Henry, en arrivant au sommet européen qui devait consacrer Herman Van Rompuy, M. Cowen avait fait monter la température en exigeant que le match controversé soit rejoué. Notoirement impopulaire, Brian Cowen avait sans doute trouvé trop belle cette occasion de se refaire une petite cote de popularité en faisant vibrer le sentiment national. Fort heureusement, celui qu'on surnomme Biffo (Big Ignorant Fucker From Offaly) n'a-t-il pas versé dans la diatribe anti-française. Normal, me direz-vous. Mais sans doute aussi révélateur de la pacification des esprits à l'oeuvre depuis longtemps en Europe...
Car au même moment, en Afrique, le même sport dégénérait en conflit ouvert entre l'Algérie et l'Egypte. La victoire de la première sur la seconde lors d'un match de qualifications pour la coupe du monde joué à Khartoum a allumé un feu de rancoeurs insidieusement attisé par les politiciens des deux pays. L'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie. Les autorités algériennes ont répliqué en imposant une nouvelle taxe de 600 millions de dollars sur un réseau de télécom égyptien. La presse des deux pays s'est enflammée et même les fils du président égyptien Hosni Moubarak s'en sont mêlés. Gamal Moubarak, pressenti pour succéder à son père, a même déclaré que l'Algérie "aurait à souffrir des conséquences de la colère de l'Egypte". Bref, l'Union africaine a encore du chemin à parcourir - même si il n'y a pas eu, mort d'homme. Cela fut le cas en 1969 en Amérique centrale, quand un match de foot a carrément provoqué une brève guerre entre le Salvador et le Honduras, se soldant par des milliers de victimes.

Colonel Moutarde

dimanche 29 novembre 2009

Le Vlaams Blok Belang crève avant la fin de la Belgique

Il a beau hurler "België Barst!" (Que la Belgique crève!) depuis sa création en 1979 après l'échec des discussions institutionnelles du Pacte d'Egmont, le Vlaams Blok Belang, né des courants ultra-nationnalistes collaborationistes, condamné en 2006 pour racisme, a fini par imploser trente ans plus tard à la suite de querelles intestines.
Grandissant pas à pas, le Vlaams Blok a gravi les échelons jusqu'à ce dimanche noir du 24 novembre 1991 qui le vit avoir une importante poussée électorale, et ces élections régionales de 2004 qui en firent le premier parti flamand.
Parti d'extrême droite protestataire, le VB a fini laisser percoler, dans l'opinion public flamande, le sentiment qu'il n'était en rien un parti de gouvernance (il a fallu le temps).
Lancé par le colaborateur Karel Dillen, il a connu le succès grâce à des personnalités fortes telles Filip Dewinter, Gerolf Annemans ou Frank Vanhecke, rois du slogan populiste surfant sur l'angoise, la sécurité, l'immigré et un fort sentiment anti-Wallon. Mais à force d'ânonner, ces petits führers ont fini par se transformer en sinistres clowns et le parti a commencé à décliner.
Mais curieusement, ce ne sont pas les cordons sanitaires (médiatiques au début et politique) qui auront finalement été à la base de la déconfiture du parti d'extrême droite. En proie aux divergences de vue de ses principaux leaders aux egos surdimensionnés, c'est de l'intérieur qu'est venue le déchirement provoqué par une bimbo venue il y a quelques années de la N-VA, Marie-Rose Morel. Cette ex-Miss Flandre sut susciter une guerre des clans qu'elle alimenta par son talent (intellectuel et physique) à faire apparaître au grand jour les différences incarnées par tout ce beau monde.
Voyant arriver la déconvenue électorale, certains au sein du parti, dont l'actuel président Bruno Valkeniers, soutenu par son prédécesseur Frank Vanhecke et Marie-Rose Morel ont tenté de relancer la machine, en inscrivant le parti dans un canevas (soit-disant) plus fréquentable. Ce fut alors la guerre ouverte avec les radicaux Anversois emmenés par Filip Dewinter.
Confirmant l'implosion du parti, Frank Vanhecke, vient de claquer la porte de la direction du VB dont il est président d'honneur. Une page brune se tourne.

Durum

BHV: place au dialogue

Les lignes bougent sur le plan institutionnel. En quelques mois, le discours politique relatif à l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde, dossier qui menace de mener la Belgique au chaos, a sensiblement évolué. Etat de la situation.
Grand vainqueur des élections législatives en 2007 le CD&V d'Yves Leterme n'a pas réussi à transformer l'essai après une campagne aux accents très communautaires. Après une série d'échecs dans la négociation de formation gouvernementale, la nouvelle génération chrétienne démocrate commence à entendre le discours des anciens CVP qui lui assurent qu'elle fonce droit dans le mur.
Yves Leterme commence sa métamorphose. Il largue la N-VA qui l'a aidé à gagner les élections de 2007 mais qui constitue un poids pour assurer la gestion de l'Etat.
Aux élections de 2009, le CD&V change de tactique. Il ne tentera plus de passer en force sur le plan institutionnel, adoptant la fameuse tactique Maddens (du nom d'un économiste de la KUL): la Flandre agira au maximum de son autonomie, laissant mourir à petit feu les francophones jusqu'à ce qu'ils viennent à leur tour pleurer une réforme institutionnelle.
Entre-temps surtout, le contexte économique a complètement changé la donne. La Flandre du quasi-plein emploi paie le prix fort d'une crise qui pèse sur ses anciennes structures économiques.
Dans sa réplique au débat relatif à sa mini-déclaration à la Chambre, Yves Leterme, redevenu premier ministre, souligne que le socio-économique sera 'la' priorité du gouvernement. Il ne pipe mot de l'institutionnel et de BHV que doit tenter de résoudre un poids lourd de l'ancien CVP, Jean-Luc Dehaene.
Au nom du CD&V, le député Hendrik Bogaert, jeune loup communautariste obtu, fait son mea culpa dans une interview au Soir. Il lance un appel au dialogue. Il en va notamment de la réputation de la Belgique à l'étranger, assure-t-il, évoquant la présidence belge de l'Union européenne au second semestre 2010 et la présidence permanente du Conseil européen assumée par Herman Van Rompuy.
Du côté francophone aussi, des lignes bougent. Depuis 2007, certains partis francophones affirment régulièrement qu'une réforme de l'Etat sera nécessaire et que le NON du cdH ou le OUI (mais en fait NON du FDF-MR) ne sera pas tenable à long terme. PS et Ecolo ont aussi indiqué que OUI BHV sera inéluctablement scindée à condition que les francophones de la périphérie y voient leurs droits confortés. A cet égard, le FDF a également subtilement corrigé son discours. A la tête du mouvement revendiquant l'élargissement de Bruxelles en contrepartie de la scission de la BHV, le FDF ne fait plus qu'évoquer le soit disant presqu'accord de 2005 qui prévoyait lui un élargissement... des droits des francophones en jouant sur les compétences en périphérie de la Communauté française.
Que conclure de toute cela? Que manifestement l'axe PS-CVP qui a géré la Belgique pendant longtemps jusqu'en 1999 semble reprendre forme, ce que semble avoir compris Ecolo. Que comme d'habitude le cdH est chèvre-choutiste, d'autant plus que contrairement au PS et à Ecolo, il conserve un petit électorat en périphérie.
Si le dialogue semble s'amorcer, les écueils restent importants. Que fera le MR-FDF, parti francophone le plus puissant en périphérie, qui risque de basculer dans l'opposition fédérale en 2011. Entendra-t-on l'Open Vld qui tente de se reconstruire, lui qui n'a plus voix au chapitre au nord du pays. Que fera Kris Peeters de la N-VA en cas d'accord (même sur un retour temporaire aux anciennes circonscriptions électorales, une solution qui si elle ne résoudra pas le problème politique BHV mettra un terme à son problème juridique en ce qu'elle permettra l'organisation sans souci des élections en 2011).
Bref, si on semble progresser, on pourrait s'apercevoir au printemps prochain que cette avancée n'aura permis qu'à tourner en rond et revenir au point de départ.
/Joost van den Vondel/Seul ne fait pas le printemps/Mais Pschitting Nu/ risque d'être le haïku.

Durum

vendredi 27 novembre 2009

Le parti populiste de Modrikameneke

Comme pouvait le laisser transparaître ses allures de tribun et son discours anti-politique, le parti populaire (PP) lancé par Mischaël Modrikamen et Rudy Aernoudt est un parti de droite dont le discours (programmatique?) tient du slogan.
"Les enfants n'appartiennent pas à la ministre de l'Enseignement mais à leurs parents", imposition des revenus professionnels soit disant "plus équitable" à 0, 19 et 29%, "sécurité partout", "justice efficace et rapide", "allègement des structures de l'Etat", "diminution de 62 à 22 du nombre de ministres".
C'est en matière d'immigration que le pépé laisse entrevoir son extrême droititude même si son discours très habile le préserve (à ce stade?) de pouvoir être classé parmi les partis racistes. Modrikamen and co ne sont pas (encore) comparables à cet égard à feu le FN belge et c'est peut-être là que se situe le danger. S'il parvient (mais parviendra-t-il vraiment?) à trouver pour son parti populaire des candidats populaires, peut-être séduira-t-il un nombre important d'électeurs qui le jugeront fréquentable. Car le populisme et le slogan ont la cote.
Il ne sera cependant pas difficile de répondre par des slogans aux slogans de ce nouveau chevalier blanc. Ainsi, si selon Modrikamen il revient aux étrangers de s'adapter à nos valeurs, il appartient à notre société d'inculquer aux "immigrés" nos "socles de belgitude" et il est du devoir de la collectivité de barrer la route aux "valeurs arriérées" que certains de ces "immigrés" véhiculent, il lui sera aisément opposable d'énoncer que c'est son combat d'arrière-garde en faveur d'un capitalisme outrancier qui véhicule des valeurs arriérées autant que le modèle sociétal qu'il prône, lui-même importé en (extrême) droite ligne d'une Amérique qui laisse pourtant, elle, poindre un début de perplexité par rapport à son évolution.

Durum

jeudi 26 novembre 2009

Traité de Lisbonne: vous avez dit plus simple ?

Quand, en 2001 à Laeken, les dirigeants européens ont entrepris de rédiger ce qui allait devenir le traité de Lisbonne, ils avaient en tête de rendre l'UE plus démocratique, plus efficace et moins compliquée. S'il rend l'Union un peu plus démocratique (avec l'extension des compétences du Parlement) et un peu plus efficace (avec l'extension du vote à la majorité qualifiée), le traité finalement adopté ne la rend vraiment pas plus simple à comprendre. C'est particulièrement le cas pour la présidence du Conseil, dont le fonctionnement deviendra encore plus byzantin.
Contrairement à une idée reçue, la nomination d'un président stable, en la personne d'Herman Van Rompuy, ne signifie pas la fin des présidences nationales tournantes. Car ce président stable, censé assurer plus de continuité aux travaux, ne dirigera que le Conseil européen, c'est-à-dire les réunions des chefs d'Etat et de gouvernement. Les formations inférieures du Conseil resteront quant à elles dirigées selon l'ancien système. Par exemple, le Conseil Ecofin sera dirigé au premier semestre de l'année par la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, puis par Didier Reynders au second semestre. Pas question donc de continuité accrue pour toutes les formations sectorielles, sauf pour les Affaires étrangères. Le Conseil "Relex" sera en effet présidé par Catherine Ashton, la nouvelle Haute représentante pour les politique extérieure. Vous avez dit plus simple, l'Europe ?
Les choses se compliquent encore quant on en vient au Conseil des Affaires générales, le CAG. Il s'agit d'une importante réunion de coordination politique. Pour l'instant, ce sont les ministres des Affaires étrangères qui y siègent. Quand ils ont fini leurs discussions, ils changent de casquette et s'occupent d'Affaires étrangères. Dans le jargon, cette double réunion porte le nom barbare de CAGRE – Conseil des Affaires générales et des relations extérieures.
L'idée originale du traité de Lisbonne était de diviser le CAGRE en deux. Organe transversal, le CAG aurait été présidé par le ministre national en charge des questions européennes, le Relex par le Haut représentant. Vous suivez ?
Et bien, il semble que ce découplage, relativement logique, n'a plus la cote. Premier pays à expérimenter le traité de Lisbonne, l'Espagne semble même en passe de le saboter complètement. La cause ? Les orgueils mal placés de quelques ministres puissants.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, n'a pas l'intention de rester les bras croisés pendant la présidence de son pays. Forcé d'abandonner la présidence du Conseil Relex à Catherine Ashton, il compte bien se rabattre sur le CAG. Pas question de laisser ce Conseil à un sous-fifre. Les Belges ont d'ailleurs pris la même décision, puisque ce sera le nouveau Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, qui jouera ce rôle. Olivier Chastel, secrétaire d'Etat à l'Europe, a été relégué à l'arrière-plan.
Voilà qui rajoutera une couche de complexité à une nouvelle architecture qui n'en avait pas besoin. Une meilleure idée serait que chaque gouvernement se désigne un ministre pleinement compétent pour l'Europe. Il présiderait le CAG. Il pourrait aussi servir à mieux faire comprendre l'Europe aux citoyens. Le travail ne manque pas.
On notera enfin que dans tout ce bazar, la seule personnalité de premier plan qui ne jouera pas de rôle majeur pendant la présidence de son pays, c'est le Premier ministre. Avec Yves Leterme à nouveau à la barre en Belgique, certains pousseront sans doute un soupir de soulagement...

Colonel Moutarde

mardi 24 novembre 2009

La Boulette, un blog qui monte

L'air de rien, le blog que vous avez sous les yeux, grimpe doucement les échelons de la blogosphère. En deux ans et quelques d'existence et plus de 300 billets, La Boulette trouve lentement mais sûrement son public, avec désormais une petite centaine de lecteurs quotidiens. Les "happy few" de la première heure, dont nous remercions les commentaires (presque) toujours avertis, pourraient bientôt être rejoints par de nouveaux internautes, puisque La Boulette fait l'objet d'éloges dans un dossier sur les blogs publié récemment par Le Vif - et porté à notre connaissance par un lecteur attentif. Profitons de ce billet instrospectif pour signaler que le blog fera bientôt l'objet d'un ravalement de façade...

Colonel Moutarde

Vendeur d'obligations, speculoos, bières, et métaux, Jean-Luc Dehaene nommé commissaire-priseur. BHV, une fois, deux fois, trois fois, gesplitst?


Chargé par le roi de préparer le terrain institutionnel en attendant la passation de pouvoir entre Herman Van Rompuy, désormais président permanent du Conseil européen, et Yves Leterme, à la tête du gouvernement, l'ancien Premier ministre Wilfried Martens s'est accordé avec les présidents de parti de la majorité pour que le chef de l'Etat nomme Jean-Luc Dehaene au poste de Commissaire royal devant déminer BHV.

Cette désignation prochaine par le Palais pose question quand on connaît la potentielle partialité de l'ancien Premier ministre (lui aussi) et actuel député européen, membre des Conseils d'administration d'importantes entreprises telles que le numéro un mondial brassicole Inbev, ce fleuron du métal né des richesses congolaises qu'est Umicore, le roi du speculoos Lotus Bakeries, Trombogenics, spécialisée dans les biotechnologies, ou la banque Dexia dont il assume la présidence.

Quand le gouvernement avait annoncé qu'il ferait payer aux banques la crise financière, Jean-Luc Dehaene avait rétorqué que le client règlerait la note. Le voici maintenant intégrant la majorité fédérale.

Les puristes diront que l'ancien bourgmestre de Vilvorde (qui menaça de boycotter le scrutin européen au motif que son arrondissement électoral n'était pas scindé) ne fera que s'occuper que de BHV.

Il y aura cependant comme un gros malaise au gouvernement le jour où les sociétés de M. Dehaene participeront avec d'autres à des marchés publics ou lorsque celles-ci annonceront des restructurations comme c'est le cas à Dexia. En pleine tornade blanche (d'Hoegaerden Inbev), cela la fout mal.

Si Dehaene devient Commissaire royal, la moindre des choses sera pour lui de quitter l'ensemble des Conseils d'administration dans lesquels il siège. Aux yeux de La Boulette, il pourra en revanche rester supporter du FC Bruges, car ce faisant il renforce l'équilibre institutionnel. Avec un président du Conseil européen supporter d'Anderlecht et un Premier ministre supporter du Standard, il ne manque plus qu'un supporter de l'UR Namur. Un ministre siégeant au CA d'Unibet ou Ladbrokes ferait l'affaire.


Durum

dimanche 22 novembre 2009

Van Rompuy veut une taxe sur les millionnaires

Il n'a pas tardé, le bougre, me direz-vous. Lui que l'on disait "anesthésiant" commence avec force à placer ses priorités à l'agenda, doublant déjà les chefs d'Etat et de gouvernement, alors qu'il n'est officiellement pas encore installé. Qu'on rassure ici directement les planqués de la taxation équitable, l'exigence d'un ISF européen émane de Tine Van Rompuy, la soeur du nouveau président de l'Union européenne, qui milite au parti d'extrême gauche PTB.
Pour le féliciter de son accessit, Tine a décidé d'offrir à son Herman de frère, outre un "cigare cubain", une boîte contenant une recette à taxer les millionnaires à 2%, un projet au coeur d'une campagne dont Tine Van Rompuy est la marraine.
Elle a annoncé son intention de prodiguer à son proche parent, à l'occasion d'une petite fête familiale organisée ces jours-ci, quelques autres conseils pour redonner envie aux eurosceptiques de croire au projet de l'Union.
Parmi ceux-ci, la nécessité de faire payer la crise aux nantis et celle de revaloriser les services publics. Infirmière à l'hôpital du Gasthuisberg de Louvain et syndicaliste, Tine Van Rompuy évoquera un exemple concret, celui de la privatisation effrénée des maisons de repos. En cinq ans, dix mille lits ont été privatisés dans ce secteur en Belgique. L'une d'entre elles, la Maison Père Damien à Tremelo, rachetée par le Senior Living Groep a fait bien plus que multiplier les petits pains, distribuant 28 millions d'euros à ses actionnaires, soit l'équivalent du salaire annuel de 625 infirmières.
Ce dimanche chez les Van Rompuy, on boit le champagne. Qui de Tine ou d'Eric, le député régional flamand, au projet politique communautariste, sera le plus audible auprès d'Herman? Sachant que si Eric participe à rallumer le feu communautaire en Belgique, Yves Leterme pourrait devoir repasser par la case Gasthuisberg. Et là, Tine ne sera pas loin.

Durum

vendredi 20 novembre 2009

Avec Van Rompuy et Barroso, l'Europe solidement ancrée au centre-droit

Etant donné que ce blog a spéculé sur les nominations à la tête de l'Union européenne et que le sujet est à la première page de tous les journaux ce matin - avec d'ailleurs une très bonne Une du Soir - , je me sens un peu obligé de livrer quelques commentaires additionnels.
D'abord, il faut insister qu'avec Herman Van Rompuy au Conseil, flanqué de José Barroso à la Commission et Jerzy Buzek au Parlement, la direction de l'Europe est désormais bien ancrée au centre-droit. Les trois hommes sont issus du Parti populaire européen (PPE), qui a certes remporté les dernières élections européennes, sans pour autant obtenir une victoire écrasante. Alors pourquoi cette domination politique ? Sans doute parce que le Parti socialiste européen (PSE) n'a eu, depuis les élections, aucune ligne claire. Ecartelée entre des partis membres très différents, incapable de désigner un concurrent à José Barroso, la direction socialiste n'a pas non plus pesé sur le choix du président du Conseil. En panne dans de nombreux pays, le socialisme semble l'être aussi au niveau européen.
Au-delà des orientations politique, HRV a sans doute les qualités nécessaires pour remplir sa mission. Discret, calme et persévérant, il devrait pouvoir mettre d'accord les Berlusconi, Sarkozy et Brown sans faire de jaloux, de la même manière qu'il louvoyait avec plus ou moins de succès entre Reynders, Milquet, Onkelinx et consorts.
Il est étonnant de lire la déception de ceux qui, en France, auraient préféré un caractère plus trempé, un homme qui aurait "arrêté le trafic à Washington et Pékin". Ainsi Giscard, le père du traité de Lisbonne, a-t-il regretté "une ambition limitée pour l'Europe", tandis que Rocard aurait préféré "quelqu'un d'expérimenté" à "un petit nouveau". Même ton chez Bayrou. Après presque trois ans en Sarkozie, ces hommes ne sont-ils pas lassés des dérives présidentielles ?
En outre, un profil modeste au Conseil correspond mieux à la logique de l'intégration européenne. Le Conseil, lieu de compromis entre les Etats membres, a une tendance naturelle à réduire les ambitions de la Commission. C'est parfois positif, quand la Commission se lance dans des délires ultra-libéraux ou se met à harmoniser la courbure des bananes, mais c'est le plus souvent pour conclure des accords à la manque. Un président du Conseil faible ou modeste laissera plus de marge à la Commission pour jouer son rôle de moteur.
Encore qu'avec cinq nouvelles années de Barroso, l'Europe ne doit pas s'attendre à de nouvelles initiatives radicales. La législature sera bien celle d'un bon vieux pragmatisme de centre-droit...

Colonel Moutarde

mardi 17 novembre 2009

Darling Herman: il est trop tard pour la chirurgie

La pression monte pour qu’une femme soit désignée à la tête de l’Union européenne. Pour rappel, deux des quatre top jobs européens sont déjà pourvus : José Barroso à la Commission et Jerzy Buzek au Parlement. Deux nouvelles fonctions sont vacantes : celle de président du Conseil et celle de "ministre" européen des Affaires étrangères. Tous les favoris cités jusqu’ici sont des hommes, au grand dam d’un certain nombre de femmes à poigne, qui s’en indignent publiquement. Plusieurs d’entre elles ont publié hier dans le Financial Times une tribune féministe. La commissaire européenne Margot Wallström est l’une des plus vocales. A un journaliste (mâle) qui lui demandait si les minorités ethniques devaient aussi être représentées à la tête de l’UE, elle a martelé que le critère du genre était plus important. "Nous représentons la moitié de la population", s’est étranglée cette féministe militante. L’argument semble de plus en plus écouté. Au point de devenir incontournable ? Que la Suède, l’un des pays du monde les plus avancés en matière de parité, soit à la barre dans le processus des désignations, n’est pas anodin. Du coup, les chances de la Lettone Vaira Vike-Freiberga montent en flèche, tandis que celles d’Herman Van Rompuy s’affaiblissent de jour en jour. Même s’il est toujours cité comme favori, le Premier ministre belge ne pourra pas changer de sexe avant jeudi. Il a surtout un petit problème britannique. San candidature était en effet implicitement liée à la désignation de l’actuel chef de la diplomatie britonne David Miliband au poste de ministre des Affaires étrangères. Mais ce dernier s’est rétracté. Le ticket ne serait dès lors plus valable. En outre, Herman se fait désormais allumer dans la presse eurosceptique anglaise. Il sera plus difficile pour Gordon Brown de lui donner son soutien, alors qu’il cherche à reconquérir l’opinion avant les élections générales de l’an prochain. Est-ce pour cette raison qu’Yves Leterme rendra ce mercredi une visite discrète à David Miliband ? Le ministre belge des Affaires étrangères, ex-futur Premier ministre, avait prévu d’inviter la presse avec lui, mais il a finalement refusé d’embarquer des journalistes dans son avion…
Au petit jeu des pronostics, l’auteur de ces lignes est tenté d’écrire que c’est déjà peine perdue. Il mise sur Mme Vike-Freiberga. Au poste de ministre des Affaires étrangères, l’Espagnol Miguel Angel Moratinos a quelques arguments à faire valoir… Mais à deux jours du sommet décisif, les jeux restent très ouverts.

Colonel Moutarde

dimanche 15 novembre 2009

Le Parlement germanophone, chapelle ardente de la Belgique qui se meurt

Comme en atteste cette photo reprise sur son site internet officiel, un crucifix est exposé dans la salle plénière du Parlement germanophone qui, en déclenchant à son tour un conflit d'intérêts gelant la scission de BHV, a souhaité venir en aide aux miséricordieux qui entendent encore sauver la maison Belgique.

Si juridiquement rien ne semble s'opposer au sens strict à cet affichage de la foi chrétienne dans une assemblée parlementaire, il est permis de s'en étonner et de s'en insurger.

Si la Belgique ne connaît pas une tradition laïque à la française, elle met en avant un principe de neutralité qui exclut tout élément potentiellement discriminant ou contraire à l'égalité entre les citoyens.

Le problème avait déjà été soulevé il y a quelques années à propos de certaines salles d'audience jurdictionnelles et le ministre de la Justice de l'époque, Marc Verwilghen, avait sorti une circulaire demandant le retrait des insignes religieux qui ne témoigneraient pas d'une qualité artistique indéniable (certains tableaux).

Cela ne semble pas être le cas de la croix exposée au Parlement germanophone, celle-ci contribuant à donner à cette salle plénière l'image d'un lieu de prière pour les sauveurs de la Belgique.

On connaît l'attachement des germanophones à la patrie, au roi et à la religion catholique. Elections après élections, le parti chrétien y est d'ailleurs gagnant, même s'il doit se contenter de siéger dans l'opposition, la majorité étant dirigée par les socialistes, les libéraux et les communautaristes.

Mais la Communauté germanophone ne peut faire exception au principe de neutralité et voir son assemblée dirigée par un président susceptible d'être confondu avec un prélat.



Durum

mercredi 11 novembre 2009

Courants d'air chauds et froids dans les corridors européens

Le passe-temps favori dans les corridors européens, ces jours-ci, c'est de miser sur le futur président du Conseil. Pas seulement dans les couloirs du Berlaymont, d'ailleurs, puisque certains bookmakers proposent à chacun de tenter sa chance. Le dernier favori en date, Herman Van Rompuy, a vu sa cote monter en flèche la semaine dernière. Malgré le caractère peu judicieux de sa candidature, qu'on a souligné sur ce blog, la machine diplomatique belge s'est mise en branle pour soutenir le Premier ministre. Et pour cause: d'un strict point de vue national, sa désignation apporterait à la Belgique une influence déterminante. Non seulement sur les grandes décisions européennes futures, mais aussi sur la fonction elle-même, dont tout le monde s'accorde à dire que le premier titulaire définira les contours. Le président du Conseil sera-t-il le boss de l'Europe ? Ce serait sans doute le cas avec un Tony Blair... Herman Van Rompuy serait davantage un "chairman", un président de séance, tout à fait dans l'optique défendue par la Belgique. Car Belges et autres "petits" craignent comme la peste un président européen fort qui règlerait toutes les questions en trois coups de fil à Paris, Berlin et Londres.
Le choix d'HRV pourrait aussi servir indirectement de courte-échelle à Karel De Gucht au sein de la Commission. Les portefeuilles des commissaires doivent en effet encore être répartis et le libéral flamand se verrait bien jouer un grand rôle économique. La concurrence, pourquoi pas ? La désignation du démocrate-chrétien Van Rompuy à la tête de l'UE lui fournirait un argument de poids, puisque les libéraux pourraient demander une compensation. Or, il est l'un des rares libéraux à la Commission... La stratégie belge semble donc cousue de fil blanc.
Mais malgré l'emballement médiatique de la semaine écoulée en Belgique, où chacun cherchait déjà un successeur à Herman, la cause est loin, très loin, d'être entendue. Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfelt, chargé de trouver des candidats consensuels, l'a dit clairement ce mercredi: il n'y a pas encore d'accord. Sur les pistes d'athlétisme, le lièvre finit presque toujours pas se faire rattraper. Favori précoce, Herman pourrait bien être rejoint par les autres candidats. Ses deux confrères du Bénélux, Jan-Peter Balkenende et Jean-Claude Juncker, sont toujours en course. Les Britanniques ne démordent pas de Tony Blair. Certains diplomates anglais commencent discrètement à dire du mal de Van Rompuy. Les Britons n'ont eu aucun scrupule, il faut le rappeler, à dégommer Jean-Luc Dehaene et Guy Verhofstadt, tous deux candidats à la présidence de la Commission européenne en 1999 et 2004.
Bref, rien n'est joué. La décision finale devra sans doute davantage aux circonstances et aux facteurs irrationnels qu'à un choix raisonné pour l'Europe.

Colonel Moutarde

mardi 10 novembre 2009

Knack ou le réveil de la presse rexiste

En deux coups de balai et autant de bruits de bottes, l'hebdomadaire flamand Knack qu'édite le groupe Roularta vient de s'illustrer comme digne successeur de cette presse catholique de droite qui il y a soixante ans se plaisait à traîner dans la boue l'establishment politique au nom d'une morale nauséabonde et d'une stratégie destinée à déstabiliser une démocratie trop dérangeante à ses yeux.
En quelques jours, Knack s'en est pris de manière violente à la ministre Laurette Onkelinx puis au sénateur Patrik Vankrunkelsven, dévoilant au grand jour des difficultés relevant de leur vie privée et sans lien aucun avec la fonction politique qu'ils occupent.
Cette dérive particulièrement grave est condamnable tout autant que le contexte de polémisation et de peoplelisation de l'information dans laquelle elle s'inscrit. Que Père Ubu, colporte à son tour cette puanteur peu ragoûtante, n'étonne guère, tant la prose dont dégouline cette feuille de chou est trempée du venin de la droite extrême. On savait Knack et son éditorialiste Rik Van Cauwelaert très catho-conservateur. Là, il a franchi une limite.

Durum

dimanche 8 novembre 2009

Darling Herman, chéri des corridors européens

Herman Van Rompuy a la cote à l'Europe. Il est même, selon The Economist, "le chéri des corridors" ("the darling of the corridors"), le dernier favori en date dans la course au poste de président du Conseil européen. L'hebdomadaire résume pourquoi: il est "atlantiste et (un peu) moins euro-fanatique" que ses prédécesseurs. A ces qualités consensuelles s'ajoute une modestie qui saura lui faire garder profil bas quand Sarkozy, Merkel et Brown élèveront la voix.
Quelques facteurs moins rationnels doivent être pris en compte: avec son humour pince-sans-rire et sa manie des haïkus (voir son blog), il a su se rendre plus sympathique que son collègue néerlandais Jan-Peter Balkenende, également cité pour le poste, qui présente par ailleurs exactement le même profil. On notera enfin que puisque M. Van Rompuy n'a rien encore révélé de sa vision de l'Europe, il est difficile pour les autres dirigeants européens de se trouver des désaccords avec lui.
En dépit des cocoricos que ne manquent pas de pousser des Belges en mal de patriotisme, la désignation à la tête du Conseil européen est une mauvaise idée. Elle priverait le pays de la seule personnalité de premier plan qui ne confonde pas l'arène politique avec une cour de récréation – une qualité, ou une absence de défaut, essentielle à l'heure où il faudra résoudre BHV.
Sa désignation finirait surtout de donner de l'Union européenne l'image d'un club de vieux fumeurs de cigare. Après José Barroso à la la Commission et Jerzy Buzek au Parlement, confier à Herman Van Rompuy la présidence du Conseil reviendrait à remettre les clés de l'Union à un triumvirat formé d'hommes d'un certain âge, tous de tendance chrétienne-démocrate. Bonjour la diversité... Face aux Etats-Unis, qui viennent d'élire un président jeune et noir, l'Europe mériterait, une nouvelle fois, son nom de vieux continent.

Colonel Moutarde

lundi 2 novembre 2009

BHV: la solution, c'est peut-être le vote...

On a écrit tant et plus sur le sujet, depuis cet arrêt de la Cour constitutionnelle qui a, entre autres choses, épinglé la difficulté que posait la survivance de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde dans le nouveau découpage des circonscriptions électorales fédérales: toutes sont calquées sur les provinces, à l’exception de Bruxelles et du Brabant flamand. L’arrêt en lui-même pose question: sa rédaction est parfois biscornue et le chapitre consacré à BHV donne une impression étrange, comme si un paragraphe avait été rédigé par un juge flamand et un autre par un juge francophone. Au final, l’arrêt rejette le recours “compte tenu” (et non sous réserve, expression généralement utilisée par la Cour pour modaliser les conséquences de ses décisions) des attendus relatifs relatifs à BHV. Il impose de trouver une solution à cette “distinction” (et non discrimination) qui subsiste pour le Brabant flamand, sans que l’on distingue au juste la sanction possible d’un non-respect de l’arrêt. Premier à réagir à cet arrêt de mai 2003, Matthias Storme, constitutionnaliste et nationaliste flamand, qui d’emblée a donné le ton au nord du pays: la Cour ordonne de scinder BHV. Les partis flamands ont embrayé, omettant de lire l’ensemble de l’arrêt, bien plus nuancé, et ont fini par déposer les fameuses propositions de loi scindant l’arrondissement. Comme le rappelle le message précédent, la Cour insiste pourtant sur le respect “des intérêts légitimes des francophones et des néerlandophones” de l’ancienne province de Brabant. Et fait peu banal, le président francophone de la Cour constitutionnelle, Michel Melchior, l’a rappelé à quelques journalistes en novembre 2007 lorsque son pendant néerlandophone, Marc Bossuyt, a été installé. Certes, l’homme ne s’est pas avancé explicitement mais il a insisté sur le critère de proportionnalité qu’utilisait la Cour pour fonder ses décisions et à l’écouter attentivement, il ne faisait guère de doute que la scission pure et simple de BHV ne correspondait pas aux attendus de l’arrêt. En d’autres termes, une fois la scission pure et simple de BHV votée, elle pourrait être annulée par la Cour constitutionnelle, parce qu’elle serait disproportionnée et ne respecterait pas les “intérêts légitimes des francophones de l’ancienne province de Brabant”. A bien y réfléchir, la solution se trouve peut-être là: plutôt que de geler sans cesse le processus parlementaire de la proposition de loi scindant BHV, les partis francophones pourraient laisser passer le vote. Une fois la loi annulée voire suspendue, les compteurs seraient remis à zéro, ouvrant l’opportunité d’une réelle négociation sur le sujet. Evidemment, en acceptant le vote, les partis francophones toléreraient la rupture du principe de consensus qui régit la démocratie belge et qui veut qu’une communauté (linguistique ou autre) ne peut imposer son point de vue à une autre.

Mexicano

dimanche 1 novembre 2009

Trancher le noeud gordien de l'ex-Brabant et de l'ancienne Belgique

Crise économique ou pas, les prochains mois risquent en Belgique d'être à nouveau consacrés, avec une tension croissante au problème Bruxelles-Hal-Vilvorde dont la Flandre exige la scission. L'appareil gouvernemental voire la pays entier doivent s'apprêter à entrer une nouvelle fois en zone de turbulence.
En bout de course, de nombreux scénarios sont possibles jusqu'à celui présenté comme le plus éloigné mais aussi le plus catastrophiste, l'éclatement du pays.
Comme souvent dans ce genre de conflits, ce qui fera précipiter les protagonistes dans l'un ou l'autre scénario relèvera plus de problèmes de perception liés à des rancoeurs et frustrations parfois anciennes, que d'une réelle impossibilité politique d'aller de l'avant.
Contrairement à ce qui est régulièrement avancé en Flandre, l'arrêt de la Cour constitutionnelle n'invite pas à scinder BHV. Soulevant la différence de traitement existant entre candidats dans la circonscription électorale du Brabant flamand et candidats dans les autres circonscriptions provinciales, il invite le législateur à trouver une solution qui garantisse “les intérêts légitimes des néerlandophones et des francophones” dans l'ancienne province du Brabant .
A cet égard, plusieurs solutions sont possibles dont la scission de BHV, une meilleure justification de la situation attaquée par la Cour constitutionnelle, l'élargissement de Bruxelles ou le retour aux anciennes circonscriptions (plus petites). Une autre solution est, dit-on, à l'étude dans l'entourage du Premier ministre Herman Van Rompuy. Elle consisterait à former d'autres petites circonscriptions dans un cadre adoptant la scission de BHV tout en maintenant des droits particuliers aux francophones de la périphérie et aux Flamands de Bruxelles. Il y aurait alors une circonscription du Brabant flamand intégrant notamment les villes de Hal et Vilvorde, une circonscription bruxelloise, et une circonscription des communes à facilités (éventuellement élargie à d'autres).
Mais si la tension reste trop vive, la solution négociée n'interviendra pas. En bout de conflit d'intérêts germanophone, la Région bruxelloise sera alors invitée à prolonger le gel du dossier en pleine présidence belge de l'Union européenne. Les Flamands de Bruxelles seront à leur tour pris en otage. Ils se verront contraints par une majorité linguistique régionale francophone à soulever un conflit d'intérêts visant à geler un texte voulu par la majorité linguistique du pays, elle-même néerlandophone. La tension sera alors à un stade avancé. Il s'agira d'un premier test pour l'avenir du pays.
La suite qu'elle est-elle? Sonnette d'alarme ou pas, et indépendanmment de savoir si on pourrait aller aux élections sans solution, le risque existe de voir un jour s'organiser en séance plénière de la Chambre le vote 'linguistiquement unilatéral' de la proposition de loi visant à scinder BHV. Des cris d'orfraie pourront alors être poussés. Et alors? Et alors, il s'agira d'être particulièrement attentif à la perception des événements dans chaque camp. Cette perception laissera forcément des traces (et de nouvelles rancoeurs). Elle pourra conduire au chaos bien plus que les actes eux-mêmes. Car quant à eux, il y a fort à parier qu'une fois votée, la scission de BHV atterrisse également sur la table de la Cour constitutionnelle. Et que celle-ci pointe la nécessité de... trouver une solution qui garantisse “les intérêts légitimes des néerlandophones et des francophones” dans l'ancienne province du Brabant.

Durum

vendredi 30 octobre 2009

Michel a passé la corde au cou de Reynders

Les deux camps qui s’affrontaient au MR ont signé la paix des braves. Officiellement, guère de changement: Didier Reynders n’a pas quitté la présidence du parti; il s’est accroché tant qu’il pouvait, soutenu par une partie significative des Réformateurs. Les rebelles ont obtenu un poste nouveau de vice-président en charge des affaires régionales et communautaires, confié à Willy Borsus, déjà chef de groupe au parlement wallon et animateur du groupe “Renaissance”. Louis Michel fait quant à lui son retour dans le bureau du parti, avec Daniel Ducarme. Maigre? A première vue, oui mais à bien y regarder, les rebelles ont commencé à démanteler la citadelle reyndersienne. Borsus a suivi jusqu’à présent un parcours politique sans faute, gravissant les échelons un à un: bourgmestre, député, patron de la fédération namuroise (Sabine Laruelle a du souci à se faire), chef de groupe et bouffeur de dossiers comme rarement un parlement en a connu. La question n’est pas tant de savoir quelle est la place que lui laissera Reynders -aucune à n’en pas douter- mais quelle est la place qu’il décidera d’occuper. La popularité de l’homme et son habileté pourraient en faire le leader wallon d’un MR de plus en plus divisé entre son aile bruxelloise, et singulièrement le FDF, et les autres composantes. Quant à Louis Michel, il a peut-être réussi le meilleur coup. Reynders ne pouvait plus imposer la paix au sein du parti. Comme dans l’épisode de l’Orange bleue, il est apparu sous les traits d’un tacticien excécrable et il a dû se livrer pieds et poings liés à Louis pour sauver sa tête et le MR. C’est Louis Michel qui a imposé son plan de paix avec l’aide ambigue de Daniel Ducarme et c’est Louis Michel qui l’a ensuite imposé aux rebelles. Autrement dit, Didier lui doit la vie. Quant à Reynders, il ne règne plus que sur une partie du MR. Les traités tirés des uns et des autres à l’issue de la nuit de dimanche à lundi en disaient long sur les mots qui ont été échangés. Reynders lui-même, quand il s’est exprimé devant la presse, semblait vidé. “Le MR est maintenant apaisé”, a-t-il martelé alors qu’autour de lui les décombres fumaient encore. L’autre camp va lui mener la vie dure. Michel père et fils, Borsus, Kubla, etc. ont d’ores et déjà fait savoir que c’en était assez de la place considérable laissée au FDF et n’auront rien de plus pressé que de pousser Reynders à devenir l’arbitre d’un conflit cornélien: s’il a pu rassembler une partie du MR derrière lui, c’est grâce à un FDF qui indispose une majorité du PRL wallon… dont Reynders est issu. Reynders, obnubilé peut-être par une stratégie sarkozyste, s’est en outre brouillé avec les autres partis. Nul doute que Louis Michel et Willy Borsus, animés d’une foi plus centriste et consensuelle, auront à coeur de retisser les liens brisés.
Enfermé dans sa tour d’ivoire, entouré de flagorneurs, Reynders a à peu près tout raté depuis juin 2007: de l’Orange bleue que son arrogance à l’égard du cdH et l’intransigeance du FDF sur la question de BHV ont contribué à faire échouer aux élections de juin 2009 qui ont confirmé le PS au centre du jeu francophone en passant par son image auprès du grand public aujourd’hui carbonisée ou l’affaire Aernoudt. Il y a eu la crise bancaire, certes. Mais on pourra épiloguer longtemps sur les conditions de la vente de Fortis à BNP Paribas, particulièrement avantageuses pour le géant français, et surtout sur sa conception très particulière de la solidarité ministérielle. Son mentor Jean Gol a démissionné après le drame du Heysel parce que Charles-Ferdinand Nothomb s’accrochait. Reynders a laissé en revanche partir Leterme et Vandeurzen sans sourciller… Il y a fort à parier que le CD&V ne l’oubliera pas.

Mexicano

jeudi 29 octobre 2009

De la différence entre Didier Donfut et Jean Sarkozy

En Belgique comme en France, deux nominations controversées à la tête d’organismes parapublics ont défrayé la chronique ces derniers jours. A ma gauche, Didier Donfut : le moustachu hennuyer vient d’être élu à la présidence de l’Intercommunale Gazière du Hainaut (IGH), quelques mois à peine après avoir été contraint de mettre un terme à son contrat de conseiller attaché à la même intercommunale, en raison, rappelons-le, d’émoluments jugés peu en ligne avec les valeurs socialistes, voire la morale, d’autant plus qu’il avait confié ses affaires à son fils.
A ma droite, Jean Sarkozy : le rejeton présidentiel français a quant à lui échoué à se faire élire à la tête de l’EPAD, l’organisme chargé de gérer le plus important quartier d’affaires parisien, après plusieurs jours d’émoi public intense.
Les issues différentes des deux affaires nous disent-elles quelque chose sur les coutumes politiques des deux pays ? En France, malgré la toute-puissance sarkozienne, l’indignation du public fait avorter une promotion inappropriée. Du côté wallon, il semble que cela ne soit pas le cas. Il se pourrait qu’on soit moins poujadiste en Belgique. A moins qu’on ne soit plus résigné face au comportement inadéquat de la classe politique ? Plus habitué au copinage ? Loin de nous l’idée de tirer de grandes conclusions.
Au fait, dans l’hexagone on s’émeut du coût de la présidence de l’UE, en 2008, avec en ligne de mire une douche présidentielle à côtés de laquelle celle de Marie Arena semble ridiculement bon marché. Le tout pour un budget total de 170 millions d’euros, une somme qui suscite la polémique en France. A comparer avec les 100 millions que coûtera la présidence belge de l’UE en 2010 (plus du double des sommes dépensées lors de la dernière présidence, en 2001). Par tête de pipe, la facture sera nettement plus salée en Belgique.
Mais tout n’est, sans doute, qu’une question de perspectives...

Colonel Moutarde

jeudi 22 octobre 2009

Le cdH voudrait se sauver en grimpant sur les Verts

Les déconvenues du MR le 7 juin ont occulté la maigre performance électorale du cdH. Les centristes sont redevenus la quatrième force politique francophone, dépassés par Ecolo. Si à Bruxelles, ils ont sauvé la mise, en Wallonie, l'érosion se poursuit inexorablement. Et pour ne rien arranger, ils forment le plus petit parti francophone à un double titre, non seulement sur le plan intrafrancophone mais aussi fédéral: le PS est le grand frère du sp.a, Ecolo celui de Groen! et le MR est devenu celui du VLD. A l'inverse, le cdH ne fait guère le poids face au CD&V.
Pour se refaire une santé, le cdH semble avoir choisi la méthode du MR, la tiédeur et le jésuitisme en plus. Le MR avait fait du PS son bouc émissaire, le cdH fait de même avec Ecolo. En sous main, les centristes attaquent les Verts. Il y a eu récemment les dépenses électorales d'Ecolo. Sans faire preuve de sympathie mal placée, on peut considérer que les reproches faits aux Verts sont de nature purement formelle mais sur le fond, il n'y a rien de répréhensible. Le cdH, aidé des deux autres, voudrait faire durer le plaisir encore quelques semaines. Il y a deux jours, le cabinet d'André Antoine a fait fuiter une note critique sur le décumul des mandats décidés par l'Olivier. Le cdH est gêné sur la question: il ne peut pas donner l'impression qu'il n'aime pas la bonne gouvernance -ça fait tâche par les temps qui courent même s'il y aurait beaucoup à en dire- mais la majorité de ses parlementaires sont des bourgmestres ou des échevins, élus grâce à leur mandat communal et non sur une appellation cdH désespérément floue. Troisième épisode, plus frontal celui-là, l'interpellation de pas moins de 3 députés cdH au parlement wallon contre Jean-Marc Nollet sur la suppression des primes pour les panneaux photovoltaïques. Ce dispositif mis sur pied par Antoine et très critiqué pour son coût et son faible intérêt au regard des besoins wallons en matière de performance énergétique sera aboli progressivement, budget oblige. Les trois députés, pourtant membres du parti du ministre du Budget, ont chargé bille en tête contre les Verts avec une mauvaise foi confondante.
L'Olivier ne vit pas du grand amour progressiste annoncé. Et pour le coup, il n'est pas sûr que le PS d'Elio Di Rupo, habitué aux foucades amoureuses, poursuive indéfiniment l'idylle avec le cdH... A moins qu'une fois de plus, le grand frère CD&V ne sauve le petiot.

Mexicano

dimanche 18 octobre 2009

Ceci (n') est (pas) un Flandrien

Alors qu'en cette année d'inauguration du Musée Magritte le gouvernement s'apprête, après des mois de sursis, à remettre les mains dans le cambouis BHV en guise de prélude à d'autres concupiscences communautaires, la VRT et le quotidien Het Nieuwsblad, les références de l'information sportive vélocipédique, ont décerné au coureur remoucastrien Philippe Gilbert le titre de "Flandrien van het Jaar", traditionnellemnt attribué au cycliste qui s'est, durant l'année écoulée, le plus illustré à "stoempen op Vlaamse kasseien", littéralement (et littérairement) écraser la pédale sur les pavés flamands, en d'autres mots, le meilleur coureur d'une saison disséquée par les médias du nord.
Proposé par un jury, choisi par ses pairs, Philippe Gilbert devance celui qui depuis la retraite de Johan Museeuw est devenu le nouveau Leeuw van Vlaanderen d'un peuple bâtisseur de mythes, Tomeke Tomeke Boonen.
Apparaissant comme un paradoxe à l'heure où les algarades communautaires disputaient jusque récemment encore aux accrochages institutionnels un rang prioritaire dans la hiérarchie des préoccupations des élus nordistes, d'aucuns pourraient soulever que ce choix ne tardera pas à réveiller outre Zenne quelqu'esprit chagrin frustré q'un 'coureur' (rouler les r) non ethniquement propre eut raflé le tant convoité titre de "Flandrien van het Jaar" au nez (poudré) et à la barbe (mal rasée) de Tom Ier.
Rien de tout cela pourtant. Pas une voix discordante ne viendra troubler le sacre du Wallon Filip Gilbert, le nouvel 'enfant terrible' (roulez toujours les r), même pas, oserait-on parier, une interpellation de la N-VA au Vlaams Parlement.
L'entendement étaye la logique qui a prévalu à faire de Gilbert le 'Stoemper' 2009. Au-delà de son palmarès, elle est plus culturelle que technique, le Wallon ayant finalement fait pleinement étalage de sa classe dans les courses de fin de saison plus que sur les pavés nordistes pourtant également taillés pour lui et qu'il pourrait ne pas devoir tarder à apprivoiser. Elle prend sa source dans les racines d'une Flandre reconnaissante à l'endroit de ceux qui s'attachent à s''inburgerer' en vertu de valeurs qui contre vents et marées roulent des Polders au Pajottenland. Ces valeurs qui s'inspirent du travail, du mérite, de la faculté à se surpasser, à souffrir dans la boue, à éviter les coups de bordure, sous la pluie ruisselant sur les pavés glissants qui longent les parvis des églises et de guinguettes où dégoulinent la bière d'abbaye des Vlaamse Ardennen. Ces valeurs qui ont, parfois avec de terribles dérives, permis au prolétariat et à la paysannerie flamand de relever avec fièreté la tête dans une Belgique oppressante, celles qui d'Hendrik Conscience à la légende de Thyl Uylenspiegel ont façonné une Région que d'aucuns au Nord rêvent de devenir hégémonique. Ces valeurs rêvées tête dans le guidon par des Yves Leterme suceurs de roue d'une Flandre nationaliste qui les a amenés droit dans le vent. Volontier raciste, anti-wallonne, repliée sur elle-même, une certaine Flandre peut reconnaître ses dissemblables finalement fort semblables.
A l'image d'un feu (follet) Frank Vandenbroucke parti rejoindre Pater Damiaan dans un ciel si gris qu'un canal s'est pendu, et aux côtés d'un Tom Boonen ayant quelque peu perdu de sa superbe, Philippe Gilbert a tout pour devenir le nouvel héros d'une Flandre encline à l'adoration, un bekende Vlaming d'adoption.
Cette Flandre conservatrice dont le cyclisme et le cyclo-cross sont dignes d'être matérialisés au rang de patrimoine mondial de l'Unesco sait reconnaître ses héros, tantôt adulés tantôt brûlés. Elle met en selle ses gladiateurs offerts en spectacle. Du pain et des jeux. Pistolets en spelletjes. N'en servez plus.
Polyglotte averti, Philippe Gilbert séduit partout où il gagne. Il court et est accueilli en demi-dieu sur toutes ces terres immuables de Lombardie, de Vendée et de Flandre qui avec les Alpes et les Pyrénées basques restent attachées à leurs traditions parfois mystifiées et parfois génératrices d'élans populaires et populistes pour ne pas dire nationalistes et réactionnaires, voire pire encore.
La Flandre fait de Philippe Gilbert un héros en même tant qu'elle canonise Frank Vandenbroucke. Philippe Gilbert a du talent et est intelligent. Il ne lui manque plus qu'à devenir un citoyen. Que la Flandre accepte que ses "Flandriens", fussent-ils d'adoption, puissent également convoiter le titre de Monégasque de l'année ne sert pas l'image d'un sport tellement populaire et généreux en émotions mais qui, à l'instar d'autres se perd années après années dans les méandres de l'argent et de tout ce qui s'y attache. Après Axel Merckx et Tom Boonen, Philippe Gilbert a lui aussi succombé au charme du rocher, véritable attraction pour les cyclistes en quête d'entraînements pentus. Goûtant aux fruits du fiscal paradis défendu, Justine Henin fut plus largement égratignée par la presse. Probablement parce que, déjà pas gâtée par un physique rebûtant, elle s'est rapidement muée en une rébarbative cheffe d'entreprise sans foi ni loi. Mais aussi certainement par la volonté de ne pas porter encore plus atteinte au cyclisme, probablement un des sports les plus difficiles et certainement l'un des plus décriés pour ses affaires de dopage. Mais Philippe Gilbert ne peut en faire une excuse. Ceci n'est pas un Monégasque.

Durum

samedi 17 octobre 2009

Milquet, dictateur par défaut ou présidente par excès?

Le mandat de Joëlle Milquet à la présidence du cdH est venu à échéance, en vertu des statuts du parti, quatre mois après le renouvellement du parlement fédéral, soit en octobre 2007. Depuis lors, Mme Milquet préside par dérogation, promettant régulièrement des élections sans cesse reportées, enjeux obligent. Il y a pourtant bien un candidat pour lui succéder, Benoît Lutgen, mais ce dernier refuser de transformer l'essai par peur de devoir diriger un parti avec une belle-mère dans le dos. Conséquence? La (belle) mère Milquet indique qu'elle reste tant qu'il n'y a pas de “consensus” sur le nom de son successeur. Aux dernières nouvelles, elle reste au moins jusque janvier 2010. La mughabétisation se poursuit.

Durum

L'heure de la social-démocratie Demotienne n'a pas encore sonné

Pendant qu'au MR on s'étripe, au PS, et singulièrement dans l'entourage de Di Rupo, on boit du p'tit lait. Certain d'être largué aux élections de juin 2009 à la suite des affaires, le PS est passé à travers le sombre destin de la cure d'opposition que d'aucuns lui prédisaient. Et la guerre des chefs qui eût pu s'ensuivre finalement n'aura pas lieu. En tout cas pas à court terme. Di Rupo voit sa présidence confortée et en profite même pour mettre l'ensemble de ses fédérations sous quasi-tutelle, fait exceptionnel dans l'histoire du parti. Il pourrait même se représenter en 2011 et rester 4 années supplémentaires au Boulevard de l'Empereur, voire plus si affinités.
Parmi ses challengers, personne n'osera broncher à ce stade. Il y a Rudy Demotte dont on dit qu'il ambitionne d'inscrire pleinement le parti dans la social-démocratie strauss-kahnienne quitte à en changer le nom en PSD pour parti social-démocrate. Il y a Laurette Onkelinx, la Bruxelloise (ratée?) de gauche qui dans la capitale ne parvient pas à prendre la succession de Philippe Moureaux, son père politique trop imposant et tellement étouffant. Il y a Paul Magnette, le jeune qui monte doucement mais sûrement, estampillé (vraie) gauche rénovatrice (si tant est que tous ces acronymes aient un sens). Le parti ayant gagné les élections (en tout cas sur le plan stratégique), chacun reste en place. Laurette, la patronne au gouvernement tient la Sécu, Rudy est premier wallono-francophone et construit son assise picarde. Paul grandit au gouvernement et rénove Charleroi.
Et si malgré tout crise il devait y avoir un jour, me direz-vous, et si celle-ci devait finalement déboucher sur une guerre à laquelle n'hésiteraient pas à se mêler les Liégeois? Ce pourrait être finalement Elio Di Rupo, toujours lui, qui pourrait en sortir gagnant. Comme rassembleur.

Durum

Anne-Marie Lizin ouvre un Bureau d'accueil pour femmes battues au Sénat

L'ancienne présidente du Sénat Anne-Marie Lizin, suspendue il y a quelques mois du parti socialiste, est venue au secours de l'ex-chef de groupe MR dans la même assemblée, Christine Defraigne, défenestrée cette semaine pour insubordination. "Je voudrais commencer mon intervention en saluant une chef de groupe que j’ai beaucoup appréciée pour son travail et, plus particulièrement, pour sa dernière proposition (relative à l'interdiction de la burka) qui, je l’espère, poursuivra son chemin. Le machisme est a son comble, dans les partis politiques. Elle en est victime et c’est dommage", a indiqué Mme Lizin en plein débat sur la déclaration de politique générale.

En politique, les retournements de situation sont légion. On se souvient que Mme Defraigne avait flingué l'ex-maïeure hutoise lorsque celle-ci, alors présidente du Sénat, était venu demander un geste à une magistrate dans une affaire de droit familial concernant une femme qu'elle présumait malmenée. S'excusant d'avoir franchi les limites de la séparation des pouvoirs, Mme Lizin avait pu conserver son perchoir, en dépit des attaques de la mère Defraigne. Elle ne semble aujourd'hui plus tenir rigueur à la fougeuse sénatrice MR de sa spectaculaire sortie de l'époque. Un front des passionarias liégeoises est-il en train de naître sous les ors du Sénat?


Durum

vendredi 16 octobre 2009

Jeu de massacre au MR

La semaine qui vient pourrait être celle des "longs couteaux" au MR. Didier Reynders est passé à la vitesse supérieure et a décidé d'imposer son autorité par la force. Exit Defraigne, coupable d'avoir trop parlé. La sentence est tombée lundi depuis lundi mais le forfait n'a été perpétré que jeudi. Il fallait quelques jours pour convaincre les sénateurs de se prêter à cette farce. Le chantage exercé contre certains aurait été rude. Il mettait notamment en jeu les places sur les listes lors du scrutin de 2011. Officiellement, le clan Michel se tait. En coulisses, les couteaux sont sortis. "A force de se taire, on va finir par être complice de qui est en train de se passer. La semaine prochaine, il se passera quelque chose", disait-on sans donner d'autre précision. En attendant, le MR s'enfonce dans la tragi-comédie qu'illustre le coup de téléphone de Dominique Tilmans à la Première alors que Christine Defraigne était l'invitée. L'éviction de Defraigne était une déclaration de guerre. L'intervention de Tilmans avait un côté kamikaze qui loupe le ponton et pique dans l'eau. Didier voulait rassembler les déçus du PS. Il se met à dos les déçus du MR.

jeudi 15 octobre 2009

Les Flamands ont une drôle de conception du territoire

Les Flamands ont une drôle de conception du territoire. C’est la conclusion qui s’impose à la vision de l’excellent reportage sur les travaux du RER, diffusé hier soir par la RTBF dans son émission Questions à la Une. Entre autres informations surprenantes sur ce chantier gigantesque, on apprend que certains travaux d’infrastructure réalisés en territoire flamand ont été financés sur l’enveloppe francophone de la SNCB. La raison de cet arrangement, passé quand Isabelle Durant était ministre des Transports, est que les lignes concernées sont celles qui relient la capitale au Brabant wallon.
Ce non-financement est surprenant de la part d’une communauté tellement attachée à l’intégrité de son territoire. Tout autour de Bruxelles fleurissent les panneaux destinés à rappeler aux francophones le caractère sacré de la frontière linguistique. Comme à Dilbeek, "waar Vlamingen thuis zijn" ("où les flamands sont chez eux"). Dans les communes de la périphérie, l’accès aux logements sociaux, aux infrastructures sportives, aux terrains à bâtir, et caetera, est infléchi par la crainte de la tache d’huile francophone, perverti par la logique de l' "Eigen Volk eerst". Cette même logique qui fait de la scission de BHV, en dépit du bon sens, la priorité presque unanime des partis flamands.


Mais il faut croire que les Flamands ont le nationalisme sélectif, puisque cette conception restrictive du territoire ne s’applique pas au financement des infrastructures. Un constat dont on peut gager qu’Olivier Maingain ne manquera pas de se servir pour demander l’élargissement de Bruxelles.

Colonel Moutarde

mercredi 14 octobre 2009

José Happart et Cupidon

José Happart, il est comme ça: il dit ce qu'il pense même si c'est bête. C'est difficile de faire le compte de toutes ses biesreyes. C'est un travail d'entomologiste. On suggérerait bien à l'Institut Jules Destrée de s'y mettre; pour une fois, il pourrait publier quelque chose qui intérésserait quelqu'un. Revenons à José. Quand il était encore maréchal-président suprême du parlement de toutes les Wallonies, il avait harangué la foule et traité les Wallons de fraudeurs parce qu'ils allaient faire leur plein au Luxembourg. Il avait aussi invité la Biélorussie au parlement (toute trace de son dicours de bienvenue a été détruite, hélas). Maintenant, même s'il est plus rien, il a toujours des trucs à dire. Errant comme une âme en peine pendant la réception des Fêtes de Wallonie, il est revenu devant des journalistes sur le procès qui est fait aux plantureuses indemnités de départ de certains parlementaires. Il a eu ce mot: “Oui mais attention, il y aussi une prime d'exposition au risque” “Quel risque?” “Dans notre métier, il y a plus de divorces qu'ailleurs. Au moins un couple sur deux ne tient pas”. On comprend mieux: des esprits chagrins l'ont houspillé il y a pas longtemps à cause de la villa qu'il faisait construire pour une “amie”. Environ 350.000 euros, paraît-il. Avec ses 530.000 euros d'indemnité, il peut couvrir les frais, ajouter une piscine et s'offrir une Porsche. S'il avait pas reçu l'argent, il aurait dû fuir en Biélorussie, les créanciers aux trousses. Là, il aurait pu dire tout ce qu'il voulait: les Biélorusses, ils ont entendu pire.


Mexicano

La baisse de la TVA dans l'horeca, ou comment une inanité électorale est devenue réalité

La baisse de la TVA dans l'horeca, mantra électoral de Didier Reynders et Nicolas Sarkozy, est donc finalement devenue une réalité. Aux prochaines élections, les deux hommes pourront se targuer de l'avoir obtenue de haute lutte. Sur la scène européenne d'abord, il ont dû batailler ferme avec l'Allemagne pendant des années. Car Berlin a longuement maintenu son véto - par souci de rigueur budgétaire et parce que l'impact positif d'un taux réduit sur la restauration est très incertain. Une fois brisée la résistance teutonne, c'est au pays qu'il leur a fallu convaincre. Car comment justifier cette mesure dans un contexte budgétaire ultra-délicat ? La France a pris les devants, en baissant la TVA sur la restauration à 5,5% dès le mois de juillet - en imposant en contrepartie au secteur un vague "contrat d'avenir" prévoyant des prix plus bas, de nouveaux emplois et une amélioration de la situation des salariés. Quelques mois plus tard, le bilan est très mitigé. Avec à peine 6.000 emplois créés sur les 40.000 promis, la mesure, qui coûte trois milliards d'euros aux contribuables français, semble bien onéreuse en période de disette. Elle est "l'une des niches fiscales les plus coûteuses", résume France Info.
De ce bilan, Didier Reynders n'a cure. Bien décidé à honorer sa promesse électorale, il a fait acter lors des dernières négociations budgétaires une TVA réduite à 12% pour l'horeca. De son point de vue, mieux valait sans doute gaspiller 250 millions d'euros d'argent public que dilapider encore un peu un capital politique personnel déjà bien entamé. Quant aux autres membre du gouvernement, socialistes en tête, ils n'ont pas osé revenir sur cet engagement fait trop légèrement pendant la dernière campagne.
Officiellement rangée avec les autres mesure de relance, la baisse de la TVA relève plutôt de la mascarade. A l'heure où l'on ne remplacera pas les départs à la retraite à la RTBF, à la police, dans l'armée, à l'heure où les professeurs devront se passer d'investissements promis, le gouvernement tente de nous faire avaler une mesure coûteuse dont l'intérêt social est proche de zéro.
La gestion des finances publiques mériterait un peu plus de sérieux. Et les dirigeants belges enclins au promesses électorales feraient bien de méditer sur l'exemple des Etats-Unis – ce grand pays où, à force de cadeaux fiscaux, les finances publiques s'approchent doucement de la faillite.

Colonel Moutarde

vendredi 9 octobre 2009

Obama still can

Barack Obama n'a plus la cote. C'est le lot de tous les dirigeants qui ont suscité des attentes de changement importantes. Il n'était pas difficile à prévoir, comme nous l'avions fait ce sur blog, qu'il serait rattrapé par la réalité et que la déception serait à la mesure des espoirs déraisonnables que certains avaient placé en lui. Aux Etats-Unis, sa cote de popularité a dégringolé. En Europe aussi, où il était pourtant plébiscité, il est de bon ton désormais d'afficher son scepticisme – comme tous ces internautes qui raillent son prix Nobel.
Aux contempteurs de circonstance, on rappellera que Barack Obama a déjà posé des gestes forts, qui lui font mériter la récompense.
Certes, il n'a pas résolu le conflit au Proche orient. Mais il n'est pas responsable de l'élection d'un gouvernement d'extrême-droite en Israël. Malgré un contexte très défavorable, il a pris le problème à bras le corps dès le début de son mandat, au contraire de ses prédécesseurs qui n'y ont consacré que de vains efforts de dernière minute.
Certes, Barack Obama n'a pas encore mis fin aux croisades modernes dans lesquelles George W. Bush a entraîné les Etats-Unis, et même l'Occident tout entier. Mais il a pratiqué une politique d'ouverture inédite pour un président américain. En tendant une main à l'Iran, ennemi juré des Etats-Unis, que son prédécesseur avait mis en bonne place sur son 'axe du mal'. En prononçant un discours incroyable au Caire, où il a cité le Coran et affirmé que l'Islam fait partie intégrante des Etats-Unis (1) – une gageure pour un président noir appelé Barack Husein Obama, une déclaration potentiellement impopulaire dans un pays où la peur du rouge a été remplacée par la peur du terroriste arabe.
Certes, Barack Obama n'a pas annoncé le démantèlement unilatéral de l'arsenal nucléaire américain. Mais il s'est engagé résolument dans cette direction. Il a engagé des négociations avec la Russie pour réduire le nombre d'armes. Il a mis un terme au projet insensé de bouclier anti-missile, inventé par un prédécesseur qui ne rêvait que d'émuler la 'guerre des étoiles' de Ronald Reagan. Il a coupé les budgets à des projets militaires pharaonesques tout droit sorti des tuyaux du complexe militaro-industriel.
Pour ces raisons et pour d'autres encore, Barack Obama est le président le plus transformateur qu'aient connu les Etats-Unis. Son projet est périlleux. Il mérite d'être soutenu.

Colonel Moutarde


(1) I also know that Islam has always been a part of America's story. The first nation to recognize my country was Morocco. In signing the Treaty of Tripoli in 1796, our second President, John Adams, wrote, "The United States has in itself no character of enmity against the laws, religion or tranquility of Muslims." And since our founding, American Muslims have enriched the United States. They have fought in our wars, they have served in our government, they have stood for civil rights, they have started businesses, they have taught at our universities, they've excelled in our sports arenas, they've won Nobel Prizes, built our tallest building, and lit the Olympic Torch. And when the first Muslim American was recently elected to Congress, he took the oath to defend our Constitution using the same Holy Koran that one of our Founding Fathers -- Thomas Jefferson -- kept in his personal library.

vendredi 2 octobre 2009

Ils touchent, elles se retouchent, nous nous touchons; qui botte en touche?


La sénatrice Marie-Hélène Crombé-Berton (MR) a déposé une proposition visant à modifier la loi sur les pratiques de commerce et qualifiant de pratique déloyale toute publicité qui omettrait d'insérer une mention signalant que l'image corporelle qu'elle utilise a été retouchée.

Cette proposition qui émane d'une parlementaire dont l'ex-collègue, le toujours très fin Jean-Marie Happart (PS) se plaisait à constater que les doigts de pieds se relevaient à chaque sourire esquissé, a le mérite de lancer un débat qui prend tout son sens au sein de la réformatrice réflexion sur le vivre ensemble.

Au MR, on réforme tous azimuts



"Les annonceurs n'hésitent pas à utiliser des programmes de retouche des photos", nous dit l'auteure de cette très intéressante proposition. "Des pratiques qui peuvent véhiculer auprès d'un public fragile, comme les adolescents par exemple, une image erronée de la représentation du corps, au détriment d'un bon développement psychologique", poursuit la sénatrice dans les colonnes de La Libre Belgique. Il faudra, peut-être, également prévenir les étudiants en visite à la haute assemblée que sous les ors du Sénat, on vote parfois en toc. La démocratie est tellement fragile.



Durum

mardi 29 septembre 2009

Bernard Clerfayt, cinq minutes de courage politique

Scinder BHV, affirment certains flamingants, ne nécessiterait que cinq minutes de courage politique. Ce petit cacul démagogique peut facilement être transposé à n'importe quelle décision impopulaire. Par exemple: taxer plus les comportements polluants. Bernard Clerfayt, secrétaire d'Etat attaché au ministre des Finances, dont nous avions salué l'apparent bon sens en la matière, a bien eu cinq minutes de courage politique. Sur les ondes de la Première, lundi matin, il a annoncé et défendu une hausse des accises sur le diesel d'une vingtaine de centimes. Le problème, c'est que M. Clerfayt n'a eu que cinq minutes de courage politique. Quelques heures plus tard à peine, sans doute après un coup de téléphone de son patron, il s'est désolidarisé de la mesure. Celle-ci ne serait plus qu'une mauvaise idée du ministre du budget, Guy Vanhengel. “On prend en otage les ménages qui ont fait le choix du diesel”, ose-t-il désormais. “On prend du pognon là, chez ceux qui roulent au diesel. Cela manque de sens environnemental et donc de sens social”. M. Clerfayt, lui, manque totalement de sens des responsabilités. Dans son cas, il conviendra désormais de parler de secrétaire d'Etat scotché au ministre des Finances.

Colonel Moutarde

mercredi 23 septembre 2009

Justine et Giscard, liaisons dangereuses

Cette semaine, deux phénomènes ont révélé une nouvelle tendance médiatique qui consiste à confisquer l'information au service de plans marketing bien ficelés: d'une part, le phantasme romanesque de Valéry Giscard d'Estaing s'inventant une histoire passée avec la princesse Lady Di, à laquelle pratiquement personne n'a cru mais qui aura fait couler beaucoup d'encre, et qui, probablement, aidera beaucoup VGDE à vendre son dernier écrit, d'autre part, le scénario écrit par Justine Henin et son staf de com, qui, en repoussant au maximum l'annonce de son retour sur les circuits, aura suscité une ampleur rarement égalée, tout bénéfice pour faire remonter sa cote auprès des candidats sponsors.
Il y a eu buzz et rebuzz. Beurk et rebeurk.

Durum

Le MR lève un coin du voile

Le MR a frappé le premier et a ainsi le mérite de lancer le débat sur le voile, ou plus largement sur le port de signes ostentatoires, notamment à l'école, dans l'administration et dans les gouvernements. Les réformateurs proposent l'interdiction, s'agissant à l'école de limiter l'interdit à l'enseignement officiel, pacte scolaire oblige. On pourrait regretter cette limitation. Le moment n'est-il pas venu, en Belgique, de redéfinir un modèle de société, qui passerait par la fusion des réseaux d'enseignement, aux vertus plus égalitaire? Au nom de quoi l'enseignement catholique est-il doublement subventionné tout en pouvant s'affranchir, au nom de l'autonomie, d'un encadrement par trop cadenassant? Mais ne nous perdons pas. Si l'officiel fait un pas, sans doute pressera-t-il le libre de prendre ses responsabilités.
L'argument le plus régulièrement avancé pour contrer l'interdiction du port du voile est celui de la liberté de choix. On ne se départira pas de l'idée que certaines jeunes filles non émancipées portent le voile par conviction mais combien d'autres se voient sacrifiées, contraintes de l'afficher sous la pression sociale de leur communauté et ne pouvant compter sur le soutien des pouvoirs publics.
Qui peut le plus peut le moins. Le voile peut être porté en tout lieu privé, en rue, à domicile, où est le mal de l'ôter à l'école, lieu d'apprentissage de valeurs communes. La liberté de culte ne s'en trouverait pas bafouée.
L'école, espace d'émancipation, ne pourrait plus longtemps admettre que la liberté de jeunes filles soit outragée au nom du soit disant choix qui serait laissé à toutes. La liberté des un(e)s s'arrête là où commence celle d'autrui. L'adage est à double sens et le débat, compliqué, ne peut gommer les nécessaires nuances. Mais à un moment donné, il faut oser trancher, au nom de la cohésion sociale. Le MR prend ses responsabilités. Les béni-oui-oui ou autres champions de l'électoralisme vont devoir sortir du bois.

Durum

Des pouvoirs spéciaux pour GSK?

La Chambre des représentants s'apprête à octroyer au gouvernement des "pouvoirs spéciaux" l'habilitant à agir en dehors de tout cadre législatif strict en cas de pandémie de grippe H1N1 dans notre pays. Déjà voté à l'unisson en Commission, ce projet d'habilitation permettra à la ministre de la Santé Laurette Onkelinx d'agir dans le cas d'hypothèses difficilement prévisibles nécessitant une réponse urgente, sous peine de péril grave en matière de santé publique.
Tout le monde s'accorde à dire dans les milieux scientifiques publics ou politiques qu'il y a lieu de relativiser à l'égard de cette pandémie aux effets bien moins mortels que la grippe classique ou que d'autres pathologies comme le Sida ou le paludisme.
Manifestement pourtant, force est de constater que le lobby pharmaceutique continue de jouer à plein. Il serait intéressant de vérifier le cours de l'action de GSK lors du vote au parlement de cette habilitation accordée au gouvernement à disposer de pouvoirs spéciaux.

Durum

Le MR et l'hypocrisie laitière (bis)

Le lait fait tourner le MR qui tentant de s'extirper de la mauvaise stratégie de communication de sa très soupe au lait ministre de l'Agriculture Sabine Laruelle a plaidé lundi en Bureau de parti en faveur d'une plus grande régulation. Pourtant, le 17 septembre dernier, les députés européens Louis Michel et Frédérique Ries ont refusé de s'alligner sur la proposition du socialiste Marc Tarabella qui suggère de geler l'actuelle augmentation des quotas décidée par la Commission. En voulant le beurre et l'argent du beurre, on en viendrait à l'avenue de la Toison d'Or à faire sourire la crèmière.

Durum