La pression monte pour qu’une femme soit désignée à la tête de l’Union européenne. Pour rappel, deux des quatre top jobs européens sont déjà pourvus : José Barroso à la Commission et Jerzy Buzek au Parlement. Deux nouvelles fonctions sont vacantes : celle de président du Conseil et celle de "ministre" européen des Affaires étrangères. Tous les favoris cités jusqu’ici sont des hommes, au grand dam d’un certain nombre de femmes à poigne, qui s’en indignent publiquement. Plusieurs d’entre elles ont publié hier dans le Financial Times une tribune féministe. La commissaire européenne Margot Wallström est l’une des plus vocales. A un journaliste (mâle) qui lui demandait si les minorités ethniques devaient aussi être représentées à la tête de l’UE, elle a martelé que le critère du genre était plus important. "Nous représentons la moitié de la population", s’est étranglée cette féministe militante. L’argument semble de plus en plus écouté. Au point de devenir incontournable ? Que la Suède, l’un des pays du monde les plus avancés en matière de parité, soit à la barre dans le processus des désignations, n’est pas anodin. Du coup, les chances de la Lettone Vaira Vike-Freiberga montent en flèche, tandis que celles d’Herman Van Rompuy s’affaiblissent de jour en jour. Même s’il est toujours cité comme favori, le Premier ministre belge ne pourra pas changer de sexe avant jeudi. Il a surtout un petit problème britannique. San candidature était en effet implicitement liée à la désignation de l’actuel chef de la diplomatie britonne David Miliband au poste de ministre des Affaires étrangères. Mais ce dernier s’est rétracté. Le ticket ne serait dès lors plus valable. En outre, Herman se fait désormais allumer dans la presse eurosceptique anglaise. Il sera plus difficile pour Gordon Brown de lui donner son soutien, alors qu’il cherche à reconquérir l’opinion avant les élections générales de l’an prochain. Est-ce pour cette raison qu’Yves Leterme rendra ce mercredi une visite discrète à David Miliband ? Le ministre belge des Affaires étrangères, ex-futur Premier ministre, avait prévu d’inviter la presse avec lui, mais il a finalement refusé d’embarquer des journalistes dans son avion…
Au petit jeu des pronostics, l’auteur de ces lignes est tenté d’écrire que c’est déjà peine perdue. Il mise sur Mme Vike-Freiberga. Au poste de ministre des Affaires étrangères, l’Espagnol Miguel Angel Moratinos a quelques arguments à faire valoir… Mais à deux jours du sommet décisif, les jeux restent très ouverts.
Colonel Moutarde
mardi 17 novembre 2009
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4 commentaires:
Cher Colonel,
Comme je vois que tu lis dans le marc de café, tu pourrais nous dire qui occupera le poste de Premier Ministre ?
Autant pour mon flair politique... Il y a bien une femme dans le duo gagnant, mais j'avais misé sur la mauvaise jument. Gordon Brown a resisté à la tentation eurosceptique. C'est tout à l'honneur de cet homme qui a déjà payé cher son soutien au traité de Lisbonne. A moins qu'il n'ait tout simplement joué son coup très habilement, soutenant Blair jusqu'au dernier moment pour sortir Ashton de sa manche à la dernière minute.
C'était bien évidemment pour te taquiner. Je trouve même très rafraîchissant que tu t'intéresses à ces petites nominations entre amis...
Il est vrai que le citoyen de base se fiche éperdument de ces petites désignations, mais la question des personnes n'est quand même pas sans importance. La fonction fait l'homme, certes, mais certains hommes imposent des changements de par leur seule personnalité.
Dans mon pronostic foireux, j'avais d'ailleurs omis un élément déterminant. Mme Vike-Freiberga est une anti-Russe rabique... La désigner aurait été un casus belli à Moscou.
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