vendredi 30 mai 2008

Het Cannes niet meer, ceci n'est pas une fiction

Je reviens dans un post à une précédente intervention relatant un événement mondain organisé par le ministre des Finances Didier Reynders au festival - non moins mondain - de Cannes et auquel la presse de ces derniers jours fait largement écho. Je concède au biennommé commentateur p.gyros que mon précédent billet contenait une erreur factuelle de chronologie, la petite sauterie évoquée n'ayant pas eu lieu en soirée mais en journée.
Quant au fond, force est de constater, à la lecture de la presse de ce jour, que le contribuable a bien mis de sa poche pour financer l'intervention fédérale cannoise. Le ministre évoque un montant de 164.000 euros des caisses de l'Etat fédéral (dont 4.500 euros de frais d'hôtel et de bouche pour 24 heures de présence du ministre avec un collaborateur) pour vendre l'image de la Belgique-devenue-paradis-fiscal(-pour-potentiels-investisseurs).
Il y a quelques jours, le quotidien Le Soir a estimé à 400.000 euros la participation des Régions, qui soutiennent les producteurs de cinéma, et des Communautés, compétentes en matière de culture, à ce grand barnum du cinéma.
Ce n'est pas tant l'ampleur de ces montants qui fait sursauter mais plutôt la pertinence, si ce n'est par pure visée électoraliste, de tenir, indépendamment de la "soirée des Belges" organisée par la Communauté française-Wallonie-Bling-Bling-Bruxelles-Laanan-Blang-Blang, un "Reynders show" d'une heure au champagne pour invités triés sur le volet où Miss Liège fait valoir sur la croisette des arguments (fiscaux). Ceci n'est pas une fiction. Sans quoi, elle aurait mérité une Palm. Spéciale.

Durum

jeudi 29 mai 2008

A défaut de décoller au gouvernement, le ministre Q s'essaye au stage diving



Vincent Van Quickenborne, le ministre de l'Entreprise, plus connu pour son iphone pirate et le vent qu'il brasse que pour son action au gouvernement. En Flandre, certains considèrent pourtant cet ultra-libéral comme le coming man de l'Open Vld.

Durum

jeudi 22 mai 2008

Marino a trouvé la solution au problème d'image de la Flandre

Marino Keulen, ministre flamand en charge de l'intégrité de la frontière linguistique, a adressé hier, dans les colonnes du Morgen (et sur son site), une lettre ouverte proprement cathartique à ses concitoyens. N'ayez pas honte d'être flamands, les a suppliés le blond Marino, en expliquant que si les organisations internationales attaquent sa politique, c'est parce qu'elles sont noyautées par des francophones mal intentionnés.
Pour faire taire les critiques, il avance une suggestion. “Peut-être la Flandre doit-elle s'inspirer des Etats-Unis , où les faiseurs d'opinion étrangers sont systématiquement mis en contact avec ce que le pays a de meilleur à offrir. Cela coûtera de l'argent, mais c'est un investissement qui a un rendement immédiat”. Détourner l'attention de la presse étrangère des problèmes de la périphérie en invitant les journalistes au bord des canaux brugeois ou dans les coins branchés d'Anvers: voilà une idée qui a de l'avenir. Peut-être faudrait-il mettre Marino en contact avec la sprl DJ Bling Bling Reynders, spécialisée dans l'organisation d'événements aux frais du contribuable.

Colonel Moutarde

mardi 20 mai 2008

Carl de Moncharline, renfort caisse

Carl Derijk, alias Carl de Moncharline, ce beau gosse de droite, roi de la nuit bruxelloise, satellite du parti socialiste a encore raté une belle occasion de se taire. Relais dans la capitale de la fête européenne des voisins, le camarade Carl M. donne rendez-vous à partir du 19 mai dans les magasins Carrefour, GB ou Express le plus proche, afin de vous y procurer invitations et affiches annonçant sa participation à cet événement de quartier. "De plus, de nombreux magasins Express ont décidé d’offrir l’apéritif le 27 mai, à l’occasion de la Fête des Voisins ! Renseignez-vous auprès de votre magasin", lance-t-il.

Quand on sait que Carrefour est en train de transformer ses supermarchés en franchisés pour contourner la législation sur la représentation des travailleurs, cette ode aux financiers de la grande distribution spéculant sur les prix rend l'apéritif amer. Quand Carl le riche fête le progrès, c'est mon voisin qui trinque. Allez, santé!

Durum

Festival DJ Bling Bling Reynders

Le président du MR, accessoirement ministre des Finances, Didier Reynders était au festival de Cannes durant le week-end, officiellement pour y vanter le système belge de "Tax Shelter", régime fiscal préférentiel pour le monde cinématographique et audiovisuel.

Le ministre avait emmené dans ses bagages, épouse et enfant, membres de son cabinet, journalistes (uniquement francophones), représentant de la chancellerie, fonctionnaires de l'administration. Sur place, tout ce beau monde s'est retrouvé à un gala au Champagne, le ministre des financiers ayant fait venir par avion quatre représentants de la maison Loriers, traiteur officiel de la Cour, pour porter les plateaux de zakouskis. Smokings et robes longues ne passaient pas inaperçus, la robe courte et le décolleté de Miss Liège, Maud Neuprez, nouvelle propagandiste du ministre, non plus.

Le lendemain, le ministre (ou plutôt le président réformateur en campagne) a fait venir de Bruxelles un avion de la Défense nationale devant l'emmener depuis Nice jusqu'à Kiev ou avait lieu un sommet de la BERD, cet avion devant ensuite retourner sur Bruxelles.

Au final, on apprendra que le ministre propose d'élargir le Tax Shelter au milieu du sport et à l'organisation de "shows" mais qu'il n'a pas encore l'accord du gouvernement. DJ Reynders, lui-même organisateur de shows, pourra peut-être un jour déduire fiscalement ses rendez-vous mondains à Cannes. Et comme cela, le contribuable paiera deux fois les zakouskis de la jet-set rupine.

Durum

Guidée par Elio, Brigitte G. repart avec un poil de queue et un an de bonheur

Il est des événements anecdotiques qui au gré de l'actualité en rajoutent au climat surréaliste que vit la Belgique d'Yves Leterme, l'homme qui continue à "chercher des solutions".

Ainsi, apprend-on à la lecture du blog de la très nationaliste chrétienne-démocrate flamande Brigitte Grouwels, que Mme la Secrétaire d'Etat bruxelloise est revenue enchantée de sa participation au Doudou montois. Son commentaire exalté de l'événement laisse à penser que Brigitte y a trouvé le point G. "Mon guide, monsieur Di Rupo, m'expliquait que celui ou celle qui arrive à détacher un poil de la queue, gagne une année de parfait bonheur", écrit-elle, évoquant, non pas l'attribut du mayeur mais l'appendice du dragon dont la légende affirme que le crin procure aubaine et réussite. "Ce bonheur tant convoité ne m'a pas échappé. Un jeune et charmant Montois m'a en effet offert le poil qu'il avait réussi à cueillir de la queue", précise la très sérieuse secrétaire d'Etat.

Puisse Brigitte faire don du poil de queue à son allié de parti, le bien nommé Yves le terne. Une solution ne tient parfois pas à grand chose. Alors, un poil de queue et ce serait déjà un an de bonheur, jusqu'aux élections de juin 2009.

Durum

vendredi 16 mai 2008

Elio (et Ecolo) bouffent du caviar à Monaco

Après l'annonce par Justice Hénin qu'elle mettait un terme à sa carrière, Elio Di Rupo a été le premier à dégainer. Dans un communiqué diffusé quelques instants à peine après sa conférence de presse, il n'a pas manqué de rappeler que Justine “est la plus prestigieuse des élèves du centre études de tennis créé à Mons lorsque j’étais Ministre de l’Education”.
Et s'il espère la revoir un jour sur les courts, il “lui souhaite sincèrement de profiter de l’existence qu’elle s’est choisie”. Le président du PS ne mentionne pas qu'elle en profitera d'autant mieux grâce au bénéfice de son évasion fiscale à Monaco. Ca en dit long sur le degré de normalité dans lequel on tient l'évasion fiscale, même chez les socialistes. La notion de gauche caviar vient en tout cas de trouver un beau cas d'application. A quand Elio dans les tribunes de Roland Garros, à côté de Belmondo et du gotha parisien ?
On notera que les Ecolos se sont fendus du même genre de réaction. A un blogueur qui les interpelait sur ce thème, ils ont répondu: "Vous avez incontestablement raison. Mais est-ce que son évasion fiscale retire quoi que ce soit à ses mérites sportifs ? Il nous semble qu’il n’est question que de sport dans notre coup de chapeau".

Colonel Moutarde

Paul Wille (Open Vld) en périphéristan ou le libéralisme à la petite semaine

Il y a quelques mois, le sénateur de Communauté Paul Wille, chef de groupe de l'Open Vld, membre de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a été approché par un élu kurde qui malgré la légitimité démocratique dont il jouissait se voyait interdire par les autorités turques d'exercer un mandat local. Démocrate libéral, M. Wille a apporté son soutien à son collègue avant de se raviser... se rendant compte que la situation vécue par ce dernier ressemblait furieusement à celle vécue par trois bourgmestres francophones de la périphérie de Bruxelles empêchés d'exercer par le ministre de tutelle flamand, le tout aussi démocrate libéral Marino Keulen.
En "Off", le sénateur Wille reconnaît que la situation des trois bourgmestres francophones est injustifiable au regard de l'application des principes élémentaires de démocratie locale. Mais du "off" à la realpolitik, il y a un pas... que n'hésite pas à franchir ce bon soldat de l'Open Vld.

Durum

dimanche 11 mai 2008

Bébé Antoine a le blues

André Antoine a le blues! En 2004, il était à son zénith: avec Joëlle Milquet, il avait ramené le cdH au pouvoir en Région wallonne et en Communauté française. Il était alors le n°2 incontesté du parti voire l'alter ego de Joëlle Milquet. Les rôles étaient bien partagés: à Antoine, le leadership dans les exécutifs wallon et de la Communauté française (certes, il ne siège pas dans le deuxième mais les inexpérimentées Simonet et Fonck ne faisaient pas le poids), à Milquet, le parti.
Il est omniprésent dans les médias (chez lui, l'organisation de conférences de presse relève de l'incontinence), enchaîne les réformes et apparaît comme l'homme fort du gouvernement wallon face à des socialistes affaiblis par les affaires. En 2007, il doit pourtant déchanter: il s'écrase aux élections en ne réalisant que le 5e score en Brabant wallon. On pourra épiloguer à l'envi sur cette bérésina: une alliance avec le PS guère populaire dans cette province libérale, l'incohérence d'une candidature aux fédérales alors qu'il est ministre régional, une image de casse-pieds, etc. Toujours est-il que son aura pâlit.
Il aurait pu profiter de l'entrée du cdH dans la majorité fédérale pour devenir vice-premier et ainsi acquérir la notoriété qu'il souhaite mais il renâcle: il ne connaît pas le néerlandais - un inconvénient pour ce verbomoteur- et, manifestement, Josly Piette soutient plutôt Milquet (réticente elle aussi, il faut dire).
Milquet entre donc dans le gouvernement, de même que Wathelet Jr qui grignote du terrain petit à petit. Antoine tente bien de dégommer Marie-Dominique Simonet mais en vain: elle conserve son poste de vice-présidente à la Communauté.
Milquet vice-première, il faut la remplacer. Elle n'est guère pressée de céder sa place et met en place une procédure interminable mais Benoît Lutgen apparaît comme le favori pour lui succéder. Dans un tel scénario, Antoine aura du mal à conserver son statut de numéro 2, d'autant plus que Lutgen devrait faire un carton aux élections de 2009.
Au gouvernement wallon aussi, des déconvenues l'attendent: son chef de cabinet Jean-Paul Van Reybroek, a été recalé et ne sera pas le patron de l'administration de l'aménagement du territoire. Sauf surprise, l'honnie Danièle Sarlet conservera sa place. Et à la Société Wallonne du Logement, Patrick Evrard, envoyé en son temps par Antoine à la Carolorégienne, s'est fait dépasser par l'actuel directeur-général, le tout autant honni Alain Rosenoer.
A moins d'un gros score aux régionales de 2009, André Antoine risque donc de perdre quelques places au classement général.

Mexicano