lundi 30 juin 2008

Schaerbeek: FDF comme Front démocratique des Fachos? Ecolo rompra-t-il le cordon?

L'info émane de la Tribune de Bruxelles dans son numéro du 12 juin: l'échevin de Schaerbeek Sait Köse (MR-FDF) a participé au 10e Congrès des militants du parti d’extrême droite turque MHP. L'échevin ne nie pas et n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai en la matière. A l'auteur de l'article, il explique "qu’il a répondu à une invitation d’associations reconnues et subsidiées par l’Etat belge". Il ne voit aucun inconvénient à prendre la parole dans un meeting d’extrême droite.
L'intégration de loups gris sur les listes électorales a fait l'objet d'une polémique durant la campagne électorale locale en 2006 affectant le parti socialiste coupable de s'être fourvoyé. Il apparaît aujourd'hui que les loups gris ont intégré le Collège MR-Ecolo. Le président du FDF, Olivier Maingain, va-t-il réagir ou se contentera-t-il de faire "l'autiste"? Quant aux donneurs de leçon d'éthique politique, j'ai nommé Ecolo, on imagine qu'ils seront intransigeants, obligeant leur partenaire à se séparer des brebis galeuses en mettant en balance leur participation.

Durum

Père et fils au chevet du Congo

Le franc-parler de Karel De Gucht (un peu sélectif, convenons-en) n'a guère plu aux autorités congolaises. La semi-rupture des relations diplomatiques avec la RDC en rend chèvre plus d'un, à commencer par le clan Michel et son patriarche. Le fils chéri (un point commun avec les Kabila) a entrepris en toute discrétion de renouer les fils du dialogue et organiser un entretien téléphonique entre Joseph et Yves. Il a ainsi reçu dans le plus grand secret une délégation d'officiels congolais il y a quelques semaines... en vain, jusqu'à présent.

Mexicano
Le vendredi 6 juin, Yves Leterme (Rain Man, selon Maingain) clôturait les Journées diplomatiques par un discours. Rien de bien neuf et certainement pas l'effet Arena. L'intérêt résidait plutôt dans les questions des ambassadeurs. En raison de l'emploi du temps du premier ministre, il n'y eut que deux questions, de diplomates francophones, qui ont mis en garde le frais émoulu globe-trotter contre les ravages de la crise belge sur l'image du royaume à l'étranger. L'ambassadeur en Espagne y est allé sans détour: pour la première fois, ses interlocuteurs s'interrogent sur la viabilité du pays. La réponse de Leterme fut plutôt décevante: il s'est borné à rappeler la méthode et autres platitudes... rien d'autre, pas un mot pour rassurer.

Mexicano

Arena Viagra

Meurtrie, éplorée! Avant de quitter son cabinet à la Communauté française, Marie Arena a réuni ses collaborateurs et, la larme à l'oeil, leur a fait ses adieux. "C'est un échec", a-t-elle lancé, selon une bonne source. Et d'ajouter à propos des Pensions où Elio l'a transférée: "je m'habillerai sexe, comme ça je ferai bander les pensionnés"... Au moins, elle a sa vision du relèvement des petites pensions...

Mexicano

vendredi 27 juin 2008

Fortis: le comte Lippens, chantre de la bonne gouvernance, montre à Belgacom la voie à suivre

Manifestement sur la corde, Fortis a vu son titre s'effondrer de près de 19% jeudi alors qu'elle venait d'annoncer une nouvelle recapitalisation devant permettre de revigorer son ratio de solvabilité. Il se fait que Fortis n'est plus qu'à 23 milliards d'euros de capital alors qu'elle a déboursé 24 milliards d'euros pour le rachat d'activités d'ABN-Amro, augmentant aussi le salaire de son "CEO" Jean-Paul Votron à 3,91 millions d'euros (+15%) pour services rendus. Le président Maurice Lippens, Monsieur Corporate Governance, avait assuré que la solvabilité de l'institution était solide. On constate aujourd'hui qu'il a menti.
Or, il se fait que l'apôtre du Code Lippens (une foutaise que M. le Comte a réussi à faire avaler au gouvernement alors que son aile gauche voulait encadrer les mandats) est également administrateur de Belgacom dont le CA veut la tête de Didier Bellens (aux émoluments tout aussi scandaleux que JP Votron mais là n'est pas le souci du comte du Zoute). Le CA de Belgacom reproche à Bellens l'absence de stratégie sur la scène internationale. La santé économique et financière florissante de Belgacom n'a pourtant rien à voir avec celle de Fortis, le téléphoniste générant au passage d'importants dividendes au profit de l'Etat. Que vise dès lors M. Gouvernance? Privatiser définitivement Belgacom et lui faire subir le même sort que Fortis? Laisser une grande multinationale piller ses avoirs? Administrateur de Suez, il aurait là l'expertise nécessaire.

Durum

mardi 24 juin 2008

Comment Yves Leterme perpétue le mythe du paresseux wallon

Pendant toute la durée de la dernière campagne électorale et dans les mois qui ont suivi, combien de fois n'a-t-on entendu la même rengaine parmi les édiles politiques flamands stigmatisant le Wallon paresseux du Hainaut occidental refusant d'aller travailler dans l'opulente Flandre occidentale alors que les frontaliers français débarquent en masse à Courtrai et ses environs. Invité des "Bureaux du pouvoir" sur la RTBF, Yves Leterme himself avait réalisé un reportage sur le sujet montrant ces courageux travailleurs français oeuvrer dans des abattoirs flamands et appelant les Wallons à faire montre d'autant de courage.
Ce qu'on n'a jamais dit alors au nord du pays c'est qu'en vertu d'une convention fiscale franco-belge extrêmement avantageuse à l'hexagone, les travailleurs frontaliers d'outre-Quiévrain payent leurs impôts en France où ils sont légèrement moins élevés pour de nombreuses classes de salariés et où il n'y a pas de prélèvement à la source. Par ailleurs les mêmes travailleurs français payent leurs cotisations personnelles finançant la sécurité sociale en Belgique. Par mois, ils gagnent en moyenne, en net, de 20 à 30% de plus que ce qu'aurait pu toucher "un Wallon paresseux".
Mais la discrimination fiscale et sociale allait cesser, pensait-on. Un nouvel avenant à la convention avait pour objectif d'inscrire la France et la Belgique, à partir du 1er janvier 2009, dans le cadre de la réglementation de l'Organisation de coopération et de développement économique qui énonce le principe d'une imposition sur le lieu de travail au lieu d'une imposition sur le lieu de domicile.
Or voilà-t-il pas que sous la pression du patronat west-flandrien, le tout aussi west-flamand Yves Leterme vient de réussir à convaincre les autorités françaises de postposer de 3 ans au moins l'entrée en vigueur de l'avenant qui avait été conclu par le ministre des Finances Didier Reynders. Ce faisant, le premier ministre fait perdre quelque 200 millions d'euros au budget de l'Etat (en compensations à des exceptions à l'avenant et en rentrées fiscales).
Récemment, le quotidien français "La Voix du Nord" a fait état du travail à la maison de l'emploi de Roubaix des sociétés d'interim Randstad et Convert pour le compte de sociétés basées en Flandre occidentale. "Nous manquons de personnel flamand motivé. Ce matin, nous avons vu quelques personnes intéressantes. Les frontaliers ont beaucoup d'atouts chez nous: il y a du boulot et ils gagnent plus. Pour nous aussi, c'est un intérêt d'avoir des gens motivés. Nous sommes contents que l'ASSEDIC prévoit des formations et des cours de néerlandais pour mieux s'entendre". Mais pourquoi pas aussi proposer ces emplois à d'autres demandeurs? "Un employé (français) gagnera en moyenne 20% en plus", explique-t-on en référence à la convention franco-belge.

Il en ressort que ce dumping à l'emploi va permettre à certains au nord du pays de continuer à entretenir les slogans. Je travaille moi, monsieur. Jour et nuit. Je cherche des solutions pour l'avenir de ce pays. Goed bestuur, Yves!

Durum

Ciel la poste ferme!

Drame cette semaine au palais de la nation, les parlementaires ont appris que La Poste avait décidé de fermer leur bureau. "C'est scandaleux. C'est mettre à mal l'organisation de l'institution. Cela ne se passera pas comme ça", pestait dans le péristyle un élu MR annonçant une action auprès des présidents d'assemblée.
Or, à l'exception de quelques élus locaux qui se trémoussent avec opportunisme dans les médias, la "modernisation" de La Poste au mépris du service universel n'émeut pas grand monde dans le cercle politique. Mais ici, oser toucher à ses avantages directs, mazette! A quand un débat parlementaire sur la libéralisation?

Durum

La Flandre chevaleresque à la reconquête de la presse étrangère

Comme l’avait annoncé Marino Keulen, la Flandre a entrepris de reconquérir le coeur de la presse étrangère, qui n’a, ces derniers temps, pas été tendre avec elle. Que ce soit le journaliste de Libération Jean Quatremer, qui dénonce sur son blog les dérives en périphérie bruxelloise, ou le New York Times, qui a parlé de "fascime non-violent", les journalistes étrangers ont sérieusement écorné l’image flamande.
Pour redorer le blason au lion noir et jaune, quel meilleur contexte que le chateau de Gaasbeek, situé dans le Pajottenland, à un jet de pierre de Bruxelles ? C’est là que le gouvernement flamand a invité quelques correspondants de presse basés à Bruxelles, afin de leur montrer le vrai visage de la Flandre. "Aujourd’hui, nous allons vous montrer le côté chevaleresque de la Flandre", leur a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Geert Bourgeois, en guise d’introduction. Et de détailler l’importance pour l’économie belge du secteur textile "situé presque exclusivement en Flandre". D’ailleurs, c’est bien simple, "le commerce extérieur de la Flandre représente 80 % de l’ensemble des exportations belges". Messire Bourgeois a aussi rappelé aux journalistes que, s’ils voulaient s’informer sur la Flandre, ils pouvaient s’abonner à Flanders Today, la revue de presse en anglais composées spécialement à leur destination.En se gardant de mentionner la dispute qui l’a opposé à la rédaction du magazine, accusée d’avoir mal rendu compte du dossier des trois bourgmestres.
Le preux ministre a d’ailleurs soigneusement évité de s’étendre sur la question de la périphérie bruxelloise, malgré l’intérêt de participants. Il a laissé cette tâche au directeur-général de De Rand, une organisation qui a pour vocation de soutenir le caractère flamand de la périphérie (contre le verfransing ?). L’homme s'appelle Eddy Frans – et en découvrant ce nom, on pourra se souvenir avec une mélancolie amusée que la Belgique reste le pays du surréalisme et de l’absurde. En espérant que les journalistes étrangers ne s'y tromperont pas: la politique flamande à Overijse, Liedekerke et ailleurs n'a rien de chevaleresque. Elle est même plutôt cavalière.

Colonel Moutarde

vendredi 20 juin 2008

Leterme a réussi à dégager un accord... sur la tenue d'élections anticipées

Ainsi, le premier ministre Yves Leterme a-t-il annoncé mercredi le lancement de négociations sérieuses sur BHV et la réforme de l'Etat. Officiellement, tout le monde se félicite d'avoir enfin trouvé une méthode permettant de mener ces négociations, mais en "off", tout le monde souligne qu'il existe un consensus... sur l'idée d'organiser des élections anticipées (de préférence couplées aux régionales et européennes de juin 2009). Les négociations qui auraient démarré constituent en fait un leurre: la discussion vise à permettre à chaque parti d'affiner la position qu'il défendra devant l'électeur (du bon flamand qui a refusé le consensus mou avec les francophones aux bons francophones qui se sont montrés les plus résistants face aux revendications flamandes) et préparer la campagne électorale pour la rentrée de septembre. En attendant, certains espèrent que le gouvernement pourra prendre quelques mesures socio-économiques pour calmer la rue qui commence à gronder.

Durum

lundi 16 juin 2008

Traité de Lisbonnne: Quand le peuple vote mal, il faut changer le mode de scrutin

Les Irlandais ont dit "non" au traité de Lisbonne. Pourtant, les dirigeants européens entendent bien le faire entrer en application. Ils le confirmeront ces jeudi et vendredi lors d'un sommet à Bruxelles. Et l'image de la démocratie européenne va en prendre un sale coup.
"Quand le peuple vote mal, il faut changer le peuple", auront beau jeu d'ironiser les europhobes. Comment leur donner tort ? Le bilan populaire de la Constitution européenne/Traité de Lisbonne n'est pas brillant. La Constitution n'a été approuvée directement que par les Espagnols et les Luxembourgeois. Elle a par contre été rejetée en France et aux Pays-Bas, avant d'être repackagée en traité de Lisbonne. Le seul peuple amené à se prononcer sur ce traité a voté contre, alors que les parlements des 26 autres pays ont voté pour ou s'apprêtent à la faire. Comment ne pas conclure à un complot des élites contre les peuples ?
En réalité, le vote irlandais ne nous dit pas grand chose sur le traité de Lisbonne. Sinon que le texte est compliqué, selon le principal argument de ses opposants. Ce n'est pas une grande nouveauté: il a été rendu délibérément complexe - malgré l'expression sarkozyienne de "traité simplifié" - pour répondre aux craintes d'une Europe trop "constitutionnelle". Mais faut-il forcément rejeter un traité parce qu'il est difficilement compréhensible ? Dans ce cas, autant jeter à la poubelle toute la construction européenne, basée sur des textes byzantins. Et pourquoi pas contester aussi les décisions judiciaires, peu accessibles au commun des mortels pour la plupart d'entre elles. On pourrait supprimer les cours constitutionnelles et les remplacer par des jurys populaires, ce serait beaucoup plus amusant.
Il y a un poujadisme dangereux dans cette méfiance vis-à-vis de ce qui est compliqué. Il est aussi très dangereux pour la démocratie de dire que seul le "non" irlandais révélerait l'avis du peuple, alors que le "oui" des 26 autres parlements relèverait d'une forme de technocratie autoritaire.
Le traité de Lisbonne est un texte complexe, parce que l'Europe est complexe. C'est précisément pour cette raison qu'il faudrait le faire approuver par les parlements, mieux à même de l'appréhender. Quand le peuple vote mal, ce n'est pas le peuple qu'il faut changer, mais le mode de scrutin. Parole de despote éclairé.

Colonel Moutarde

dimanche 15 juin 2008

La villa du président de la Chambre Herman Van Rompuy enclavée dans la fédération Wallonie-Bruxelles

Il y a au moins une chose sur laquelle la secrétaire d'Etat bruxelloise Brigitte Grouwels (qui a eu droit ces derniers temps à beaucoup (trop?) d'honneur sur La Boulette) a raison: les francophones sont déjà dans l'après-Belgique. Les partis flamands, et singulièrement le CD&V, souhaitent le maintien de la maison Belgique mais celle-ci doit être complètement réformée de sorte qu'elle soit pleinement orientée vers les intérêts flamands (ils rétorqueront qu'ils ne veulent plus de la Belgique actuelle qui satisfait les francophones mais freine l'élan socio-économique flamand).
Ce scénario d'une Belgique flamande, les francophones n'en veulent pas: ils préfèrent prendre en main leur destin. Tel est le point de vue désormais exprimé au sud, en tout cas au PS et au MR.
Mais il y a un os: Bruxelles enclavée en Flandre. C'est la raison pour laquelle, paradoxalement, les francophones souhaitent que l'on règle en priorité le dossier BHV. Ils ne veulent plus entrer en négociation institutionnelle sans régler ce dossier. S'appuyant sur l'expertise de professeurs en droit international, certains énoncent que lorsque sera venu le temps de constater le blocage définitif et la mort de la Belgique, l'émergence éventuelle d'une Flandre indépendante et d'une fédération Wallonie-Bruxelles se fera en vertu des frontières administratives appelées à devenir frontières d'Etat reconnues sur le plan international. Pour les francophones, il est donc importantissime de faire jouxter Bruxelles et la Wallonie dont les PIB cumulés seront supérieurs à la Flandre indépendante et... orpheline de son ex-capitale. Pour relier Bruxelles à la Wallonie, différents scénarios (relevant parfois de l'absurde) sont sur la table allant d'un simple corridor à travers la forêt de Soignes (peu défendable car inhabité) à l'annexion du territoire de la commune de Rhode-St-Genèse... à l'exception de la villa du président de la Chambre Herman Van Rompuy. D'autres évoquent l'élargissement de Bruxelles à Linkebeek et ou Drogenbos. Derrière tous ces scénarios distillés "en off" ou au hasard de rencontres dans les couloirs, il y a évidemment beaucoup d'intox. Mais c'est révélateur du climat actuel.

Durum

vendredi 13 juin 2008

Les Oustachis ont battu les Boches, qu'est-ce qu'on se marre!

On connaît l'importance du titre dans la presse écrite qui s'il est accrocheur va permettre d'attirer l'attention du lecteur. La titraille a fait la réputation de certains quotidiens que ce soit Libération ou avant cela Hara-Kiri et son prolongement Charlie Hebdo avec plus ou moins de succès. Plus près de chez nous, elle est l'apanage traditionnel de la DH, le quotidien populiste excellant dans le genre singulier de l'accroche attrape-beauf.

Concurrence oblige, cette particularité du "bon jeu de mot" touche de plus en plus la presse dite de qualité, celle-ci tombant régulièrement à son tour dans le nauséabont. Un titre a ainsi éveillé mon attention ce vendredi dans la presse congréganiste. Au lendemain de la défaite de l'Allemagne face à la Croatie en match de poule de l'Euro 2008, "La Libre Belgique" n'hésite pas à titrer "Der Untergang, la chute...", référence au film d'Oliver Hirschbiegel relatant les derniers jours de la vie d'Adolf Hitler. La Libre aurait pu rajouter en surtitre que les Fritz ont été trahis par leurs alliés oustachis. Les Schleuhs ont perdu. "La Libre" aussi.

Durum

mercredi 11 juin 2008

La Belgique va réduire encore sa liste de pays partenaires

Le gouvernement s'apprête à réduire à nouveau sa liste de "pays partenaires" - autrement dit les heureux bénéficiaires de son aide au développement. L'idée est de concentrer de plus gros montants sur un nombre plus petit de pays. L'aide est alors plus efficace, selon le thèse officielle. Il va sans dire qu'un chèque plus conséquent permet aussi d'influencer davantage les Etats qui en bénéficient. Il y a quelques années, ceux-ci ont déjà été réduits d'une grosse vingtaine à dix-huit. La liste devrait encore se raccourcir bientôt. Le ministre de la Coopération, Charles Michel, a appelé à une discussion "sans tabou" sur le sujet.
Les pays qui seront exclus ne sont pas encore connus, mais l'Afrique du sud, l'Algérie, et certains pays d'Amérique latin semblent mal partis pour continuer à bénéficier de la solidarité des contribuables belges. Quant au Congo, il restera sans aucun doute sur la liste, mais il faudra voir dans quelle mesure il sera affecté par la querelle actuelle. A l'heure de la "diplomatie économique" chère à Karel De Gucht, les gouvernements qui ne veulent pas se priver de subsides juteux feraient peut-être bien de ménager les entreprises belges.

Colonel Moutarde

dimanche 8 juin 2008

Karel De Gucht est mort, Vive Karel De Gucht!

Il y a décidément toujours quelque chose à dire à propos de Karel De Gucht, le ministre des Affaires étrangères dont la langue bien pendue fait régulièrement l'objet de commentaires en tous sens. Sa dernière sortie devrait plutôt réjouir les francophones bien pensants et risque de fâcher les nationalistes ultras au nord du pays. Outre sa propension à commenter ouvertement ce qui se passe dans le monde, M. De Gucht a aussi comme caractéristique, qu'il a en commun avec ses compères laïques de l'Open Vld Guy Verhofstadt et Patrick Dewael, d'éprouver une haine corse pour les fachos de tous poils.
Intervenant le 8 juin lors d'un congrès de son parti à Bruxelles, le ministre De Gucht n'a pas hésité à vilipender la Flandre repliée sur elle-même. Il a dit "refuser cette Flandre qui se bat pour les démons du passé". Il a aussi plaidé pour une "Flandre assurée mais ouverte, pas celle du 'Vlaams Nationaal Zangfeest' (une organisation politico-folklorique qui rassemble les nationalistes de la droite extrême) mais plutôt celle inspirée de Fata Morgana (du nom d'une émission ludique populaire de la VRT qui met en exergue certaines valeurs telles que la solidarité)".
Le ministre De Gucht a encore indiqué rejeter "la Flandre des Dewinter ou Bruno Valkeniers (le nouveau président du Vlaams Belang), Dedecker, De Wever ou Bourgeois (N-VA), celle qui refuse l'accès aux enfants (francophones) sur ses plaines de jeux, qui interdit la présence à certains (francophones) sur les marchés, ou encore qui exige des bibliothèques qu'elles proposent 75% de livres en néerlandais même dans des communes où 80% des habitants parlent une autre langue (que celle de Vondel)".
Certains commentateurs avanceront qu'il ne manquerait plus que cela qu'il se prononce de la sorte. Je rétorquerais que cette sortie est courageuse. Surtout dans le climat actuel. Puisse l'Open Vld Marino Keulen (M. Wooncode) l'avoir entendue. Et les francophones apprendre le néerlandais!

Durum

jeudi 5 juin 2008

Panique à Bangkok: De Gucht débarque!

Les diplomates belges en poste à Bangkok ont des sueurs froides. Leur patron, le flamboyant ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, débarque la semaine prochaine, dans le cadre d'une longue tournée asiatique.
Le mal nommé chef de la diplomatie vient de plonger les relations belgo-congolaises dans le chaos. Va-t-il rééditer le coup en Thaïlande ? En bon démocrate, il trouvera certainement quelque chose à redire à la situation politique locale, dominée par des politiciens populistes et des militaires aux tendances putschistes.
On parie cependant que cette fois, il ne manquera pas de la boucler. L'homme n'est pas suicidaire. Il révisera aussi sa syntaxe, car après tout, la querelle belgo-congolaise n'est qu'un problème de langage.
Souvenez-vous, il avait déclaré sur le plateau de RTL, en évoquant le montant de l'aide belge au Congo: "Je trouve que nous n'avons pas seulement le droit, mais nous avons l'obligation morale de dire ce qu'on pense de ce qui se passe au Congo, et
ça ne va pas du tout dans la bonne direction".
La RDC a perçu du néocolonialisme dans la référence au "droit moral" de la Belgique sur le Congo. Du néocolonialisme, il y en a indéniablement un peu dans l'approche du ministre, mais il est légitime de se demander si, dans cette phrase, le qualificatif moral s'applique à droit, ou seulement à obligation.
En invoquant la morale, M. De Gucht ne parlait-il pas en fait d'obligation vis-à-vis des contribuables belges, plutôt que d'un quelconque droit sur le Congo ?

Colonel Moutarde

mercredi 4 juin 2008

Brigitte est allergique au poil de queue

La bouillante secrétaire d'Etat bruxelloise Brigitte Grouwels (CD&V) s'est fendue récemment d'une analyse originale rendant les francophones et plus particulièrement le parti socialiste coupables de vouloir conduire le pays tout droit à la scission. Mme G. a affirmé dimanche dans la DH qu'en caricaturant les Flamands, les francophones finiront par obtenir le séparatisme. Laissant entendre que les francopohones étaient déjà dans "l'après-Belgique", elle a rebaptisé le PS comme étant le Parti Séparatiste.
Mme G. était pourtant revenue enthousiaste il y a quelques jours de la ducasse de Mons, exprimant tout le plaisir qu'elle avait eu à s'y laisser guider par le maïeur de la ville, un certain Elio Di Rupo, accessoirement président du Parti Séparatiste. Elle en était même revenue d'autant plus enthousiaste qu'elle avait rapporté du Doudou un magnifique "poil de queue" (sic) arraché au Dragon terrassé par Saint-Georges. Le crin devait procurer à l'édile régionale un an de bonheur.
Chatouillé par la passionaria du CD&V, le maïeur de Mons a invité la secrétaire d'Etat en "immersion" dans la cité du Doudou pour qu'elle puisse mieux appréhender la réalité des francophones qui y vivent. Immerger celle dont le programme politique est "Meer Brigitte, minder Frans"? Ne faudrait-il pas plutôt la dégeler notre Frigit G. que même un "poil de queue" ne parvient pas à dérider?

Durum

dimanche 1 juin 2008

Tout le monde s'est accordé sur la nécessité d'une "nouvelle culture politique". Son avènement demeure une autre histoire mais, de temps à autre, elle fait une petite incursion qu'ensuite, certains ne manquent pas de regretter.
L'affaire de la désignation des nouveaux hauts fonctionnaires en Région wallonne en est une belle illustration. La procédure n'est pas encore à son terme que déjà elle agite les esprits. Il semble bien que sur la vingtaine de mandats à attribuer, la quasi-totalité tombera dans l'escarcelle socialiste. La raison? Les candidats étiquetés PS étaient certes plus nombreux mais surtout ils ont réussi l'épreuve du Selor (organe fédéral de recrutement des fonctionnaires). Quant aux autres, c'est bien simple: manifestement pas ou très peu de candidats MR et Ecolo. Quant aux cdH, ils ont été busés. André Antoine a ainsi dû prendre acte de l'échec de son chef de cabinet ainsi que du directeur de l'audit de la Wallonne du logement, un proche.
Les centristes enragent, réclament une Commission d'enquête au fédéral sur le Selor (qui n'aurait officiellement rien -mais alors absolument rien- à voir avec le cas wallon) et, dans les réunions, ne s'en cachent plus: Joëlle Milquet n'aurait jamais dû renoncer à la bonne vieille règle de répartition d'avant 1999: deux tiers PS, un tiers PSC.
L'affaire s'est envenimée: le PS a fait savoir que si le cdH bloquait la procédure en cours, ce serait le "casus belli". Le cdH a fait savoir que s'il était vu dans la répartition des postes futurs (les A3, la procédure actuelle visant le A1 et les A2), ce serait le "casus belli".
Résultat: l'autre chef de cabinet d'André Antoine, la chef de cabinet de Rudy Demotte et le chef de cabinet d'Elio Di Rupo sont chargés de coordonner la procédure de désignation des A3 avant la fin de la législature en vue d'une répartition plus équitable... Ouf! La rouge-romaine a vacillé.

Mexicano