mardi 1 décembre 2009

Guerre et foot

L'Irlande n'ira pas à la coupe du monde de football. La FIFA l'a clarifié ce mardi, coupant court aux spéculations les plus folles alimentées jusque par le Premier ministre Brian Cowen. Au lendemain de la main de Thierry Henry, en arrivant au sommet européen qui devait consacrer Herman Van Rompuy, M. Cowen avait fait monter la température en exigeant que le match controversé soit rejoué. Notoirement impopulaire, Brian Cowen avait sans doute trouvé trop belle cette occasion de se refaire une petite cote de popularité en faisant vibrer le sentiment national. Fort heureusement, celui qu'on surnomme Biffo (Big Ignorant Fucker From Offaly) n'a-t-il pas versé dans la diatribe anti-française. Normal, me direz-vous. Mais sans doute aussi révélateur de la pacification des esprits à l'oeuvre depuis longtemps en Europe...
Car au même moment, en Afrique, le même sport dégénérait en conflit ouvert entre l'Algérie et l'Egypte. La victoire de la première sur la seconde lors d'un match de qualifications pour la coupe du monde joué à Khartoum a allumé un feu de rancoeurs insidieusement attisé par les politiciens des deux pays. L'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie. Les autorités algériennes ont répliqué en imposant une nouvelle taxe de 600 millions de dollars sur un réseau de télécom égyptien. La presse des deux pays s'est enflammée et même les fils du président égyptien Hosni Moubarak s'en sont mêlés. Gamal Moubarak, pressenti pour succéder à son père, a même déclaré que l'Algérie "aurait à souffrir des conséquences de la colère de l'Egypte". Bref, l'Union africaine a encore du chemin à parcourir - même si il n'y a pas eu, mort d'homme. Cela fut le cas en 1969 en Amérique centrale, quand un match de foot a carrément provoqué une brève guerre entre le Salvador et le Honduras, se soldant par des milliers de victimes.

Colonel Moutarde

Aucun commentaire: