jeudi 27 mars 2008

Disputes de plaines de jeux et cultuurwaardebons

La discrimination, qu’elle soit positive ou non, est un sujet qui fâche, comme en témoigne la dernière polémique de Liedekerke. A croire l’image rendue par des médias avides de scandales et des politiciens trop heureux de s’en servir, le débat mettrait aux prises des flamands repliés sur leur petit bout de territoire, mesquins jusqu’à refuser l’accès d’une plaine de jeu, et des francophones envahissants, paresseux au point de ne faire aucun effort pour apprendre le néerlandais.
Il y a sans doute un peu de vrai dans ce portrait. Mais le ressasser en permanence, des deux côtés de la frontière linguistique, sans aucun effort d’empathie, n’aidera pas à panser les plaies de ce pays. Il serait temps que les flamands acceptent de désenclaver Bruxelles, certes. Mais il faudrait aussi que les francophones arrêtent de s’offusquer de la moindre mesure un tantinet discriminatoire décidée par les autorités flamandes. Conditionner l’octroi d’un logement social à la promesse de s’intégrer, comme le prévoit le wooncode, n’est pas aussi scandaleux qu’on voudrait nous le faire penser. Dans un monde en manque de cohésion sociale, la maîtrise d’une langue commune, de la langue de l’autre, ne peut pas pas être une mauvaise chose. C’est en se parlant, en se rencontrant, que les deux communautés de ce pays finiront pas surmonter leurs divergences.
A cet égard, les médias feraient bien de rendre compte d’une mesure flamande, qui, si elle est moins polémique que l’affaire de Liedekerke, a le potentiel de favoriser le dialogue: celle des cultuurwaardebons.
N’importe quel résident bruxellois, quelle que soit sa langue et sa nationalité, peut s’inscrire sur internet pour bénéficier, trois fois par an, d’une réduction d’environ 6 euros sur toutes manifestations culturelles soutenues par la Flandre à Bruxelles (Ancienne Belgique, KVS, Beursschouwburg...). Intéressé ? C’est par ici que ça se passe... Ca vaudra toujours mieux qu’une enième dispute.

Colonel Moutarde

vendredi 21 mars 2008

L'Europe et les biocarburants: la politique de l'autruche

Les biocarburants n'ont de bio que leur nom. Leur contribution à la lutte contre le changement climatique est sérieusement mise en doute par plusieurs études, qui semblent indiquer que la quantité d'énergie nécessaire pour les produire pourrait égaler, voire excéder, la quantité obtenue. D'autres rappellent que les récoltes énergétiques se font parfois au prix d'une déforestation qui empêche l'absorption de tonnes de C02. Par ailleurs, il est avéré que les carburants agricoles sont partiellement responsables de la hausse des prix alimentaires, une tendance qui suscite l'inquiétude croissante des Nations Unies.
La Commission européenne refuse pourtant de remettre en question son objectif ambitieux d'atteindre 10% de biocarburants dans les transports d'ici 2020. Alors que le débat gronde, les commissaires rappellent d'une seule voix que les carburants qui seront consommés en Europe devront être produits de manière durable (voir notamment les blogs de Mariann Fischer Boel, Andris Piebalgs et Margot Wallstrom). Ils savent de quoi ils parlent, puisque la directive qu'ils ont eux-mêmes proposée le 23 janvier dernier établit effectivement un critère de soutenabilité, basé sur les risques de déforestation et sur les prix alimentaires.
Mais ce critère, dont le libellé exact est actuellement débattu par les Etats membres et le Parlement européen, pourrait devenir un simple cache-misère. Et pour cause. Gravé dans le marbre depuis mars 2007, l'objectif de 10% de biocarburants a amené de nombreux agriculteurs, mais aussi des spéculateurs, à investir massivement. Des surfaces ont été achetées, la production a commencé, en Europe, mais aussi dans de nombreuses autres régions du monde qui espèrent abreuver les pompes du Vieux continent. Les investisseurs attendent maintenant un bon retour sur leurs placements. Ils forment un lobby déterminé à affaiblir au maximum le critère de soutenabilité.
Or on sait le poids des lobbies dans l'Union européenne. L'attitude de la Commission, qui refuse d'admettre clairement l'existence d'un problème, montre que le lobby des biocarburants a trouvé une oreille attentive à Bruxelles, où la réduction de la dépendance énergétique est un objectif au moins aussi important que la protection environnementale. Vu de la Commission, la hausse des prix agricoles n'est pas non plus forcément une mauvaise chose.
En Belgique aussi, où on a pas mal investi dans la production de carburants agricoles, le gouvernement pourrait être incliné à ne pas trop vouloir gêner le secteur...

Colonel Moutarde

mercredi 19 mars 2008

La RTBF va-t-elle censurer le BIFFF ?

La vénérable radio-télévision publique francophone va-t-elle boycotter le presque aussi vénérable festival bruxellois du film fantastique, le BIFFF ? C'est en tout cas ce que craignent les organisateurs, qui ont renoncé cette année à leur partenariat avec la RTBF pour s'adjoindre la publicité de sa concurrente privée RTL. Visiblement, la décision a été peu appréciée au boulevard Reyers. Au point que certains pontes de la chaîne auraient adressé à leurs journalistes des consignes strictes pour boycotter le festival. Reste à voir si ces directives seront suivies par les journalistes, dont il nous revient que certains n'ont pas l'intention de se laisser intimider...

Colonel Moutarde

mardi 18 mars 2008

Accord Leterme I: les socialistes wallons ont la gueule de bois

L'accord de gouvernement Leterme I passe en travers de la gorge d'une série d'élus socialiste wallons qui souhaitent que le PS donne un coup de barre à gauche. Pour l'instant, cela ne gronde pas encore à l'intérieur du parti, le clan des fortes têtes régionalistes restant essentiellement limité au tandem Van Cau-Happart qui tente de séduire la bouillante sénatrice-bourgmestre de Huy Anne-Marie Lizin. Celle-ci pratique l'équidistance... tant qu'elle reste dans les bons cartons du président Di Rupo.
Les régionalistes qui bénéficient de l'appui de la FGTB wallonne tentent de relancer le mouvement wallon. Jusqu'à présent seule la vieille garde y prend goût (si ce n'est les 'fils de' Van Cau et Collignon). Le président Di Rupo n'est pas (encore) véritablement remis en cause mais la manière dont il a imposé l'accord de gouvernement au Bureau lundi sans autre explication sur le contenu n'a pas fait rire tout le monde. Sur les bancs régionalistes, on estime aussi que mettant à l'avant-plan durant les négociations le duo Onkelinx-Moureaux, le président laisse la part belle aux revendications bruxelloises au détriment des Wallons. Les vieux clivages refont surface. On se croirait revenu dans les années '80.
Par ailleurs, il apparaît que la réforme fiscale telle qu'annoncée va viser tous les revenus alors que le PS avait clamé haut et fort que cette fois on ne l'y prendrait plus, il fallait concentrer tous les moyens sur la revalorisation du pouvoir d'achat des moins nantis. A Bruxelles, certains s'en émeuvent aussi. Au Bureau de lundi, l'élue Sfia Bouarfa s'est demandée comment le PS pouvait entrer dans un tel gouvernement de droite. Sa sortie a suscité quelqu'animosité.
En ce qui concerne l'immigration, l'impression est que c'est finalement surtout le cdH qui a bataillé pour quelqu'amélioration par rapport à l'accord orange bleu. Il y aura ainsi à l'initiative des centristes un critère de régularisation relatif à l'enracinement local. En matière de justice, le PS a laissé tomber les bras sur le dossier des peines dites incompressibles revendiqué par les libéraux. Tout cela fait dire à certains en interne que la touche socialiste au sein de l'orange bleue se résume à portion congrue.

Durum

Une chose est sûre, Yves Leterme sera premier ministre

Les négociateurs ont forgé mardi à l'aube un accord de gouvernement qui va permettre à Yves Leterme de lire sa déclaration jeudi au parlement en qualité de premier ministre, un événement qui a mis 9 mois à se concrétiser. Pour le reste, l'accord scellé mardi apparaît surtout comme un cadre général en attendant l'important contrôle budgétaire de juillet, le mois des prochains dangers. C'est aussi en juillet que se négociera le paquet de vaste réforme institutionnelle désirée par les partis flamands. Si ce n'est qu'Yves Leterme est premier ministre, rien n'a changé au sein du gouvernement dont les partenaires continuent à se regarder en chiens de faïence. Tous les scénarios restent donc possibles y compris celui d'élections anticipées ou celui de la prolongation d'un gouvernement mort né jusqu'en juin 2009. Dès septembre seront lancées les hostilités pour la campagne régionale.

Durum

vendredi 14 mars 2008

A bas la calotte!

Guy Verhofstadt a participé jeudi et vendredi à son dernier sommet européen. Une petite sauterie surprise avait été organisée pour l'occasion par la diplomatie et par quelques journalistes. Clou du spectacle: une performance d'Arno, qui a chanté "Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes tous des Européens", repris en choeur par une assemblée acquise à sa cause.
"Ca ne sera pas aussi bien avec les Chrétiens au pouvoir", a conclu, dans un accès de bonne humeur, l'un des musiciens à l'adresse du Premier ministre sortant, lequel a répondu dans un cri: "A bas la calotte!"
C'est sûr qu'avec Leterme, le style risque d'être différent...

Colonel Moutarde

mercredi 12 mars 2008

Une femme sur la route européenne de Verhofstadt ?

Le Premier ministre a beau assurer ne penser qu’à son année sabbatique et à la rédaction de son prochain livre, à La Boulette, on doute que l’homme ait renoncé à ses ambitions européennes. Certes, l’homme a probablement renoncé à la présidence du Conseil, qui sera dévolue à un politicien plus consensuel. Mais la présidence du Parlement semble à portée de main. M. Verhofstdat y jouit d’une excellente réputation d’Européen convaincu. Il pourrait jouer la carte d’une certaine alternance puisque les derniers présidents de l’assemblée ont été socialiste (Josep Borrell) et conservateur (actuellement Hans-Gert Poettering). Enfin, le Parlement obtiendra avec le traité de Lisbonne des pouvoirs renforcés et jouera un rôle plus important dans la politique européenne, ce qui ne manquera pas de plaire à l’ambitieux futur ex-Premier ministre.
Toutes les conditions semblent réunies pour lui ouvrir la voie à une consécration présidentielle en 2009. Toutes ? Non, un petite groupe de femmes pourrait bien lui barrer le passage. Des élues nordiques au Parlement européen viennent de lancer une campagne pour que le sexe féminin soit représenté à la tête de l’UE après 2009. Quatre postes sont à pourvoir : la présidence de la Commission, celle du Conseil, celle du Parlement, et enfin le haut représentant pour la politique étrangère. La première semble acquise à nouveau à José Manuel Barroso. La compétition est ouverte pour les trois autres. Il conviendrait de ne pas sous-estimer le lobby féministe dans cette bataille. En 2004, il avait obtenu une modification de la composition de la Commission. Si la nouvelle campagne prend de l’ampleur, il deviendra difficile de justifier que l’UE soit dirigée par quatre hommes. Et avec une, voire deux femmes, à la tête de l’Union, Guy Verhofstadt pourrait devoir renoncer à ses ambitions.

Colonel Moutarde

mardi 11 mars 2008

Aide au développement: faut-il croire Tiny Loulou ?

La Belgique atteindra-t-elle ou pas son objectif de consacrer, dès 2010, 0,7% de sa richesse nationale à l’aide au développement, cinq ans avant l’échéance fixée au niveau européen ? Le ministre intérimaire de la Coopération au développement, Charles Michel, l’a assuré ce mardi, au cours d’une conférence de presse auto-laudative.
Souvenez-vous, en arrivant au gouvernement, il avait égratigné son prédécesseur, Armand De Decker, pour les budgets faiblards obtenus au cours des deux années précédentes. Et promis que la Belgique tiendrait son objectif de 2010, inscrit dans la loi. Au sein du gouvernement, tout le monde ne partage pas son optimisme, dans un contexte de rigueur budgétaire. La loi, c’est comme pour la sortie du nucléaire : certains politiciens ne se sentent pas tenus de la respecter. En privé, M. Michel lui-même admet que 2010 sera difficile à atteindre. Mais Tiny Loulou veut y croire. C’est que le volontarisme est inscrit dans les gènes de la dynastie Michel. S’il y arrive, on lui pardonnera volontiers de convoquer encore les journalistes pour se congratuler.

Colonel Moutarde

samedi 8 mars 2008

Reynders, ministre "véreux", "inapte" et "menteur", selon le sp.a

La semaine aura été particulièrement chaude au parlement. Mercredi puis jeudi, le sp.a est venu à plusieurs reprises à la charge contre le ministre des Finances Didier Reynders. Les socialistes flamands reprochent au ministre de cacher des chiffres sur l'impact réel, en termes de budget et de création d'emploi, des intérêts notionnels. Il reprochent au même ministre de surévaluer les recettes fiscales.
Cette chaude semaine a commencé mardi. Dans le "Morgen", le député Dirk Van der Maelen (sp.a) a révélé que la Banque nationale de Belgique (BNB) avait utilisé en 2007 le système des intérêts notionnels, permettant de payer 17 millions d'euros d'impôts en moins sans créer d'emploi. Le député a dérapé dans ses propos, parlant "d'abus" dans le chef de la banque centrale. Cela n'a pas été sans conséquence: le cours de la BNB a dû être suspendu mardi après-midi à la Bourse de Bruxelles. Or, d'abus il n'y eut point, la loi ne conditionnant pas l'utilisation des intérêts notionnels à la création d'emplois.
Le lendemain, en Commission des Finances, le ton est monté entre les députés sp.a, ainsi que les Verts (dans un autre registre), et le ministre Reynders. Ce dernier a vilipendé le député Van der Maelen pour son comportement inadmissible la veille. Les élus socialiste flamands ont pour leur part continué à demander des chiffres sur les intérêts notionnels et sur les recettes fiscales. Le ministre a une nouvelle fois répondu qu'il ne disposait pas de chiffres globaux sur les intérêts notionnels et que les recettes fiscales étaient bien en hausse.
Des chiffres, il en existe pourtant même s'ils sont diversement interprétables. La presse les a donnés jeudi matin. Le coût brut des intérêts notionnels est estimé à plus de 2 milliards d'euros pour les caisses de l'Etat (il avait été estimé à 500 millions). On parle d'un coût net aux alentours des 700 millions d'euros (effet retour). Par ailleurs, les recettes fiscales sont bien moins bonnes que prévues en janvier, la TVA étant même en recul.
Il n'en fallu pas plus jeudi après-midi en séance plénière de la Chambre pour sortir les couteaux voire l'artillerie lourde. Didier Reynders s'est fait traiter de "menteur", de ministre "inapte" et "véreux". Le grand argentier s'est défendu en soulignant que les chiffres parus dans la presse n'étaient que des estimations à affiner. Il n'en demeure pas moins que si février et mars devaient confirmer de mauvaises recettes, Didier Reynders se trouverait de plus en plus acculé. On se demande dès lors si le MR ne préférera pas provoquer des élections anticipées alors que le contrôle budgétaire du mois de juillet s'annonce sanglant. Et que le sp.a ne le lâchera plus. Fussent les socialistes flamands de mauvaise foi. Il n'y a pas trois mois ces derniers étaient en effet encore au gouvernement. Ils sont donc en partie responsables de la situation actuelle (les recettes 2007 avaient déjà été largement surévaluées). Il est cependant vrai qu'il faut laisser au député Van der Maelen sa propension à maintenir Reynders dans son viseur. Voilà des années qu'il contrôle au parlement les moindres faits et gestes du ministre MR.

Durum

Le ministère de l'Intérieur va expliquer à Richard Fournaux que la notion de domiciliation provisoire n'existe pas

Alors que l'opération de collage des affiches de la bourgmestre de Huy Anne-Marie Lizin (PS) continue d'alimenter la chronique dans l'attente des conclusions d'une vaste enquête menée par l'administration wallonne, le ministère de l'Intérieur a d'ores et déjà classé sans suite l'affaire dite des domiciles fictifs à Dinant où l'opposition accuse le bourgmestre MR Richard Fournaux d'avoir inscrit sur sa commune de faux électeurs.
Le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael, libéral flamand, a indiqué cette semaine à la Chambre que son administration avait décidé de classer sans suite cette affaire. Les services compétents se contentent d'attirer "une nouvelle fois" l'attention des autorités communales de Dinant sur le fait que "la notion de 'domiciliation provisoire' est inappropriée et susceptible de créer des difficultés ultérieures aux intéressés".
L'administration de l'Intérieur organisera prochainement une "réunion d'information" avec les services locaux de Dinant "pour clarifier quelques points de la réglementation", a encore dit Patrick Dewael.

Durum

vendredi 7 mars 2008

Le processus d'Annapolis est une blague

Depuis novembre 2007 et la conférence organisée dans la ville d'Annapolis, l'administration américaine tente de nous faire croire que la paix est possible à court-terme au Proche Orient. Son aveuglement égocentrique, le même qui l'a amenée à envahir l'Irak, lui fait prétendre aujourd'hui qu'un accord est possible avant la fin du mandat de George Bush. Bill Clinton aussi avait essayé de conclure en beauté ses huit années à la Maison Blanche. S'il a échoué, sa tentative a eu le mérite d'être crédible, alors que le processus d'Annapolis n'est qu'une vaste blague. Comment cette administration, qui a soutenu sans faillir la politique ultra-sécuritaire d'Israël pendant des années, peut-elle encore prétendre jouer un rôle de médiateur ? Pour bien comprendre l'impact de cette politique sur la vie quotidienne des Palestiniens en Cisjordanie, il peut être utile de visualiser ces slides que le service humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens a placé sur son site web (closures / fragmentation of the West Bank). Pas de liberté de mouvement, territoire fractionné, larges pans (dont Jérusalem-Est) annexés par le mur de sécurité... La Palestine n'est pas seulement coupée en deux, entre la Cisjordanie et Gaza, elle est morcelée en des dizaines de petites enclaves. Cette situation rend strictement impossible, même pas envisageable, le scénario de paix d'Annapolis, qui est basé sur la création d'un Etat palestinien.
Si, à l'étranger, le mot d'Annapolis a fait naître un timide espoir, il ne suscite, chez ceux qui vivent dans la région, qu'un ricanement désabusé.
Et la dernière flambée de violence à Gaza n'était sans doute qu'un avant-goût des grandes turbulences à venir, alors que le Hamas, à Gaza, et le Hezbollah, au Liban, fourbissent leurs armes.
La célébration du 60e anniversaire de la création d'Israël, que les Arabes appellent "nakbah" (la catastrophe), sera le moment de tous les dangers...

Colonel Moutarde

samedi 1 mars 2008

Le MR se prépare aux élections anticipées

L'ensemble des mandataires et parlementaires MR va partir à la rencontre de la population durant les trois prochains mois au travers d'une opération baptisée "de vous à nous". Dans chaque arrondissement sera organisée une soirée grand public avec à l'agenda 4 grands thèmes: le pouvoir d'achat, l'emploi, les pensions et la sécurité (des thèmes qui sonnent très fédéral).
Il n'en faut pas beaucoup plus pour penser que le MR songe de plus en plus sérieusement aux élections anticipées alors que personne ne voit comment sortir de la crise qui mine le pays depuis bientôt un an.
Il nous revient d'ailleurs à plusieurs sources que si l'on entend moins les socialistes aujourd'hui sur la fameuse question des intérêts notionnels (ce système de réduction de l'impôt des sociétés qui susciterait de nombreux abus au détriment des caisses de l'Etat) c'est parce qu'à l'occasion du budget 2008, le MR a brandi la menace d'élections anticipées si le PS continuait à exiger de revoir la loi. Or, le bruit fait autour de la gestion de la ville de Huy par Anne-Marie Lizin ne sert pas la cause du PS dont la réputation est déjà entâchée par une série d'affaires locales à Charleroi notamment. Le PS n'est pas prêt pour des élections anticipées.
Cependant, si la situation concernant les intérêts notionnels venait à être confirmée, entraînant d'importantes moins-values pour les caisses de l'Etat (sans compter qu'à l'instar de 2007, on a peut-être surévalué d'autres recettes fiscales lors de la confection du budget), c'est alors la crédibilité du ministre des Finances qui serait écornée. Didier Reynders n'a peut-être pas envie d'attendre juillet et que la vérité sur la gestion de son département éclate au grand jour.
Deux signaux viennent d'étayer cette thèse: une interview dans La Libre dans laquelle il a tiré sur tout ce qui bougeait, le CD&V et Yves Leterme en tête mais aussi le "cartel" PS-cdH; l'annonce d'une grande tournée aux quatre coins de la communauté française en pleine turbulence fédérale. De vous à nous, ça sent les élections.

Durum