mercredi 30 juillet 2008

Un monde bloqué

Si on lève un instant le nez de nos tracas nationaux - exercice certes rendu malaisé par le belgocentrisme croissant des médias - on se rendra compte que la maison Belgique n'est pas seule à être frappée de paralysie durable. Les institutions qui, dans un monde parfait, s'emboîteraient comme des poupées russes, pour faire tourner région, nation, Europe et communauté internationale, sont grippées.
Crise politique belge, panne de la construction européenne, échec des négociations à l'OMC, absence de réforme du Conseil de sécurité de l'ONU,... le tableau est déprimant.
Loin de nous la volonté d'assimiler entre elles ces crises, qui ont chacune leur dynamique propre, mais on peut quand même émettre quelques observations.
Partout, il y a un manque d'empathie, un défaut de solidarité, un repli sur soi et une méfiance envers les structures communes.
En Belgique, les francophones ont trop longtemps méconnu les sources du sentiment flamand, la frustration historique d'un peuple dont la langue n'était qu'un patois, frustration aujourd'hui écartée d'un revers de la main, en disant “c'est du passé”. De leur côté, les flamands refusent de voir que leur propre politique de discrimination en périphérie bruxelloise, tout comme les menaces sur les mécanismes de solidarité, engendrent à leur tour des frustrations. Les politiciens des deux camps n'ont rien fait pour remédier à cette mécompréhension, qui est pourtant le carburant de la crise belge. Avant de négocier, il aurait fallu, il faudra encore, des “confidence building measures”, comme on dit dans le jargon des crises internationales. Il faudra se rassurer mutuellement, au lieu d'agiter des menaces-fantômes... Plus fondamentalement, il faudra veiller à ce que les aspirations identitaires flamandes soient satisfaites sans aboutir au détricotage de l'Etat, sans nuire à la solidarité, sans mettre en concurrence flamands et wallons. Ce n'est pas gagné.
Certaines caractéristiques de la crise belge se retrouvent en filigrane dans les rejets successifs de la Constitution européenne/traité de Lisbonne. Certes, il y a les quelques idéalistes du “non de gauche”, les fanatiques du grand soir, ceux qui ne voient pas que l'Europe est aujourd'hui la région du monde où la prospérité est la plus grande et la mieux répartie, où les libertés individuelles sont les mieux préservées, ceux qui refusent de voir que la Constitution/traité de Lisbonne permettra d'améliorer ces droits et de renforcer la cohésion – pas assez, mais quand même. Ceux-là alimentent, contre leur gré, la logique de l'autre camp du “non”, le repli souverainiste, le rejet de l'harmonisation au nom des intérêts nationaux. Défendre l'intérêt national aujourd'hui, ça n'a rien de noble, c'est jouer des coudes et des épaules pour conserver sa place dans un contexte de compétitivité accru, c'est promouvoir son intérêt au détriment de celui de son voisin, notamment par le dumping fiscal. En renforçant les règles communes, le traité de Lisbonne se place au contraire dans une logique de cohésion, d'anti-dumping et de solidarité.
A l'ONU, enfin, c'est la même défense d'intérêts nationaux qui empêche la communauté internationale de réformer le Conseil de sécurité. Comment accepter aujourd'hui que la France et le Royaume-Uni (environ 60 millions d'habitants) se voient toujours octroyer un siège permanent, au contraire de l'Inde (un milliard) ou du Brésil (200 millions) ? Comment accepter qu'aucun pays africain n'y siège encore ? Il est urgent que l'ONU soit réformée pour retrouver un peu de légitimité, après l'unilatéralisme dévastateur qui a prévalu en Irak et au Kosovo. Le dernier sommet de l'OMC était, à cet égard, perçu comme un test du nouvel ordre mondial.
Les blocages du monde ont des causes multiples et variées. Ils ont en commun d'être travaillés par une logique d'obstruction fondée sur le repli individualiste. Après la deuxième guerre mondiale, il existait au contraire une volonté politique de construire. Construire une gouvernance globale, construitre la sécurité sociale, construire la solidarité européenne. Cette volonté me semble aujourd'hui dangereusement menacée.

Colonel Moutarde

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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