mardi 29 juillet 2008

Tactique Tac Tic Tac Tic Tac

Ancien ambassadeur belge auprès de l'Union européenne à Bruxelles, Philippe de Schoutheete, propose, dans La Libre Belgique du lundi 28 juillet, une analyse assez pertinente de la situation politique belge, prolongeant une série de commentaires déjà proposés sur ce blog. Pour dénouer la crise, il importe, dans les revendications, de clarifier les concepts énoncés, indique Philippe de Schoutheete.
Il est vrai qu'en exigeant des "garanties" qu'il y ait une réforme de l'Etat et en plaidant le "confédéralisme", la Flandre ne laisse pas voir dans ses cartes, ce qui est compréhensible dans le contexte éminemment tactique du moment. On l'a déjà dit, juridiquement parlant, le confédéralisme ne veut pas dire grand chose. Quant aux garanties, comment les offrir avant que ne commence la négociation?
Au sud du pays, la situation n'est pas plus claire. La fédération Wallonie-Bruxelles semble plus servir d'épouventail menaçant de séparation une Flandre qui avancerait trop loin dans son projet. Quel projet? Celui d'une Belgique configurée par le seul nord du pays, offrant un maximum de leviers aux entités fédérées et laissant le soin à l'échelon fédéral de payer les pensions. L'entité la plus riche en sortirait (probablement) gagnante, celles en difficulté seraient amenées à développer des politiques d'austérité. Démographiquement désavantagé, le nord continuerait à se servir dans les caisses fédérales pour payer son vieillissement. CQFD.
Dans leur volonté de contrer le projet flamand, les sudistes parlent "Wallonie-Bruxelles" mais restent divisés entre Belgicains, régionalistes, communautaristes, germanophiles, wallono-bruxelliens et bruxello-centristes. Mais la stratégie fonctionne: "Wallonie-Bruxelles, wat is dat?", commencent à se demander les nordistes, rappelant que Bruxelles est capitale de la Flandre.
Tout le monde joue donc à se faire peur. C'est logique dans une première phase de grande discussion institutionnelle dévolue à la tactique. Le problème est que personne n'a vraiment les choses en main tant sont nombreux les facteurs extérieurs dont le moindre n'est pas l'organisation d'une nouvelle pré-campagne électorale à l'automne suivie des élections avec le risque de victoire des populistes et des fascistes. Folie pure, un cacique sudiste indiquait récemment en off qu'une telle situation clarifierait la donne et faciliterait les négociations. Il serait plus facile de dialoguer avec Jean-Marie Dedecker qui sait ce qu'il veut qu'avec Yves Leterme.
A cela s'ajoute la crise économique dans le cadre de laquelle va devoir se négocier à la fin de l'année l'accord interprofessionnel. Sans parler du sort des sans-papiers laissés à l'abandon sur leurs grues en attendant le retour de vacances des édiles. Les politiques pourront les y rejoindre à la rentrée. Pour prendre un peu de hauteur.

Durum

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