C'est un véritable coup d'Etat qui vient de se dérouler au Mouvement Réformateur (MR). Sérieusement mis en cause à l'intérieur du parti, le président Didier Reynders a repris la main ce lundi en prenant ses adversaires par suprise, avec la maestria d'un Nasser nationalisant le canal de Suez.
La motion de la petite composante MCC, qui a réclamé ce week-end l’organisation immédiate d’une élection présidentielle, a servi de prétexte. Didier Reynders a frappé vite, il a frappé fort. Profitant de réunions du parti auxquelles ne participaient ni Louis Michel (en déplacement à Strasbourg), ni Charles Michel (au Congo), il s'est promptement fait reconfirmer à la présidence. A l'"unanimité", a-t-il déclaré aux médias. En réalité, la décision a été prise par consensus, sans vote, ont maugréé quelques récalcitrants impuissants. Qu'à cela ne tienne: Didier Reynders est désormais bien arrimé à la tête du MR – et il deviendra très difficile pour le clan Michel, qui n'a même pas encore osé afficher publiquement son opposition, de renverser la tendance. Pas sûr en tout cas que ce mini-putsch suffise pour calmer les tensions...
Une reconfiguration logique du paysage politique belge verrait la scission du MR: les partisans du libéralisme social michelien d'un côté, les tenants du libéralisme pur et dur à la Reynders de l'autre. Dans ce scénario, ces derniers fusionneraient avec le nouveau Parti populaire (PP) de Mischaël Modrikamen. Mais il est peu probable que messieurs Modrikamen et Reynders, ennemis jurés sur le dossier Fortis, envisagent un jour de former une alliance.
Colonel Moutarde
lundi 14 septembre 2009
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3 commentaires:
Amusant, ce titre "Le putsch de Didier Reynders"
Si je me réferre à la définition:
Coup d'Etat effectué par un groupe armé dans l'objectif de prendre le pouvoir
Que je sache, Didier Reynders n'avait pas besoin de "prendre le pouvoir", vu qu'il l'avait déjà; pas d'une manière armée, mais par un vote démocratique"; pas par un petit groupe, vu qu'il avait une immense majorité avec lui lors de son élection à l'ensemble des membresil y a peu et à nouveau maintenant.
Gérard Deprez qui avait fait campagne avec Louis Michel n'a pas été réélu et ne bénéficie plus d'une manne financière issue de son mandat européen - là est le seul problème pour lui et pour les autres grincheux.
Néanmoins, le cumul de fonction de Didier Reynders me pose problème.
Charles Michel, plus brillant que son père devrait user de patience, car de par son comportement, il est en train de tout perdre.
Métaphore: Figure de style par laquelle la signification naturelle d'un mot est changée en une autre qui correspond à une comparaison sous-entendue
Charles Michel serait en train de tout perdre ? Ce type est quand même occupé de faire du win-win avec le Katanga (un tour de passe-passe appelé sans rire "renouvellement d'un partenariat fondé sur le succès commun")... Le tout sans se mouiller au MR. Très fort !
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