Lundi passé, pas plus que les autres fois, le MR n'a connu le putsch que la presse annonce régulièrement. Bart Somers, assommé par la défaite de son parti aux élections de juin (la deuxième, il faut dire), a tiré sa révérence. Reynders, en revanche, s'accroche. Malgré son rôle dans le Fortisgate, il est resté ministre des Finances. Son échec aux législatives quelques mois plus tard ne l'a pas plus incité à “faire un pas de côté” et quitter la présidence du MR.
En coulisses, dit-on, c'est la guerre de tranchées chez les Réformateurs. Le clan Michel s'active et envoie ses fantassins au casse-pipe, se réservant sans doute pour l'estocade finale. Jean-Paul Wahl et Jacqueline Galant n'y vont pas par quatre chemins pour dire ce qu'il pense de l'attitude de Reynders, de même que Gérard Deprez ou Christine Defraigne et, plus récemment mais en coulisses, Willy Borsus. Pourtant, le président-imperator tient bon. Certes, il a dû brûler des vaisseaux pour éviter la révolution de palais: avant les vacances, il a donné le poste de chef de groupe au parlement wallon à Borsus et celui de chef de groupe au parlement bruxellois à Didier Gosuin, le FDF qui a sérieusement contribué au fiasco de l'opération Aernoudt.
Mais les opposants ne parviennent pas à trouver une majorité face à Reynders et à sa garde rapprochée (Jeholet, Crucke, Cornet, De Decker, Bacquelaine, Maingain, Clerfayt, Monfils, Miller, etc.) plus vigilante et soudée que jamais. Pourquoi? Les raisons sont sans doute multiples: Reynders incarne une ligne libéralo-sarkozyenne qui plaît au sein du parti et dans un certain électorat, les opposants semblent ne pas trop savoir ce qu'ils veulent et comment s'y prendre, les Michel n'osent pas sortir, ...
Le problème, c'est peut-être aussi les Michel. La direction de Louis n'a pas laissé que des bons souvenirs: la ligne politique était erratique, les têtes volaient (Simonet, Séverin, Miller, etc.), la gestion de la ministre-présidence bruxelloise a été un désastre et, à croire certains mandataires, les parlementaires étaient priés de ne rien faire pour ne pas déranger Louis et de se laisser engueuler quand ça lui prenait. Et puis, le népotisme familial n'a pas fait que des heureux, ce dont témoigne l'échec de la candidature de Charles à la présidence du MR en 2004.
Reynders, réélu il y a à peine un an à la tête du MR, n'est pas prêt à quitter la présidence du MR. Il a même indiqué que s'il devait choisir entre le ministère des Finances et le MR, il prendrait... le MR. Jusqu'à une nouvelle défaite électorale ou un renvoi dans l'opposition au fédéral parce qu'il serait toujours fâché avec Di Rupo et Milquet. A moins qu'à l'issue du grand congrès doctrinal du printemps, il annonce une grande décision, histoire de montrer que personne ne lui dictera sa conduite.
Mexicano
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