En France, la polémique fait rage. Le gouvernement en fait-il trop pour combattre la grippe A/H1N1 ? Le virus n'est pas plus dangereux qu'une grippe saisonnière, répètent inlassablement les experts. Pourquoi dès lors la ministre de la santé, Roselyne Bachelot a-t-elle passé commande de 94 millions de doses de vaccins à quatre laboratoires (GlaxoSmithKline, Sanofi-Pasteur, Novartis et Baxter), de quoi couvrir 75% de la population française ? Ce taux de couverture est nettement supérieur à ceux de la plupart des autres pays, selon les calculs du site Rue89. La décision, justifiée par le principe de précaution, coûtera aux contribuables la bagatelle d'un milliard d'euros. Une pilule plutôt amère en période de crise économique. En Belgique, ce sont 12,6 millions de doses qui ont été commandées à GSK pour vacciner (gratuitement) plus de la moitié de la population belge – un budget d'environ 100 millions d'euros. Les montants exacts versés à GSK n'ont pas été dévoilés. Le contrat avec GSK comporte en effet une clause de confidentialité. La ministre de la santé, Laurette Onkelinx, n'a pas voulu non plus révéler les clauses relatives à un éventuel échec du vaccin à obtenir une autorisation européenne de mise sur le marché. Car bien le vaccin soit développé en masse, ses effets n'ont pas encore véritablement été étudiés...
On peut comprendre que les responsables européens aient choisi la voie de la vaccination massive. Qu'auraient dit les électeurs en cas de contamination massive ? Mais les milliards dépensés pour nous protéger d'une grippe bénigne en disent long sur nos priorités collectives de petits Européens. Avec les mêmes montants, on pourrait sans doute financer des programmes dans des pays où les problèmes de santé sont autrement plus criants – comme le soulignait avec malice Stéphane Guillon sur France inter récemment.
Colonel Moutarde
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