L'histoire tragique d'un ami, euthanasié cette semaine après une tentative de suicide et un séjour de trois mois dans un semi-coma, m'a fait prendre conscience du fossé qui existe entre la loi et la pratique.
La loi pose des conditions très strictes au suicide médicalement assisté: 1. le patient est majeur capable et conscient au moment de sa demande; 2. celle-ci est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée et ne résulte pas d'une pression extérieure; 3. le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et fait état d'une souffrance physique ou psychique constante.
Le médecin doit respecter des conditions très strictes, en informant le patient et en lui faisant remplir une déclaration très détaillée. En cas d'inconscience, celle-ci peut avoir été rédigée anticipativement. Le médecin qui a pratiqué une euthanasie doit enfin informer dans un délai de 4 jours une commission de contrôle.
Dans le cas de mon ami, pour autant que je sache, aucune des conditions n'a été remplie. Il n'était pas conscient et n'avait pas formulé le souhait de mourir de façon répétée. Sa situation médicale, bien que grave, n'était pas sans issue. La décision a été prise dans la précipitation par la famille proche, en n'informant que très sommairement ses autres connaissances.
L'objet de ce post n'est pas de condamner qui que ce soit, ni de faire de la morale à bon marché. Mais cette histoire jette pour moi une autre lumière sur les discussions relatives à l'assouplissement de la loi, alors que certains partis veulent autoriser l'euthanasie pour les enfants et les vieux en état de démence. Elle me fait douter un peu plus de l'impact réel des gesticulations politiques sur la vie réelle.
Colonel Moutarde
lundi 7 avril 2008
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