mardi 24 juin 2008

La Flandre chevaleresque à la reconquête de la presse étrangère

Comme l’avait annoncé Marino Keulen, la Flandre a entrepris de reconquérir le coeur de la presse étrangère, qui n’a, ces derniers temps, pas été tendre avec elle. Que ce soit le journaliste de Libération Jean Quatremer, qui dénonce sur son blog les dérives en périphérie bruxelloise, ou le New York Times, qui a parlé de "fascime non-violent", les journalistes étrangers ont sérieusement écorné l’image flamande.
Pour redorer le blason au lion noir et jaune, quel meilleur contexte que le chateau de Gaasbeek, situé dans le Pajottenland, à un jet de pierre de Bruxelles ? C’est là que le gouvernement flamand a invité quelques correspondants de presse basés à Bruxelles, afin de leur montrer le vrai visage de la Flandre. "Aujourd’hui, nous allons vous montrer le côté chevaleresque de la Flandre", leur a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Geert Bourgeois, en guise d’introduction. Et de détailler l’importance pour l’économie belge du secteur textile "situé presque exclusivement en Flandre". D’ailleurs, c’est bien simple, "le commerce extérieur de la Flandre représente 80 % de l’ensemble des exportations belges". Messire Bourgeois a aussi rappelé aux journalistes que, s’ils voulaient s’informer sur la Flandre, ils pouvaient s’abonner à Flanders Today, la revue de presse en anglais composées spécialement à leur destination.En se gardant de mentionner la dispute qui l’a opposé à la rédaction du magazine, accusée d’avoir mal rendu compte du dossier des trois bourgmestres.
Le preux ministre a d’ailleurs soigneusement évité de s’étendre sur la question de la périphérie bruxelloise, malgré l’intérêt de participants. Il a laissé cette tâche au directeur-général de De Rand, une organisation qui a pour vocation de soutenir le caractère flamand de la périphérie (contre le verfransing ?). L’homme s'appelle Eddy Frans – et en découvrant ce nom, on pourra se souvenir avec une mélancolie amusée que la Belgique reste le pays du surréalisme et de l’absurde. En espérant que les journalistes étrangers ne s'y tromperont pas: la politique flamande à Overijse, Liedekerke et ailleurs n'a rien de chevaleresque. Elle est même plutôt cavalière.

Colonel Moutarde

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