Ca chauffe pour Yves Leterme. Le pauvre homme n’est pas seulement chargé de trouver une issue à la grave crise institutionnelle du pays, il doit aussi se farcir, en tant que ministre du budget, l’un des pires exercices budgétaires de ces dernières années. Les caisses du Royaume sont vides. Et M. Leterme a deux semaines pour trouver un peu plus de trois milliards d’euros.
Dans les moments difficiles, l’égoïsme a souvent tendance à reprendre le dessus. Verhofstadt III n’échappe pas à la règle. La Boulette a appris de source bien informée que le gouvernement intérimaire s’apprête à retarder de cinq ans l’objectif de 0,7% du PIB pour l’enveloppe de l’aide au développement.
Il était prévu que la Belgique l’atteigne en 2010, cinq ans avant l’échéance fixée au niveau européen. Désormais, il est plus probable que le pays ne fasse pas d’excès de zèle et se contente d’y arriver en 2015. Après tout, cinq ans de plus ou de moins, cela ne fera pas une grande différence : la première fois que les pays riches se sont engagés à atteindre 0,7% du PIB, c’était en 1970. Alors quarante ans ou quarante-cinq ans de retard, vous comprenez bien que le gouvernement s’en contretape.
Tout le gouvernement ? Non. Il y en a un qui sera probablement mois heureux, c’est Charles Michel, le nouveau ministre de la coopération au développement. Souvenez-vous, il avait épinglé son prédécesseur, Armand De Decker, pourtant du même parti que lui. « Les chiffres provisoires relatifs à la coopération au développement pour 2007 ne sont en effet guère fameux. J'ai l'intention de mettre un terme à cette tendance », s’était-il enflammé. Il devra sans doute revenir à des dispositions plus modestes, tout fiston de Big Loulou qu’il soit.
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11 commentaires:
Les Néerlandais qui ont atteint le 0.7% depuis des décennies connaisent le problème du "stuwdam", l'impossibilité de dépenser tous les fonds par suite de l'absence de projets valables dans les pays ciblés
Est-ce parce que le gouvernement batave n'a pas pas jugé opportun de cibler plus de pays que la Belgique ne doit pas respecter ses engagements ?
Je me demande aussi si l'argument de l'absence de projet valable n'est pas un prétexte pour ne pas libérer de fonds. Sans tomber dans le poujadisme, on peut dire qu'il y a assez de misère dans le monde pour trouver des moyens de dépenser son argent utilement.
Note de la Boulette aux commentateurs de ce site: ce serait sympa si tout le monde s'identifiait avec un pseudo, histoire de savoir (même virtuellement) à qui on s'adresse.
Le "connectez-vous en utilisant" oblige à s'inscrire des systèmes qui ne respectent pas les normes européennes de respect de la vie privée
C'est une préoccupation tout à fait légitime. Mais il y a aussi une case Pseudonyme, qui, à moins que je me trompe, permet de ne pas laisser ses coordonnées.
J'ajouterai que je m'étonne que la boulette - d'habitude si prompte à la critique - utilise les services de google (fournisseur officiel du gouvernement chinois et de la CIA, société toute puissante qui bafoue les droits d'auteurs, pour ce qui est de notoriété publique) pour hébérger son blog ! Mais c'est certainement déjà un débat d'arrière-garde...
Voyons voir si en utilisant mon pseudonyme,a va fonctionner...
C'est moi qui ai parlé du "stuwdam". Je souhaiteerais savoir si l'intervenant suivant préférerais que nous utilisions tout le 0.7% en sachant pertinamment que la majeure partie passerait des caisses de l'Etat à des comptes à numéro en Suisse
C'est moi qui ai réagi aux propos de pampero, je lui réponds donc à nouveau.
1) Quelle indécence de ne redistribuer que 0,7% de nos richesses produites, alors que certains empochent les poignées de milliards d'euros que nos banques peuvent se permettre de perdre !
2) Je crois justement qu'une coopération au développement bien ciblée – et désintéressée – est l'outil le plus efficace pour lutter contre les régimes despotiques. Mais je suis bien conscient qu'on est encore loin d'atteindre une telle efficacité.
Et puis, si on emprunte ce genre de pente savonneuse, on peut, par exemple, tout aussi bien supprimer les allocations de chômage parce que quelques uns les cumulent avec du travail au noir...
So les pays riches limitaient leur aide au dévelopement à des pays sous-dévelopés pas plus corrompus qu'eux mêmes, il n'y aurait au maximum qu'une douzaine de récipiendaires de par le monde... On se bousculerait au portillon pour donner (en fait, on se bouscule déjà). Citez-moi les pays d'Afrique et du Sud-Est asiatique qui ne soient pas corrompus....
1) Je pense que Pampero fait fi dans son raisonnement du professionnalisme des coopérants et des critères adoptés par la Belgique pour diminuer le risque de voir l'argent disparaître dans la poche des despotes (liste des pays...)
2) La coopération en matière de formation des élites permet de poser des jalons dans le cadre de la lutte anti-corruption
3) Qui dit corrompus dit corrupteurs. Evitons le paternalisme. En matière de pillage des Grands Lacs, la belgique n'a pas de grande leçon à donner. La coopération c'est aussi "réparer" les dégâts de la colonisation et des pillages. La Belgique a à cet égard une lourde responsabilité.
je soupçonne agriculteur d'être un agent double nihiliste;-)
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