Ca chauffe pour Yves Leterme. Le pauvre homme n’est pas seulement chargé de trouver une issue à la grave crise institutionnelle du pays, il doit aussi se farcir, en tant que ministre du budget, l’un des pires exercices budgétaires de ces dernières années. Les caisses du Royaume sont vides. Et M. Leterme a deux semaines pour trouver un peu plus de trois milliards d’euros.
Dans les moments difficiles, l’égoïsme a souvent tendance à reprendre le dessus. Verhofstadt III n’échappe pas à la règle. La Boulette a appris de source bien informée que le gouvernement intérimaire s’apprête à retarder de cinq ans l’objectif de 0,7% du PIB pour l’enveloppe de l’aide au développement.
Il était prévu que la Belgique l’atteigne en 2010, cinq ans avant l’échéance fixée au niveau européen. Désormais, il est plus probable que le pays ne fasse pas d’excès de zèle et se contente d’y arriver en 2015. Après tout, cinq ans de plus ou de moins, cela ne fera pas une grande différence : la première fois que les pays riches se sont engagés à atteindre 0,7% du PIB, c’était en 1970. Alors quarante ans ou quarante-cinq ans de retard, vous comprenez bien que le gouvernement s’en contretape.
Tout le gouvernement ? Non. Il y en a un qui sera probablement mois heureux, c’est Charles Michel, le nouveau ministre de la coopération au développement. Souvenez-vous, il avait épinglé son prédécesseur, Armand De Decker, pourtant du même parti que lui. « Les chiffres provisoires relatifs à la coopération au développement pour 2007 ne sont en effet guère fameux. J'ai l'intention de mettre un terme à cette tendance », s’était-il enflammé. Il devra sans doute revenir à des dispositions plus modestes, tout fiston de Big Loulou qu’il soit.
mercredi 30 janvier 2008
mardi 29 janvier 2008
La politique, c'est de la poésie
Le collectif des poètes bruxellois multilingues (si, si, ça existe) lancera ce jeudi un projet plutôt sympathique. Dans une salle du Parlement européen, ses membres présenteront le préambule d'une Constitution européenne en vers. Vu que l'Europe n'a plus de Constitution politique, à peine un banal traité de Lisbonne, ces auteurs entendent lui donner une Constitution poétique.
On pourra toujours demander à Javier Solana ce qu'il en pense. Interrogé lundi soir sur la nouvelle realpolitik de l'Union européenne, qui joue la carte anti-russe et même anti-ONU dans le dossier du Kosovo, le chef de la diplomatie européenne a déclaré: « la politique, ce n'est pas de la poésie ». Il ne connais assurément pas Michel Daerden, ni donc ce collectif bruxellois. Les poètes multilingues déclameront leur préambule jeudi midi. Plus d'info ici.
On pourra toujours demander à Javier Solana ce qu'il en pense. Interrogé lundi soir sur la nouvelle realpolitik de l'Union européenne, qui joue la carte anti-russe et même anti-ONU dans le dossier du Kosovo, le chef de la diplomatie européenne a déclaré: « la politique, ce n'est pas de la poésie ». Il ne connais assurément pas Michel Daerden, ni donc ce collectif bruxellois. Les poètes multilingues déclameront leur préambule jeudi midi. Plus d'info ici.
lundi 28 janvier 2008
Thierry le bienveillant et Carla la Dame de Cœur
Quelques semaines à peine après que Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont officialisé leur relation par le biais d’une ballade hypermédiatisée à Disneyland, Thierry Coljon, critique musical au Soir, s’est fendu d’une biographie de la chanteuse, aux éditions Luc Pire.
Il convient de placer le terme de critique entre guillemets, vu que M. Coljon donne plutôt dans la flagornerie du tout-venant dans le music-business. On peine à se remémorer une chronique véritablement critique signée de sa plume. Avec son nouvel ouvrage, il ne semble pas déroger à ses habitudes. Le titre donne le ton : "Carla Bruni, la dame de cœur" ! On croirait une manchette obséquieuse de Paris Match. Souvenez-vous des vacances en Egypte, quand ils avaient titré "Les amoureux du Nil" !
Que le principal critique musical du Soir soit un vil flatteur pose déjà un problème en soi. Que le quotidien de la rue royale publie un encadré complaisant sur son livre dépasse un petit peu les bornes. Non signé, l’encadré, comme pour entretenir les malentendus. Le courageux auteur anonyme admet bien qu’il s’agit « davantage d’un portrait bienveillant que d’une réelle biographie aux révélations croustillantes ». Mais il note aussi que la publication est un "joli coup". "Un joli cahier photos complète un ouvrage qui se lit comme un roman, celui d’une destinée exceptionnelle qui n’a pas fini de nous intriguer". On ose espérer que Thierry Coljon n’est pas lui-même l’auteur de l’article. Mais alors qui est le collègue qui lui a donné un gentil coup de pouce ?
Il convient de placer le terme de critique entre guillemets, vu que M. Coljon donne plutôt dans la flagornerie du tout-venant dans le music-business. On peine à se remémorer une chronique véritablement critique signée de sa plume. Avec son nouvel ouvrage, il ne semble pas déroger à ses habitudes. Le titre donne le ton : "Carla Bruni, la dame de cœur" ! On croirait une manchette obséquieuse de Paris Match. Souvenez-vous des vacances en Egypte, quand ils avaient titré "Les amoureux du Nil" !
Que le principal critique musical du Soir soit un vil flatteur pose déjà un problème en soi. Que le quotidien de la rue royale publie un encadré complaisant sur son livre dépasse un petit peu les bornes. Non signé, l’encadré, comme pour entretenir les malentendus. Le courageux auteur anonyme admet bien qu’il s’agit « davantage d’un portrait bienveillant que d’une réelle biographie aux révélations croustillantes ». Mais il note aussi que la publication est un "joli coup". "Un joli cahier photos complète un ouvrage qui se lit comme un roman, celui d’une destinée exceptionnelle qui n’a pas fini de nous intriguer". On ose espérer que Thierry Coljon n’est pas lui-même l’auteur de l’article. Mais alors qui est le collègue qui lui a donné un gentil coup de pouce ?
vendredi 25 janvier 2008
Le ministre des Finances préface un ouvrage qui suggère aux entreprises d'éluder l'impôt
En 2006 est sorti aux éditions Larcier un ouvrage intitulé "Les intérêts notionnels: Aspects juridiques, fiscaux et financiers de la déduction pour capital à risque" écrit par Pascal Minne, Thierry Vanwelkenhuyzen et Bruno Colmant (les mêmes auteurs publient en 2008 "Les déductions fiscales à l'impôt des sociétés" qui intègre les intérêts notionnels).
Le système d'intérêt notionnel consiste en une construction fiscale permettant aux entreprises d'obtenir une réduction de l'impôt sur les sociétés. Ce système est entré en vigueur au début de l'année 2006. L'objectif du gouvernement libéral-socialiste était de rendre la Belgique plus attractive fiscalement en vue d'y attirer des investissements et donc créer de l'emploi. Le système devait coûter 500 millions d'euros. Or, à ce stade il en coûte 2,4 milliards.
Dans les milieux socialistes et écologistes, on souligne que certaines entreprises et notamment les banques profiteraient du système pour engranger de substantiels profits. Le magazine Trends évoquait déjà le 15 février 2007 un gain d'1,5 milliard d'euros pour ING en 2006. Il indiquait également qu'Euronext avait orienté vers Bruxelles la trésorerie de son groupe en vue de profiter des intérêts notionnels.
Dans l'ouvrage que les éditions Larcier consacraient aux intérêts notionnels en 2006 figure notamment un chapitre relatif à "l'optimalisation" du mécanisme. On y trouve, schéma à l'appui, des techniques d'ingénierie fiscale évoquant des flux transitant par des filiales voire des sous-filiales d'entreprises. Certains affirment aujourd'hui dans divers milieux bien informés que des entreprises ont créé des filiales en vue de profiter à plein des intérêts notionnels et éluder l'impôt, singulièrement dans le milieu de la finance. En revanche, aucune information n'a encore perlé quant à l'existence d'un effet retour sur l'emploi.
Un des trois auteurs de l'ouvrage, Bruno Colmant est considéré comme le père de la loi sur les intérêts notionnels. Son parcours professionnel est éloquent. M. Colmant était administrateur-délégué d'ING jusqu'en novembre 2006. Il est ensuite devenu chef de cabinet du ministre des Finances Didier Reynders. Fin 2007, il a endossé les habits de président d'Euronext Bruxelles.
"Les intérêts notionnels: Aspects juridiques, fiscaux et financiers de la déduction pour capital à risque" par Pascal Minne, Thierry Vanwelkenhuyzen et Bruno Colmant aux éditions Larcier. Préfacé par Didier Reynders, ministre des Finances, l'ouvrage se termine par ces mots: "Uti, non abuti". User, ne pas abuser. Sic.
Le système d'intérêt notionnel consiste en une construction fiscale permettant aux entreprises d'obtenir une réduction de l'impôt sur les sociétés. Ce système est entré en vigueur au début de l'année 2006. L'objectif du gouvernement libéral-socialiste était de rendre la Belgique plus attractive fiscalement en vue d'y attirer des investissements et donc créer de l'emploi. Le système devait coûter 500 millions d'euros. Or, à ce stade il en coûte 2,4 milliards.
Dans les milieux socialistes et écologistes, on souligne que certaines entreprises et notamment les banques profiteraient du système pour engranger de substantiels profits. Le magazine Trends évoquait déjà le 15 février 2007 un gain d'1,5 milliard d'euros pour ING en 2006. Il indiquait également qu'Euronext avait orienté vers Bruxelles la trésorerie de son groupe en vue de profiter des intérêts notionnels.
Dans l'ouvrage que les éditions Larcier consacraient aux intérêts notionnels en 2006 figure notamment un chapitre relatif à "l'optimalisation" du mécanisme. On y trouve, schéma à l'appui, des techniques d'ingénierie fiscale évoquant des flux transitant par des filiales voire des sous-filiales d'entreprises. Certains affirment aujourd'hui dans divers milieux bien informés que des entreprises ont créé des filiales en vue de profiter à plein des intérêts notionnels et éluder l'impôt, singulièrement dans le milieu de la finance. En revanche, aucune information n'a encore perlé quant à l'existence d'un effet retour sur l'emploi.
Un des trois auteurs de l'ouvrage, Bruno Colmant est considéré comme le père de la loi sur les intérêts notionnels. Son parcours professionnel est éloquent. M. Colmant était administrateur-délégué d'ING jusqu'en novembre 2006. Il est ensuite devenu chef de cabinet du ministre des Finances Didier Reynders. Fin 2007, il a endossé les habits de président d'Euronext Bruxelles.
"Les intérêts notionnels: Aspects juridiques, fiscaux et financiers de la déduction pour capital à risque" par Pascal Minne, Thierry Vanwelkenhuyzen et Bruno Colmant aux éditions Larcier. Préfacé par Didier Reynders, ministre des Finances, l'ouvrage se termine par ces mots: "Uti, non abuti". User, ne pas abuser. Sic.
jeudi 24 janvier 2008
Verhofstadt a-t-il la tête ailleurs ?
Notre Premier ministre pense-t-il déjà ses prochaines responsabilités ? Il ne semble en tout cas ne plus tout à fait avoir la tête à la politique belge. Il est apparu particulièrement détendu lors de sa conférence de presse sur le plan climatique de la Commission européenne, un plan qui aura pourtant pour la Belgique un coût faramineux. Ce ne sera pas moi qui devrai me taper les prochains contrôles budgétaires, semblait penser le chef du gouvernement intérimaire. Au point de s'embrouiller dans ses estimations financières.
Le développement des énergies renouvelables, a-t-il assuré, coûtera deux milliards d'euros au pays jusqu'en 2020. Et ce de façon "non récurrente". Bref, cela coûtera à chaque Belge la modique somme de 200 euros, payable une seule fois, a répété le Premier aux journalistes. Les plus crédules parmi ces derniers ont répercuté l'estimation. Les autres ont recoupé leurs sources, et, renseignement pris, le coût des mesures sera de deux milliards d'euros chaque année, voire trois dans le pire des scénarios. Ca fait une fameuse différence. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait donné une autre manière de se représenter cette somme, exacte celle-à : les Européens devront payer en moyenne trois euros par semaine jusqu'en 2020.
Le développement des énergies renouvelables, a-t-il assuré, coûtera deux milliards d'euros au pays jusqu'en 2020. Et ce de façon "non récurrente". Bref, cela coûtera à chaque Belge la modique somme de 200 euros, payable une seule fois, a répété le Premier aux journalistes. Les plus crédules parmi ces derniers ont répercuté l'estimation. Les autres ont recoupé leurs sources, et, renseignement pris, le coût des mesures sera de deux milliards d'euros chaque année, voire trois dans le pire des scénarios. Ca fait une fameuse différence. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait donné une autre manière de se représenter cette somme, exacte celle-à : les Européens devront payer en moyenne trois euros par semaine jusqu'en 2020.
mercredi 23 janvier 2008
Verhofstadt III travaille d'arrache-pied
Après avoir placé la Belgique en phase maximale de vigilance face à une menace terroriste qui a fait de Bruxelles la seule capitale au monde sans feu d'artifice le 31 décembre, le gouvernement se préoccupe à présent de la situation désastreuse dans un home pour personnes handicapées en Bulgarie.
La diffusion par la VRT d'un documentaire de la BBC (transmis il y a plusieurs mois) relatif aux mauvais traitements subis par de jeunes handicapés dans un home de Bulgarie a suscité un certain émoi en Flandre et entraîné une volée de réactions du ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht et de la ministre des Affaires sociales et de la Santé Laurette Onkelinx, eux-mêmes sensibilisés par des BV (Bekende Vlamingen). Le point est à l'ordre du jour du Conseil des ministres (le gouvernement pourrait allouer un montant de 250.000 euros, geste que l'on peut saluer).
L'émoi est tel que la VRT a décidé de rediffuser le reportage ce mercredi 23 janvier. Les parlementaires se sont quant à eux emparés du dossier et ont auditionné l'ambassadeur de Bulgarie en Belgique.
Loin de nous de banaliser les mauvais traitements subis par ces personnes en Bulgarie mais l'emballement que suscite cette affaire (sans a priori aucun lien avec la Belgique) étonne, alors que des milliers de personnes meurent chaque jour dans l'indifférence, des suites des combats qui ont lieu au Congo.
Le gouvernement Verhofstadt III n'est-il pas en train de profiter de certains événements pour faire croire au quidam qu'il travaille d'arrache-pied? Pour mieux masquer les difficultés toujours persistantes sur le plan institutionnel voire plus encore sur le plan socio-économiques. La question mérite d'être posée.
La diffusion par la VRT d'un documentaire de la BBC (transmis il y a plusieurs mois) relatif aux mauvais traitements subis par de jeunes handicapés dans un home de Bulgarie a suscité un certain émoi en Flandre et entraîné une volée de réactions du ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht et de la ministre des Affaires sociales et de la Santé Laurette Onkelinx, eux-mêmes sensibilisés par des BV (Bekende Vlamingen). Le point est à l'ordre du jour du Conseil des ministres (le gouvernement pourrait allouer un montant de 250.000 euros, geste que l'on peut saluer).
L'émoi est tel que la VRT a décidé de rediffuser le reportage ce mercredi 23 janvier. Les parlementaires se sont quant à eux emparés du dossier et ont auditionné l'ambassadeur de Bulgarie en Belgique.
Loin de nous de banaliser les mauvais traitements subis par ces personnes en Bulgarie mais l'emballement que suscite cette affaire (sans a priori aucun lien avec la Belgique) étonne, alors que des milliers de personnes meurent chaque jour dans l'indifférence, des suites des combats qui ont lieu au Congo.
Le gouvernement Verhofstadt III n'est-il pas en train de profiter de certains événements pour faire croire au quidam qu'il travaille d'arrache-pied? Pour mieux masquer les difficultés toujours persistantes sur le plan institutionnel voire plus encore sur le plan socio-économiques. La question mérite d'être posée.
mardi 22 janvier 2008
Leterme in de twee talen ou le double langage d'Yves L.
Yves Leterme a développé lundi 21 janvier une stratégie de communication rondement ficelée, s'adressant dans le Soir aux citoyens francophones, et dans le Standaard aux citoyens néerlandophones. Interviewé de part et d'autre, M. Leterme ne se contredit pas mais n'aborde pas les mêmes thématiques et la sémantique utilisée est différente selon qu'il s'adresse au nord ou au sud du pays.
Dans l'interview donnée au Standaard, titrée "Les Flamands mettent la pression", Yves Leterme met en garde. La réforme de l'Etat que doit préparer l'Octopus "ne sera pas un chemin de croix, dit-il, si on rate le train cette fois-ci, de gros problèmes vont s'amonceler". Et Yves Leterme d'évoquer l'Octopus comme "la dernière chance pour la Belgique". Il souligne que la détermination du CD&V sur la question de la réforme de l'Etat ne doit pas être sous-estimée.
Dans Le Soir, l'ex-formateur honni par l'opinion publique francophone tente de redorer son blason. Annonçant qu'il "veut faire le bonheur des Belges" et répétant qu'il n'est pas question de séparatisme, M. Leterme souligne notamment que "les Flamands doivent être conscients que ce n'est pas unilatéralement que l'on décide de quel thème on discute". Il évoque également Bruxelles, une Région "égale" aux autres, autonome, que le fédéral devrait mieux financer. Yves Leterme mentionne notamment la question des frontières de Bruxelles, parlant de la constitution d'une structure qui devrait dépasser le cadre des 19 communes. Cela, il n'en pipe mot dans le Standaard.
Les girouettes sont de retour. Vont-elles réussir dans leur entreprise visant à reconquérir le 16? Il leur reste 61 jours pour convaincre. Il n'est pas certain que la stratégie de la com à deux faces soit la meilleure à long terme.
Dans l'interview donnée au Standaard, titrée "Les Flamands mettent la pression", Yves Leterme met en garde. La réforme de l'Etat que doit préparer l'Octopus "ne sera pas un chemin de croix, dit-il, si on rate le train cette fois-ci, de gros problèmes vont s'amonceler". Et Yves Leterme d'évoquer l'Octopus comme "la dernière chance pour la Belgique". Il souligne que la détermination du CD&V sur la question de la réforme de l'Etat ne doit pas être sous-estimée.
Dans Le Soir, l'ex-formateur honni par l'opinion publique francophone tente de redorer son blason. Annonçant qu'il "veut faire le bonheur des Belges" et répétant qu'il n'est pas question de séparatisme, M. Leterme souligne notamment que "les Flamands doivent être conscients que ce n'est pas unilatéralement que l'on décide de quel thème on discute". Il évoque également Bruxelles, une Région "égale" aux autres, autonome, que le fédéral devrait mieux financer. Yves Leterme mentionne notamment la question des frontières de Bruxelles, parlant de la constitution d'une structure qui devrait dépasser le cadre des 19 communes. Cela, il n'en pipe mot dans le Standaard.
Les girouettes sont de retour. Vont-elles réussir dans leur entreprise visant à reconquérir le 16? Il leur reste 61 jours pour convaincre. Il n'est pas certain que la stratégie de la com à deux faces soit la meilleure à long terme.
lundi 21 janvier 2008
Elargissement de Bruxelles: ouverture de Leterme
Yves Leterme, ministre du gouvernement Verhofstadt III chargé de préparer
la réforme institutionnelle vient d'ouvrir spectaculairement le débat en
évoquant, sans encore véritablement s'avancer, les frontières de
Bruxelles. "Je crois qu'à un moment il faut oser une structure ou un
processus décisionnel qui va au-delà des frontières des 19 communes",
a-t-il indiqué lundi 21 janvier dans une interview au Soir. M. Leterme
estime qu'il faut aller plus loin que la communauté urbaine proposée par
Guy Verhofstadt. Il envisage une "structure" et non pas de simples accords
de coopération avec l'hinterland bruxellois. Celui qui est annoncé comme
le futur premier ministre de l'après 23 mars juge que ces accords
constitueraient un processus "lent et lourd".
Dans la même interview, Leterme voit Bruxelles comme une Région égale aux
autres, à financer plus encore par le fédéral. Charles Picqué a applaudi.
la réforme institutionnelle vient d'ouvrir spectaculairement le débat en
évoquant, sans encore véritablement s'avancer, les frontières de
Bruxelles. "Je crois qu'à un moment il faut oser une structure ou un
processus décisionnel qui va au-delà des frontières des 19 communes",
a-t-il indiqué lundi 21 janvier dans une interview au Soir. M. Leterme
estime qu'il faut aller plus loin que la communauté urbaine proposée par
Guy Verhofstadt. Il envisage une "structure" et non pas de simples accords
de coopération avec l'hinterland bruxellois. Celui qui est annoncé comme
le futur premier ministre de l'après 23 mars juge que ces accords
constitueraient un processus "lent et lourd".
Dans la même interview, Leterme voit Bruxelles comme une Région égale aux
autres, à financer plus encore par le fédéral. Charles Picqué a applaudi.
dimanche 20 janvier 2008
Ces has been (qui s'ignorent)
Quel est le point commun entre Eddy Merckx et Morrissey? A priori pas grand chose ne rapproche le dandy de la pop du parrain de la petite reine (la drogue?) si ce n'est que tous deux sont aujourd'hui simplement dépassés après avoir connu les fastes de la célébrité. Et pourtant ils s'accrochent. Coûte que coûte.
Eddy Merckx. Le cannibale. L'homme qui a marqué à jamais le vélo de son empreinte. Ses cinq tours de France. Le record de l'heurrre. Un palmarès inégalé. Il est un dieu. Une icône qui continue à graviter dans le monde du cyclisme et à jouer de son influence. Invité des plateaux télé, le baron de Meise s'étale en long et large (moins en large depuis qu'il a perdu beaucoup des effets de la cortisone, euh pardon, de poids) dans la presse et voilà même que son image est utilisée par la Fondation Damien pour guérir la lèpre en Afrique (en visite au Congo, il a indiqué cette semaine ne pas avoir imaginé qu'une telle détresse puisse exister à quelques heures de Bruxelles, il faut croire qu'il ne lit que les résultats de critériums dans le Laatste Nieuws). Un homme à l'éthique presqu'unanimement jugée irréprochable et très certainement au sein de cette grande léproserie qu'est la sainte famille de la bicyclette. Une image tellement scintillante qu'elle vient à en aveugler au-delà des béni-oui-oui altruistes. Tous semblent pédaler dans la choucroute (garnie). Eddy est un héros. Un surhomme qui a gravi les plus grands cols en champion, à l'eau claire et adoubé nombre de chevaliers qui ont tenté de l'imiter. Le baron de l'éthique qui pique reste intouchable. Et omniprésent.
Les Smiths ont écrit parmi les plus belles pages de l'histoire du rock propulsant Morrissey au Panthéon de la musique alternative. Mais aujourd'hui, The Moz is dead. Certains finissent par regretter qu'il n'ait pas goûté au firmament, au sommet de sa gloire, emporté par un mauvais trip, claquant sous les feux des projecteurs, ou mortellement covoituré, telle une Chantal Nobel jetée contre un platane par feu Sacha Distel. Sacha Distel? Oui! Sacha Distel, devenu source d'inspiration pour un Moz devenu caricature (de lui-même?), aux côtés de la muse Brigitte Bardot (Meat is Murder, attention à ces immigrés qui mangent des phoques pour porter leur fourrure), de Claude Brasseur apparaissant tous sur grand écran samedi 19 janvier à l'Aéronef de Lille (bon il y avait aussi sur l'écran les géniaux New York Dolls just looking for a kiss), en préambule d'un pitoyable concert-tenue-de-ville-exigé (au vestiaire figurait une liste des nombreux objets que le provocant Morrissey ne souhaitait pas voir arborés parmi lesquels les blousons de cuir, re-Meat is Murder?)
J'arrêterai là ces quelques considérations au risque prétentieux de devenir à mon tour un has been de la blogosphère et en remerciant tous ceux qui, muses à leur façon, m'ont invité à emprunter leurs quelques réflexions qui ont guidé la rédaction de ces lignes (pour les droits d'auteur ils repasseront, le Moz a vidé ma tirelire). C'est l'hiver. Cela sent la soupe (au lait). Et ça fait parfois du bien de cracher dedans. On vit une époque formidable.
Eddy Merckx. Le cannibale. L'homme qui a marqué à jamais le vélo de son empreinte. Ses cinq tours de France. Le record de l'heurrre. Un palmarès inégalé. Il est un dieu. Une icône qui continue à graviter dans le monde du cyclisme et à jouer de son influence. Invité des plateaux télé, le baron de Meise s'étale en long et large (moins en large depuis qu'il a perdu beaucoup des effets de la cortisone, euh pardon, de poids) dans la presse et voilà même que son image est utilisée par la Fondation Damien pour guérir la lèpre en Afrique (en visite au Congo, il a indiqué cette semaine ne pas avoir imaginé qu'une telle détresse puisse exister à quelques heures de Bruxelles, il faut croire qu'il ne lit que les résultats de critériums dans le Laatste Nieuws). Un homme à l'éthique presqu'unanimement jugée irréprochable et très certainement au sein de cette grande léproserie qu'est la sainte famille de la bicyclette. Une image tellement scintillante qu'elle vient à en aveugler au-delà des béni-oui-oui altruistes. Tous semblent pédaler dans la choucroute (garnie). Eddy est un héros. Un surhomme qui a gravi les plus grands cols en champion, à l'eau claire et adoubé nombre de chevaliers qui ont tenté de l'imiter. Le baron de l'éthique qui pique reste intouchable. Et omniprésent.
Les Smiths ont écrit parmi les plus belles pages de l'histoire du rock propulsant Morrissey au Panthéon de la musique alternative. Mais aujourd'hui, The Moz is dead. Certains finissent par regretter qu'il n'ait pas goûté au firmament, au sommet de sa gloire, emporté par un mauvais trip, claquant sous les feux des projecteurs, ou mortellement covoituré, telle une Chantal Nobel jetée contre un platane par feu Sacha Distel. Sacha Distel? Oui! Sacha Distel, devenu source d'inspiration pour un Moz devenu caricature (de lui-même?), aux côtés de la muse Brigitte Bardot (Meat is Murder, attention à ces immigrés qui mangent des phoques pour porter leur fourrure), de Claude Brasseur apparaissant tous sur grand écran samedi 19 janvier à l'Aéronef de Lille (bon il y avait aussi sur l'écran les géniaux New York Dolls just looking for a kiss), en préambule d'un pitoyable concert-tenue-de-ville-exigé (au vestiaire figurait une liste des nombreux objets que le provocant Morrissey ne souhaitait pas voir arborés parmi lesquels les blousons de cuir, re-Meat is Murder?)
J'arrêterai là ces quelques considérations au risque prétentieux de devenir à mon tour un has been de la blogosphère et en remerciant tous ceux qui, muses à leur façon, m'ont invité à emprunter leurs quelques réflexions qui ont guidé la rédaction de ces lignes (pour les droits d'auteur ils repasseront, le Moz a vidé ma tirelire). C'est l'hiver. Cela sent la soupe (au lait). Et ça fait parfois du bien de cracher dedans. On vit une époque formidable.
vendredi 18 janvier 2008
Un couple infernal pour protéger les consommateurs
Les compétences relatives à la protection des consommateurs sont désormais disséminées. Le gouvernement Verhofstadt III compte en effet deux ministres pour une seule charge: la MR Sabine Laruelle et le PS Paul Magnette.
L'arrêté royal du 27 décembre qui précise les compétences des ministres accorde la tutelle sur le SPP Protection des consommateurs (une très discrète coquille vide présidée par le très discret Christophe Courouble) à Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Energie. Quant à la répartition des compétences au sein du département, Paul Magnette et Sabine Laruelle sont contraints de s'accorder via un accord de coopération (sur son site internet Mme Laruelle s'attribue la protection des consommateurs parmi ses compétences; Paul Magnette n'a pas encore, lui, de site internet).
Deux ministres pour un département qui n'est traditionnellement pas considéré comme un fleuron du gouvernement. Ce n'est pas certain que le consommateur, lui, y gagnera.
L'arrêté royal du 27 décembre qui précise les compétences des ministres accorde la tutelle sur le SPP Protection des consommateurs (une très discrète coquille vide présidée par le très discret Christophe Courouble) à Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Energie. Quant à la répartition des compétences au sein du département, Paul Magnette et Sabine Laruelle sont contraints de s'accorder via un accord de coopération (sur son site internet Mme Laruelle s'attribue la protection des consommateurs parmi ses compétences; Paul Magnette n'a pas encore, lui, de site internet).
Deux ministres pour un département qui n'est traditionnellement pas considéré comme un fleuron du gouvernement. Ce n'est pas certain que le consommateur, lui, y gagnera.
Verhofstadt à nouveau candidat à l'Europe ?
La presse européenne bruissait de rumeurs ce vendredi sur les prochaines nominations à la tête de l'UE, un an et demi avant le scrutin européen de 2009. La présence de Tony Blair au congrès de l'UMP le week-end dernier a alimenté les spéculations tout au long de la semaine. Balladur s'est même fendu d'une tribune dans le Monde pour s'opposer à sa désignation au poste de président du Conseil (une nouvelle fonction introduite par le traité de Lisbonne).
Tony Blair n'est pas le seul nom qui circule: outre celui de Barroso, qui est candidat à sa propre succession (à la Commission), ceux de José Maria Aznar, d'Alexandre Kwasniewski, de Jean-Claude Juncker sont évoqués, à côté de celui de notre Guy national. Il faut dire qu'en théorie, Verhofstadt sera en chômage technique à partir du 23 mars. Beaucoup voient en l'auteur des “Etats-Unis d'Europe” (prix du Livre européen de l'année) un candidat potentiel. Le principal intéressé n'a évidemment encore rien laissé filtrer.
Tony Blair n'est pas le seul nom qui circule: outre celui de Barroso, qui est candidat à sa propre succession (à la Commission), ceux de José Maria Aznar, d'Alexandre Kwasniewski, de Jean-Claude Juncker sont évoqués, à côté de celui de notre Guy national. Il faut dire qu'en théorie, Verhofstadt sera en chômage technique à partir du 23 mars. Beaucoup voient en l'auteur des “Etats-Unis d'Europe” (prix du Livre européen de l'année) un candidat potentiel. Le principal intéressé n'a évidemment encore rien laissé filtrer.
Armand De Decker pas fameux comme ministre de la Coopération, selon Charles Michel
Le constat est tiré par le nouveau ministre compétent Charles Michel: le financement de la Coopération en 2007 n'aura pas été terrible. Une analyse guère reluisante pour son collègue de parti, l'actuel président du Sénat Armand De Decker, qui a assumé la charge de ministre de la Coopération durant les six premiers mois de l'année et qui à cet égard a négocié le budget de son département. Charles Michel n'a pas fait dans la dentelle mercredi 16 janvier en Commission de la Chambre. "Les chiffres provisoires relatifs à la coopération au développement pour 2007 ne sont en effet guère
fameux. J'ai l'intention de mettre un terme à cette tendance", a-t-il lancé.
fameux. J'ai l'intention de mettre un terme à cette tendance", a-t-il lancé.
Anne-Marie Lizin victime de maccarthysme
La bouillonnante sénatrice-bourgmestre de Huy n'est pas une sainte. C'est une femme de pouvoir prête à beaucoup de choses pour arriver à ses fins comme beaucoup d'hommes et de femmes de pouvoir, en politique, dans le privé, dans les cénacles médiatiques, les lobbies, le secteur culturel, l'associatif, la fonction publique, la justice, etc.
Lâchée par une échevine socialiste, amie de vingt ans, Anne-Marie Lizin se trouve depuis quelques jours au centre d'une tourmente médiatique pour avoir, selon ses détracteurs, fait appel à du personnel communal qui, durant ses heures de travail, aurait fait de la propagande électorale pour son compte sur les marchés durant la campagne 2007.
Plusieurs choses. On peut parfaitement s'imaginer qu'à l'instar d'une grande partie des mandataires de ce pays et de tous les pays du monde, Mme Lizin ait usé de son influence pour que son personnel agisse de la sorte. Si cela s'avère vrai, ce serait parfaitement condamnable, sur le plan éthique mais également sur le plan judiciaire.
Mais à lire ce que rapporte la presse, on n'en est pas là. Qu'en est-il? Il apparaît, documents à l'appui, qu'une personne au moins au sein des services communaux a fauté. De bonne foi, par omission... c'est évidemment difficile à croire.
Cela étant dit, une enquête administrativre est en cours à l'initiative du ministre de tutelle, Philippe Courard. Le bon sens ne voudrait-il pas que l'on attende les conclusions de cette enquête, le parquet, par ailleurs, estimant, qu'à ce stade, il ne dispose pas d'éléments suffisants pour ouvrir un dossier. Par ailleurs, encore faudrait-il, même si l'un ou l'autre travailleur communal venait à, in fine, être inquiété, que l'on prouve, juridiquement s'entend, la responsabilité de la sulfureuse bourgmestre.
Quant aux insultes rapportées dont celle de "nazie" qui aurait été lancée par Mme Lizin à l'endroit de la députée régionale Ecolo Monika Dethier-Neumann (elle-même détentrice d'un 'Pan d'Or' en 2007 pour avoir qualifié Joëlle Milquet de 'beauté bon marché';-), cela est évidemment d'une gravité extrême. Mais là aussi, c'est, à ce stade, parole contre parole. Si la bourgmestre de Huy l'a effectivement prononcée, c'est inexcusable et on voit mal comment elle pourrait rester à son poste. Si elle ne l'a pas prononcé, c'est tout aussi grave. On lui aurait reproché des faits particulièrement sévères en vue de la déstabiliser. Il faut aussi, et ces lignes vont peut-être choquer, tenir compte du contexte de cet échange verbal viril, se rappelant la maxime de Pierre Desproges "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". Je ne veux pas par là minimiser la gravité des présumées insultes qui lorsqu'elles sont prononcées mais surtout lorsqu'elles sont rendues publiques ne font qu'atténuer l'horreur nazie ou fasciste. Je veux dire que Mme Lizin, qui n'est pas réputée d'extrême droite, aurait manqué de prudence s'il s'avérait qu'elle a effectivement traité Mme Dethier, germanophone, de 'nazie', et que, rendue publique cette faute ne pourrait évidemment qu'entraîner une condamnation unanime. Je voudrais, enfin, également préciser que l'on ne connait pas la teneur globale de l'échange qu'ont eu les deux protagonistes.
On peut comprendre que la presse s'intéresse à cette nouvelle affaire Lizin. De là à écrire des pages entières jour après jour à propos de faits qui reposent essentiellement sur des témoignages souvent anonymes de personnes aigries (probablement parfois à juste titre vu la chape de plomb que fait peser la dame de fer socialiste), cela commence furieusement à ressembler à un lynchage.
Il court de nombreuses rumeurs souvent invérifiables dans le landerneau politico-médiatique sur l'attribution fictive de marchés dans de nombreux départements, la vente de bâtiments publics qui ne rapporterait pas qu'aux seuls investisseurs, les jeux d'influence d'une kyrielle de potentats locaux, les nominations politiques mal déguisées, les nombreuses lettres à magistrats rédigées par des politiques (on se souvient à cet égard qu'une précédente affaire Lizin avait été dénoncée à juste titre), le passé pas toujours clair de certains chevaliers blancs de la politique, etc.
Ne nous y trompons pas quand des faits méritent condamnation, il n'y a pas lieu d'être laxiste et de tergiverser. Mais il s'agit de faire preuve d'équité d'une part et d'apprécier les choses à leur juste mesure d'autre part, tout en gardant aussi, par ailleurs, en mémoire, que, comme pour tout citoyen, "l'erreur" est humaine (je ne dis pas ça pour "l'affaire Lizin" mais pour la gestion de la chose publique en général).
Dans son édito, le rédacteur en chef adjoint du Soir Luc Delfosse propose une piste qui mérite réflexion: ne faut-il pas limiter, par exemple à deux législatures, le titre de bourgmestre, afin d'éviter les potentats locaux. Poursuivant la réflexion initiée par ce vieux de la veille, ne faut-il pas aussi limiter les mandats de certains chefs de rédaction, en vue d'éviter les potentats médiatiques. Quand on balaye, c'est aussi devant sa porte.
Lâchée par une échevine socialiste, amie de vingt ans, Anne-Marie Lizin se trouve depuis quelques jours au centre d'une tourmente médiatique pour avoir, selon ses détracteurs, fait appel à du personnel communal qui, durant ses heures de travail, aurait fait de la propagande électorale pour son compte sur les marchés durant la campagne 2007.
Plusieurs choses. On peut parfaitement s'imaginer qu'à l'instar d'une grande partie des mandataires de ce pays et de tous les pays du monde, Mme Lizin ait usé de son influence pour que son personnel agisse de la sorte. Si cela s'avère vrai, ce serait parfaitement condamnable, sur le plan éthique mais également sur le plan judiciaire.
Mais à lire ce que rapporte la presse, on n'en est pas là. Qu'en est-il? Il apparaît, documents à l'appui, qu'une personne au moins au sein des services communaux a fauté. De bonne foi, par omission... c'est évidemment difficile à croire.
Cela étant dit, une enquête administrativre est en cours à l'initiative du ministre de tutelle, Philippe Courard. Le bon sens ne voudrait-il pas que l'on attende les conclusions de cette enquête, le parquet, par ailleurs, estimant, qu'à ce stade, il ne dispose pas d'éléments suffisants pour ouvrir un dossier. Par ailleurs, encore faudrait-il, même si l'un ou l'autre travailleur communal venait à, in fine, être inquiété, que l'on prouve, juridiquement s'entend, la responsabilité de la sulfureuse bourgmestre.
Quant aux insultes rapportées dont celle de "nazie" qui aurait été lancée par Mme Lizin à l'endroit de la députée régionale Ecolo Monika Dethier-Neumann (elle-même détentrice d'un 'Pan d'Or' en 2007 pour avoir qualifié Joëlle Milquet de 'beauté bon marché';-), cela est évidemment d'une gravité extrême. Mais là aussi, c'est, à ce stade, parole contre parole. Si la bourgmestre de Huy l'a effectivement prononcée, c'est inexcusable et on voit mal comment elle pourrait rester à son poste. Si elle ne l'a pas prononcé, c'est tout aussi grave. On lui aurait reproché des faits particulièrement sévères en vue de la déstabiliser. Il faut aussi, et ces lignes vont peut-être choquer, tenir compte du contexte de cet échange verbal viril, se rappelant la maxime de Pierre Desproges "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". Je ne veux pas par là minimiser la gravité des présumées insultes qui lorsqu'elles sont prononcées mais surtout lorsqu'elles sont rendues publiques ne font qu'atténuer l'horreur nazie ou fasciste. Je veux dire que Mme Lizin, qui n'est pas réputée d'extrême droite, aurait manqué de prudence s'il s'avérait qu'elle a effectivement traité Mme Dethier, germanophone, de 'nazie', et que, rendue publique cette faute ne pourrait évidemment qu'entraîner une condamnation unanime. Je voudrais, enfin, également préciser que l'on ne connait pas la teneur globale de l'échange qu'ont eu les deux protagonistes.
On peut comprendre que la presse s'intéresse à cette nouvelle affaire Lizin. De là à écrire des pages entières jour après jour à propos de faits qui reposent essentiellement sur des témoignages souvent anonymes de personnes aigries (probablement parfois à juste titre vu la chape de plomb que fait peser la dame de fer socialiste), cela commence furieusement à ressembler à un lynchage.
Il court de nombreuses rumeurs souvent invérifiables dans le landerneau politico-médiatique sur l'attribution fictive de marchés dans de nombreux départements, la vente de bâtiments publics qui ne rapporterait pas qu'aux seuls investisseurs, les jeux d'influence d'une kyrielle de potentats locaux, les nominations politiques mal déguisées, les nombreuses lettres à magistrats rédigées par des politiques (on se souvient à cet égard qu'une précédente affaire Lizin avait été dénoncée à juste titre), le passé pas toujours clair de certains chevaliers blancs de la politique, etc.
Ne nous y trompons pas quand des faits méritent condamnation, il n'y a pas lieu d'être laxiste et de tergiverser. Mais il s'agit de faire preuve d'équité d'une part et d'apprécier les choses à leur juste mesure d'autre part, tout en gardant aussi, par ailleurs, en mémoire, que, comme pour tout citoyen, "l'erreur" est humaine (je ne dis pas ça pour "l'affaire Lizin" mais pour la gestion de la chose publique en général).
Dans son édito, le rédacteur en chef adjoint du Soir Luc Delfosse propose une piste qui mérite réflexion: ne faut-il pas limiter, par exemple à deux législatures, le titre de bourgmestre, afin d'éviter les potentats locaux. Poursuivant la réflexion initiée par ce vieux de la veille, ne faut-il pas aussi limiter les mandats de certains chefs de rédaction, en vue d'éviter les potentats médiatiques. Quand on balaye, c'est aussi devant sa porte.
jeudi 17 janvier 2008
L'extrême droite européenne unie dans la haine des étrangers
“Je t'aime, moi non plus”... Les relations tumultueuses entre les partis européens d'extrême droite ont connu un nouveau moment fort ce jeudi, avec la création d'un réseau de “Ville contre l'islamisation”.
Pas facile de s'unir quand on prêche la haine de l'autre. Ainsi, au Parlement européen, les partis extrémistes ont-ils peiné pendant des années avant de réussir à mettre sur pied un éphémère groupe, baptisé “Identité, Tradition et souveraineté” (ITS).
Ce groupe de 23 députés a implosé en novembre dernier après le coup de sang de ses cinq membres roumains contre les propos peu amènes d'Alexandra Mussolini, la petite fille de vous savez qui.
A la suite d'un fait divers sordide en Italie, elle avait accusé les Roumains d'avoir “fait de l'infraction un mode de vie", les déclarant “indésirables” en Italie (voir aussi notre Boulette sur les déclarations du commissaire Frattini à ce sujet). C'en fut trop pour les cinq défenseurs de la Grande Roumanie, qui, ni une ni deux, avaient plié bagages, privant au passage le groupe ITS d'une généreuse dotation.
Mais un ennemi commun peut être un ciment puissant pour les couples qui battent de l'aile. En l'occurrence, c'est l'islamophobie qui fait office de Viagra.
Réunis jeudi (à Anvers, bien évidemment), plusieurs partis d'extrême-droite ont lancé un mouvement qui doit lutter contre “l'islamisation rampante de l'Europe occidentale”.
Tout en finesse, l'ancien commissaire de la police anversoise Bert Debie a déclaré qu'”il faut arrêter d'ouvrir des mosquées dans des villes comme Anvers”. “Il faut stopper l'arrivée d'immigrants musulmans et il faut que les magasins islamistes (sic) respectent la législation belge en matière d'hygiène ou de lois sociales, ou qu'ils ferment", s'est étranglé le conseiller communal du Vlaams Belang.
Au milieu de la presse internationale, se bousculaient aussi des responsables du FPOe autrichien, du Republikaner allemand et du BNP britannique. On trouvait encore bien quelques racistes danois, italiens et français. Par contre, pas de trace de Roumains. L'intolérance a ses limites...
Pas facile de s'unir quand on prêche la haine de l'autre. Ainsi, au Parlement européen, les partis extrémistes ont-ils peiné pendant des années avant de réussir à mettre sur pied un éphémère groupe, baptisé “Identité, Tradition et souveraineté” (ITS).
Ce groupe de 23 députés a implosé en novembre dernier après le coup de sang de ses cinq membres roumains contre les propos peu amènes d'Alexandra Mussolini, la petite fille de vous savez qui.
A la suite d'un fait divers sordide en Italie, elle avait accusé les Roumains d'avoir “fait de l'infraction un mode de vie", les déclarant “indésirables” en Italie (voir aussi notre Boulette sur les déclarations du commissaire Frattini à ce sujet). C'en fut trop pour les cinq défenseurs de la Grande Roumanie, qui, ni une ni deux, avaient plié bagages, privant au passage le groupe ITS d'une généreuse dotation.
Mais un ennemi commun peut être un ciment puissant pour les couples qui battent de l'aile. En l'occurrence, c'est l'islamophobie qui fait office de Viagra.
Réunis jeudi (à Anvers, bien évidemment), plusieurs partis d'extrême-droite ont lancé un mouvement qui doit lutter contre “l'islamisation rampante de l'Europe occidentale”.
Tout en finesse, l'ancien commissaire de la police anversoise Bert Debie a déclaré qu'”il faut arrêter d'ouvrir des mosquées dans des villes comme Anvers”. “Il faut stopper l'arrivée d'immigrants musulmans et il faut que les magasins islamistes (sic) respectent la législation belge en matière d'hygiène ou de lois sociales, ou qu'ils ferment", s'est étranglé le conseiller communal du Vlaams Belang.
Au milieu de la presse internationale, se bousculaient aussi des responsables du FPOe autrichien, du Republikaner allemand et du BNP britannique. On trouvait encore bien quelques racistes danois, italiens et français. Par contre, pas de trace de Roumains. L'intolérance a ses limites...
Le confédéralisme avec Bruxelles élargie ou le chaos avant le séparatisme
La famille sociale-chrétienne humaniste est la dernière des trois familles traditionnelles à ne pas sembler s’inscrire dans une évolution qui conduirait la Belgique à se muer en une confédération dans laquelle l’essentiel des pouvoirs appartiendrait aux Régions dont Bruxelles verrait son territoire élargi.
Premièrement, si des représentants de l’ensemble des partis flamands rejettent l’idée que l’on touche à la frontière linguistique, il ressort que certains mandataires tels que le ministre bruxellois Pascal Smet (sp.a) et le sénateur du groupe Open Vld, Roland Duchâtelet, président de Vivant ont évoqué récemment la perspective d’un élargissement de Bruxelles. On peut se demander si la sortie de ce dernier n’a d’ailleurs pas été téléguidée par les libéraux flamands afin de tester l’hypothèse. On remarquera également que si le Premier ministre Guy Verhofstadt ne va pas aussi loin, il n’en évoque pas moins l’idée d’une « communauté urbaine » plus large que l’actuelle Région-capitale. Une évolution. On soulignera également que lors du lancement de l’octopus, Yves Leterme, dont le parti, le CD&V s’est toujours montré hostile à l’existence de la Région bruxelloise a évoqué la nécessité de doter la Région-capitale d’un véritable statut et d’un financement. Il n’en reste pas moins que le CD&V-N-VA (pour l’ironie, on notera quand même que le frère du président nationaliste Bart De Wever a plaidé l’élargissement) reste le plus hostile à une extension du nombre de communes à Bruxelles.
Du côté francophone, on se rend compte qu’inéluctablement les mois qui viennent entraîneront un changement radical dans les structures du pays. Le Mouvement flamand est inarrêtable (et certains changements sont par ailleurs souhaitables, Ndlr). Alors que dans un premier temps, l’ensemble des partis francophones a relayé à l’unisson la revendication FDF d’un élargissement de la Région-capitale en vue de bloquer les exigences flamandes de régionalisation, la demande d’une extension des communes bruxelloises est motivée aujourd’hui par la perspective de la confédération belge qui se dessine voire, à terme, par celle du séparatisme en cas d’échec des négociations. Dès lors, hormis au cdH, probablement le parti le plus belgicain, côté francophone, le credo semble clair : d’accord pour le confédéralisme ou le fédéralisme de coopération mais dans ce cas il faut un lien territorial entre Bruxelles et la Wallonie.
Quelques déclarations permettent d’étayer la nouvelle donne. Dans un entretien donné au Vif en compagnie du ministre-président flamand Yves Leterme, Marie Arena a dit ne pas être opposée à une discussion visant, sur la base de l'article 35 de la Constitution (celui qui définit les compétences des entités), à dresser une liste des compétences qui doivent rester fédérales (c’est le vœux flamand et notamment le credo de Spirit), à partir du moment où l'on préserve les solidarités, c'est-à-dire que l'alimentation des caisses de la sécurité sociale reste garantie pour l'ensemble des Belges.
Le vice-président du PS Philippe Moureaux a estimé dans le même hebdomadaire que les Francophones ont intérêt à accepter le confédéralisme, afin d'éviter le séparatisme. En échange de cette concession aux demandes flamandes, il faut selon lui obtenir un verrou, qui exige une majorité parlementaire des trois quarts pour toute modification constitutionnelle ultérieure.
Enfin, dans le quotidien Le Monde, Didier Reynders faisait preuve du même réalisme fin 2007. "La logique à l'oeuvre en Belgique est celle d'une confédération. L'enjeu est donc d'apprendre à faire vivre ensemble des gens qui se meuvent déjà dans des univers différents. Et c'est cela qui me semble encore possible", indiquait-il.
L’enjeu aujourd’hui semble assez clair : ou on se dirige vers le confédéralisme moyennant un élargissement de la Région bruxelloise ou on file tout droit (c’est vite dit car cela sera très compliqué) vers le séparatisme. Ce serait alors une longue période de chaos car il faudrait alors se déchirer sur Bruxelles, la dette, la représentation et la reconnaissance sur le plan international, etc.
D'une part, le cdH ne semble pas encore avoir compris qu'il incombait aux hommes et aux femmes d'état de se tourner vers l'avenir en sortant définitivement de 20ème siècle.
D'autre part, tous les partis flamands, et singulièrement le CD&V, ne semblent pas encore avoir pris conscience du retournement de situation dans le chef des partis francophones.
Or, même si elle est encore à mille lieues de la Flandre, la Wallonie se redresse économiquement et la démographie joue en sa faveur sur le long terme. Le séparatisme ne serait certes pas une bonne chose et couperait l'élan de ce redressement, annonçant une politique d'austérité. Mais la Flandre aussi s'en trouverait affectée, vu notamment une démographie moins favorable (moins de naissances et un vieillissement plus important qui fait notamment que jamais un parti flamand n'a estimé que notre système de pension -pourtant en décrochage par rapport au reste de l'UE- ne fonctionnait plus et qu'une régionalisation s'imposait;-))).
Les chrétiens-démocrates flamands ont toujours donné, ces dernières années, l’impression de brandir le confédéralisme ou le séparatisme comme un moyen de faire chanter les partis francophones qui n’accepteraient pas leurs réformes. Chiche !, semblent leur répondre aujourd’hui leurs interlocuteurs. Les partis francophones ne sont plus attachés à une Belgique qui irait à l’encontre de leurs volontés, et notamment une Belgique qui n’offrirait pas de perspectives socio-économiques aux Wallons et aux Bruxellois et qui ne donnerait pas les garanties qu’en cas de suspicion d’une volonté de séparation à terme, les francophones ne se retrouvent dans un espace morcelé qui, dans un scénario du pire, ouvrirait la boîte de pandore d’une balkanisation occidentale.
Premièrement, si des représentants de l’ensemble des partis flamands rejettent l’idée que l’on touche à la frontière linguistique, il ressort que certains mandataires tels que le ministre bruxellois Pascal Smet (sp.a) et le sénateur du groupe Open Vld, Roland Duchâtelet, président de Vivant ont évoqué récemment la perspective d’un élargissement de Bruxelles. On peut se demander si la sortie de ce dernier n’a d’ailleurs pas été téléguidée par les libéraux flamands afin de tester l’hypothèse. On remarquera également que si le Premier ministre Guy Verhofstadt ne va pas aussi loin, il n’en évoque pas moins l’idée d’une « communauté urbaine » plus large que l’actuelle Région-capitale. Une évolution. On soulignera également que lors du lancement de l’octopus, Yves Leterme, dont le parti, le CD&V s’est toujours montré hostile à l’existence de la Région bruxelloise a évoqué la nécessité de doter la Région-capitale d’un véritable statut et d’un financement. Il n’en reste pas moins que le CD&V-N-VA (pour l’ironie, on notera quand même que le frère du président nationaliste Bart De Wever a plaidé l’élargissement) reste le plus hostile à une extension du nombre de communes à Bruxelles.
Du côté francophone, on se rend compte qu’inéluctablement les mois qui viennent entraîneront un changement radical dans les structures du pays. Le Mouvement flamand est inarrêtable (et certains changements sont par ailleurs souhaitables, Ndlr). Alors que dans un premier temps, l’ensemble des partis francophones a relayé à l’unisson la revendication FDF d’un élargissement de la Région-capitale en vue de bloquer les exigences flamandes de régionalisation, la demande d’une extension des communes bruxelloises est motivée aujourd’hui par la perspective de la confédération belge qui se dessine voire, à terme, par celle du séparatisme en cas d’échec des négociations. Dès lors, hormis au cdH, probablement le parti le plus belgicain, côté francophone, le credo semble clair : d’accord pour le confédéralisme ou le fédéralisme de coopération mais dans ce cas il faut un lien territorial entre Bruxelles et la Wallonie.
Quelques déclarations permettent d’étayer la nouvelle donne. Dans un entretien donné au Vif en compagnie du ministre-président flamand Yves Leterme, Marie Arena a dit ne pas être opposée à une discussion visant, sur la base de l'article 35 de la Constitution (celui qui définit les compétences des entités), à dresser une liste des compétences qui doivent rester fédérales (c’est le vœux flamand et notamment le credo de Spirit), à partir du moment où l'on préserve les solidarités, c'est-à-dire que l'alimentation des caisses de la sécurité sociale reste garantie pour l'ensemble des Belges.
Le vice-président du PS Philippe Moureaux a estimé dans le même hebdomadaire que les Francophones ont intérêt à accepter le confédéralisme, afin d'éviter le séparatisme. En échange de cette concession aux demandes flamandes, il faut selon lui obtenir un verrou, qui exige une majorité parlementaire des trois quarts pour toute modification constitutionnelle ultérieure.
Enfin, dans le quotidien Le Monde, Didier Reynders faisait preuve du même réalisme fin 2007. "La logique à l'oeuvre en Belgique est celle d'une confédération. L'enjeu est donc d'apprendre à faire vivre ensemble des gens qui se meuvent déjà dans des univers différents. Et c'est cela qui me semble encore possible", indiquait-il.
L’enjeu aujourd’hui semble assez clair : ou on se dirige vers le confédéralisme moyennant un élargissement de la Région bruxelloise ou on file tout droit (c’est vite dit car cela sera très compliqué) vers le séparatisme. Ce serait alors une longue période de chaos car il faudrait alors se déchirer sur Bruxelles, la dette, la représentation et la reconnaissance sur le plan international, etc.
D'une part, le cdH ne semble pas encore avoir compris qu'il incombait aux hommes et aux femmes d'état de se tourner vers l'avenir en sortant définitivement de 20ème siècle.
D'autre part, tous les partis flamands, et singulièrement le CD&V, ne semblent pas encore avoir pris conscience du retournement de situation dans le chef des partis francophones.
Or, même si elle est encore à mille lieues de la Flandre, la Wallonie se redresse économiquement et la démographie joue en sa faveur sur le long terme. Le séparatisme ne serait certes pas une bonne chose et couperait l'élan de ce redressement, annonçant une politique d'austérité. Mais la Flandre aussi s'en trouverait affectée, vu notamment une démographie moins favorable (moins de naissances et un vieillissement plus important qui fait notamment que jamais un parti flamand n'a estimé que notre système de pension -pourtant en décrochage par rapport au reste de l'UE- ne fonctionnait plus et qu'une régionalisation s'imposait;-))).
Les chrétiens-démocrates flamands ont toujours donné, ces dernières années, l’impression de brandir le confédéralisme ou le séparatisme comme un moyen de faire chanter les partis francophones qui n’accepteraient pas leurs réformes. Chiche !, semblent leur répondre aujourd’hui leurs interlocuteurs. Les partis francophones ne sont plus attachés à une Belgique qui irait à l’encontre de leurs volontés, et notamment une Belgique qui n’offrirait pas de perspectives socio-économiques aux Wallons et aux Bruxellois et qui ne donnerait pas les garanties qu’en cas de suspicion d’une volonté de séparation à terme, les francophones ne se retrouvent dans un espace morcelé qui, dans un scénario du pire, ouvrirait la boîte de pandore d’une balkanisation occidentale.
Les entreprises s'engraissent au détriment de l'Etat
Les recettes de l'impôt des sociétés ont augmenté de 0,69% en 2006 alors que la même année leurs bénéfices ont grimpé de 35%! Ces chiffres ont été donnés mercredi en Commission de la Chambre par le député sp.a Dirk Van der Maelen qui interrogeait le ministre des Finances. Didier Reynders n'a pas réfuté ces chiffres.
Le député sp.a interrogeait le ministre des Finances à propos des intérêts notionnels, un système fiscal qui permet aux entreprises de déduire un intérêt fictif calculé sur les fonds propres corrigés. Les partis socialistes et écologistes ainsi que les syndicats affirment que ce système est utilisé frauduleusement par certaines entreprises. Le ministre des Finances a indiqué mercredi n'avoir pas connaissance de tels agissements. La direction de la Criminalité économique et financière de la police fédérale n'a pas ouvert de dossier en ce sens, a-t-il dit. Selon le ministre, on peut tout au plus parler d'ingénierie fiscale dans le chef de certaines entreprises. Didier Reynders se retranche derrière le fait que depuis la baisse de l'impôt des sociétés qu'il a initiée, les recettes sont en augmentation. Il n'a pas tort: +0,69% en 2006... pour des gains engendrés par les entreprises en augmentation de 35%.
Le député sp.a interrogeait le ministre des Finances à propos des intérêts notionnels, un système fiscal qui permet aux entreprises de déduire un intérêt fictif calculé sur les fonds propres corrigés. Les partis socialistes et écologistes ainsi que les syndicats affirment que ce système est utilisé frauduleusement par certaines entreprises. Le ministre des Finances a indiqué mercredi n'avoir pas connaissance de tels agissements. La direction de la Criminalité économique et financière de la police fédérale n'a pas ouvert de dossier en ce sens, a-t-il dit. Selon le ministre, on peut tout au plus parler d'ingénierie fiscale dans le chef de certaines entreprises. Didier Reynders se retranche derrière le fait que depuis la baisse de l'impôt des sociétés qu'il a initiée, les recettes sont en augmentation. Il n'a pas tort: +0,69% en 2006... pour des gains engendrés par les entreprises en augmentation de 35%.
mardi 8 janvier 2008
Le fritkot de la place Flagey menacé de disparition !
Institution ixelloise, la barraque à frites de la place Flagey est menacée de disparition. “Frit Flagey” doit fermer ses portes pendant six mois pour cause de réaménagement de la place. Si l'on en croit les dires d'un amateur, qui a lancé une pétition sur internet, la concession de la friterie n'est en outre pas garantie après la fin des travaux. Ne cadrerait-elle pas dans le plan de gentrification accélérée du quartier ?
samedi 5 janvier 2008
Jean-Marie Le Pen adoube le nouveau FN belge
Nous avons déjà relaté sur la Boulette la rénovation du Front National de Belgique, à la faveur de l'éviction de son président Daniel Féret. La nouvelle direction ne perd pas de temps et affiche ses objectifs pour 2008: d'abord “vider les dossiers juridiques hérités du 'férétisme'”, puis préparer les élections législatives que le parti imagine anticipées en 2009.
Sur son site, le FN rappelle que “pour avoir le droit de se présenter au Sénat et à l’Europe, il faut réunir 5.000 signatures d’électeurs disposés à parrainer les listes”. Et de lancer un appel à “toutes les bonnes volontés”: “n’hésitez pas à vous faire connaître et à vous lancer dans la bataille!”.
Jean-Marie Le Pen a déjà répondu présent. Au point que, du côté belge, on annonce “la fusion du Front National et du Front Nouveau de Belgique”.
Pour bien marquer son soutien au FN de Belgique rénové, JMLP présidera un dîner-rencontre conjoint, le 30 janvier à Bruxelles, dans l'enceinte du Parlement européen. Et vu que les caisses sont vides, les participants sont invités à faire un petit geste en versant 35 euros sur le compte du FN “avec la mention Le Pen 2008”.
Que les amateurs de petits fours pimentés aux calembours nauséabonds de Jean-Marie 'Durafour Crématoire' Le Pen ne se réjouissent toutefois pas trop vite: foi de Boulette, la performance est déjà sold-out...
Sur son site, le FN rappelle que “pour avoir le droit de se présenter au Sénat et à l’Europe, il faut réunir 5.000 signatures d’électeurs disposés à parrainer les listes”. Et de lancer un appel à “toutes les bonnes volontés”: “n’hésitez pas à vous faire connaître et à vous lancer dans la bataille!”.
Jean-Marie Le Pen a déjà répondu présent. Au point que, du côté belge, on annonce “la fusion du Front National et du Front Nouveau de Belgique”.
Pour bien marquer son soutien au FN de Belgique rénové, JMLP présidera un dîner-rencontre conjoint, le 30 janvier à Bruxelles, dans l'enceinte du Parlement européen. Et vu que les caisses sont vides, les participants sont invités à faire un petit geste en versant 35 euros sur le compte du FN “avec la mention Le Pen 2008”.
Que les amateurs de petits fours pimentés aux calembours nauséabonds de Jean-Marie 'Durafour Crématoire' Le Pen ne se réjouissent toutefois pas trop vite: foi de Boulette, la performance est déjà sold-out...
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