A quoi Louis Michel, notre bouillant ex-ministre des Affaires étrangères, se destine-t-il ? L'ancien chantre du libéralisme social est aujourd'hui en pleine campagne électorale, vitupérant sans complexe les socialistes, qu'il qualifie désormais d'"enfants égarés ou honteux du marxisme".
Lorsqu'on l'interroge sur ses ambitions, l'homme se fait mystérieux. "Je suis ouvert à toutes les propositions", dit-il d'un air narquois. Sur ce blog, nous avions parié qu'il chercherait à rempiler à la Commission européenne, en coiffant Karel De Gucht sur le poteau. Mais d'autres scénarios circulent. Au Parlement européen, certains croient qu'il brigue le poste de chef du groupe libéral. Une rumeur plus persistante que les autres fait de lui le prochain secrétaire-général adjoint de l'ONU en charge des questions africaines. Il aurait même déjà tout manigancé.
Ce serait un poste de rêve pour politicien qui, dans toutes ses fonctions, a voué à l'Afrique un intérêt constant, un amour aussi durable que le sont ces nombreux autocrates du continent, dont il a su, grâce à son sens inné du louvoiement, devenir l'un des interlocuteurs privilégiés.
Colonel Moutarde
samedi 28 mars 2009
jeudi 26 mars 2009
Bientôt le grand soir ?
Les événements violents trouvent en général peu d’écho dans les pages du Financial Times, où les seules explosions sont celles des cours de bourse, les seuls heurts ceux des joutes policées entre diplomates. Ce matin, pourtant, un fait relaté en pleine rubrique "business life", comme une tache sur le visage, n’aura pas manqué d’attirer l’attention des chief executive officers, senior managers, and the like…
Sir Fred Goodwin, l’ancien patron de la Royal Bank of Scotland – cette banque qui avait eu la bonne idée d’acheter ABN Amro avec Fortis – a subi les assauts d’une horde anti-capitaliste, émue par son parachute doré de 750.000 euros. Les fenêtres de sa maison ont été cassées ont coup de pierres et sa belle Mercedes S600 sérieusement vandalisée… L’attentat a été revendiqué dans un e-mail anonyme adressé au journal local d’Edinbourg. "Nous sommes furieux que des personnes riches comme lui se paient d’énormes sommes d’argent et vivent dans le luxe, tandis que les gens ordinaires perdent leur emploi ou leur maison. C’est un crime. Les patrons devraient être mis en prison". Le message se termine par un comminatoire "Ceci n’est que le commencement".
L’alerte est prise au sérieux par les spécialistes de la sécurité privée. L’un d’entre eux a expliqué au FT que les banquiers étaient des cibles faciles. Ils sont en effet "les visages publics de la crise financière, et ces visages incluent même des cadres inférieurs qui auront à conduire une restructuration".
Est-ce à dire que l’on se dirige vers un durcissement de la crise financière, devenue crise de l’économie réelle, en passe de descendre dans la rue ? Les licenciements sont massifs, les syndicats annoncent des méga-manifs, les rémunérations des dirigeants suscitent un émoi grandissant, comme dans l’affaire AIG. Les patrons doivent-ils craindre pour leur vie, comme ce personnage de Germinal, tué par des femmes en révolte, les couilles arrachées et agitées au bout d'un bâton ?
Ce n’est pas ce que nous leur souhaitons, certes, mais il est bon que ce débat prenne de l’envergure. Car ceux qui voudraient l’étouffer pourraient bien faire passer l’idée que la question des rémunérations n’est qu’un aspect périphérique de la crise. Or, elle en est un élément central. Cette crise est celle de la cupidité, qui accroit depuis des années l’écart entre les riches et les pauvres. Si cet écart continue de s’accroître, il finira par dégénérer en événements violents, par éclater de la même façon qu’a éclaté la bulle immobilière après des années d’aveuglement. Et l’attaque contre M. Goodwin pourrait bien n’être que le commencement.
Colonel Moutarde
Sir Fred Goodwin, l’ancien patron de la Royal Bank of Scotland – cette banque qui avait eu la bonne idée d’acheter ABN Amro avec Fortis – a subi les assauts d’une horde anti-capitaliste, émue par son parachute doré de 750.000 euros. Les fenêtres de sa maison ont été cassées ont coup de pierres et sa belle Mercedes S600 sérieusement vandalisée… L’attentat a été revendiqué dans un e-mail anonyme adressé au journal local d’Edinbourg. "Nous sommes furieux que des personnes riches comme lui se paient d’énormes sommes d’argent et vivent dans le luxe, tandis que les gens ordinaires perdent leur emploi ou leur maison. C’est un crime. Les patrons devraient être mis en prison". Le message se termine par un comminatoire "Ceci n’est que le commencement".
L’alerte est prise au sérieux par les spécialistes de la sécurité privée. L’un d’entre eux a expliqué au FT que les banquiers étaient des cibles faciles. Ils sont en effet "les visages publics de la crise financière, et ces visages incluent même des cadres inférieurs qui auront à conduire une restructuration".
Est-ce à dire que l’on se dirige vers un durcissement de la crise financière, devenue crise de l’économie réelle, en passe de descendre dans la rue ? Les licenciements sont massifs, les syndicats annoncent des méga-manifs, les rémunérations des dirigeants suscitent un émoi grandissant, comme dans l’affaire AIG. Les patrons doivent-ils craindre pour leur vie, comme ce personnage de Germinal, tué par des femmes en révolte, les couilles arrachées et agitées au bout d'un bâton ?
Ce n’est pas ce que nous leur souhaitons, certes, mais il est bon que ce débat prenne de l’envergure. Car ceux qui voudraient l’étouffer pourraient bien faire passer l’idée que la question des rémunérations n’est qu’un aspect périphérique de la crise. Or, elle en est un élément central. Cette crise est celle de la cupidité, qui accroit depuis des années l’écart entre les riches et les pauvres. Si cet écart continue de s’accroître, il finira par dégénérer en événements violents, par éclater de la même façon qu’a éclaté la bulle immobilière après des années d’aveuglement. Et l’attaque contre M. Goodwin pourrait bien n’être que le commencement.
Colonel Moutarde
Les socialistes vont-ils perdre les élections européennes ?
La crise financière et économique est une occasion en or pour la gauche européenne de se refaire une santé, comme on l’a souligné ici. Pourtant, les partis socialistes semblent bien en peine de capitaliser sur les déboires du capitalisme. D’après les estimations en cours, leur groupe au Parlement européen ne devrait enregistrer qu’une progression marginale. Il semble par contre que les eurosceptiques de tout poil gagneront du terrain, au point de pouvoir prétendre dépasser les libéraux et devenir la troisième force politique de l’assemblée.
Cette situation est imputable en premier lieu aux dirigeants socialistes eux-mêmes qui (i) continuent de considérer les élections européennes comme secondaires, (ii) cultivent des sentiments anti-européens pour flatter les instincts les plus bas de leurs électeurs et (iii) sacrifient à la realpolitik.
(i) Le Parlement européen est toujours considéré comme un cimetière des éléphants, où il est agréable de terminer sa carrière, avec une coquette rémunération. On y case ses amis politiques en fonction de critères purement nationaux. Au PS français, les listes ont ainsi été constituées presque sans tenir compte des députés qui se sont illustrés au cours de la législature passée (voir cet article de Libération). En Belgique aussi, les élus sortants --dont certains, comme Véronique De Keyser ont joué un rôle actif-- craignent pour leur sort. La nomination de Jean-Claude Marcourt, poids lourd liégeois pour tirer la liste est malgré tout un signe que le scrutin européen gagne en importance. Il est temps. Temps de voir que 70% de la législation découle de l’Europe. Que les grandes réformes du capitalisme auxquelles les socialistes aspirent se joueront à cet échelon là, et pas au niveau national.
(ii) La gauche reste tentée par le discours anti-européen primaire. Ca passe tellement bien d’être tous ensemble contre le traité de Lisbonne, contre les politiques ultra-libérales de la Commission ! C’est tellement plus facile que d’expliquer les enjeux complexes de la politique communautaire. C’est tellement plus mobilisateur d’être contre une Europe fantasmée que pour l’Europe réelle, ce chantier en construction. Cette rhétorique a miné l’image de l’UE qui est pourtant aussi un projet solidaire. Comment s’étonner dès lors que les électeurs se tournent vers des partis populistes ?
(iii) les chefs de gouvernements socialistes dans l’UE, Zapatero en Espagne, Socrates au Portugal, Brown au Royaume-Uni, Gyurcsany en Hongrie ont déjà donné leur soutien à la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la prochaine Commission. L’homme a le sens du compromis, il ne dérange pas. Au sein du PSE, beaucoup s’en accommodent et certains se positionnent déjà pour obtenir des postes dans son équipe. Un pragmatisme et un manque de combattivité déplorable, qui empêchent les socialistes de nommer un candidat pour affronter le président sortant (voir ici) et de rêver d’une majorité alternative.
Colonel Moutarde
Cette situation est imputable en premier lieu aux dirigeants socialistes eux-mêmes qui (i) continuent de considérer les élections européennes comme secondaires, (ii) cultivent des sentiments anti-européens pour flatter les instincts les plus bas de leurs électeurs et (iii) sacrifient à la realpolitik.
(i) Le Parlement européen est toujours considéré comme un cimetière des éléphants, où il est agréable de terminer sa carrière, avec une coquette rémunération. On y case ses amis politiques en fonction de critères purement nationaux. Au PS français, les listes ont ainsi été constituées presque sans tenir compte des députés qui se sont illustrés au cours de la législature passée (voir cet article de Libération). En Belgique aussi, les élus sortants --dont certains, comme Véronique De Keyser ont joué un rôle actif-- craignent pour leur sort. La nomination de Jean-Claude Marcourt, poids lourd liégeois pour tirer la liste est malgré tout un signe que le scrutin européen gagne en importance. Il est temps. Temps de voir que 70% de la législation découle de l’Europe. Que les grandes réformes du capitalisme auxquelles les socialistes aspirent se joueront à cet échelon là, et pas au niveau national.
(ii) La gauche reste tentée par le discours anti-européen primaire. Ca passe tellement bien d’être tous ensemble contre le traité de Lisbonne, contre les politiques ultra-libérales de la Commission ! C’est tellement plus facile que d’expliquer les enjeux complexes de la politique communautaire. C’est tellement plus mobilisateur d’être contre une Europe fantasmée que pour l’Europe réelle, ce chantier en construction. Cette rhétorique a miné l’image de l’UE qui est pourtant aussi un projet solidaire. Comment s’étonner dès lors que les électeurs se tournent vers des partis populistes ?
(iii) les chefs de gouvernements socialistes dans l’UE, Zapatero en Espagne, Socrates au Portugal, Brown au Royaume-Uni, Gyurcsany en Hongrie ont déjà donné leur soutien à la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la prochaine Commission. L’homme a le sens du compromis, il ne dérange pas. Au sein du PSE, beaucoup s’en accommodent et certains se positionnent déjà pour obtenir des postes dans son équipe. Un pragmatisme et un manque de combattivité déplorable, qui empêchent les socialistes de nommer un candidat pour affronter le président sortant (voir ici) et de rêver d’une majorité alternative.
Colonel Moutarde
lundi 23 mars 2009
Hourra ! Une bonne proposition fiscale du MR !
Nous n’avons pas ménagé, sur ce blog, nos critiques à l’encontre des intérêts notionnels et des autres inepties concoctées au ministère des Finances. C’est dire notre joie en entendant le député PS Yvan Mayeur rétorquer du tac-au-tac à Didier Reynders, en plein débat à la Chambre sur les paradis fiscaux, que "la prochaine fois, on demandera votre département, comme ça on y mettra bon ordre".
La Boulette n’est pas pour autant un organe sous-terrain du Parti socialiste. La dernière proposition du secrétaire d’Etat à la fiscalité Bernard Clerfayt, l’étoile montante du MR, me donne une occasion de le prouver. Car l’idée est bonne et mérite d’être défendue.
L’homme préconise de baisser les impôts sur le travail à hauteur de 1% du PIB et d’augmenter d’autant la taxation de l’énergie, soit une opération budgétairement neutre qui permettrait de rapprocher la Belgique des modèles vertueux mis en place ailleurs en Europe.
Selon l’OCDE, la fiscalité verte ne pèserait chez nous que 2,4% du PIB, contre 2,9% en moyenne dans les pays voisins (et des taux bien plus élevés encore dans les pays nordiques). L’impôt sur le travail constitue quand à lui un frein à l’embauche. D’après le bureau du plan, une baisse équivalente à 0,5% du PIB permettrait de créer 60.000 emplois.
L’idée de Bernard Clerfayt signifie concrètement qu’employeurs et travailleurs paieraient moins d’impôts, mais que tous les Belges verraient leur facture d’énergie augmenter. Elle risque de heurter les socialistes, puisqu’elle se solderait par une perte relative de pouvoir d’achat pour les chômeurs et les allocataires du CPAS. Le PS parle même d'aller dans l'autre sens, et de baisser la TVA sur l’énergie! En période électorale, on l’imagine bien accuser les libéraux d’accorder au cadeau fiscal aux patrons sur le dos des plus pauvres. Ce serait une erreur grossière.
Il est avéré que le coût de la prévention du changement climatique ne représente qu’une fraction de celui des conséquences du changement climatique. Il faut orienter dès maintenant la dépense dans ce sens, et ce projet doit être porté par toute la société, pas seulement par les pouvoirs publics. Augmenter graduellement la fiscalité sur l’énergie est un pas dans la bonne direction. L’argument selon lequel une telle mesure serait inéquitable tient de l’aveuglement économique et écologique, mais aussi d’une certaine forme d’égoïsme : car si les pauvres de Belgique éprouveront encore un peu plus de difficultés à boucler leurs fins de mois, que dire des très pauvres dans les pays du Sud, qui affrontent déjà, et bien plus sérieusement, les dégâts du réchauffement ?
Le glissement fiscal serait aussi une bonne mesure pour l’emploi : il permettrait aux entreprises d’engager plus. On pourrait même, en guise de provocation conclusive, penser que ce transfert (limité) de richesse des allocataires vers les travailleurs constitue une bien meilleure incitation à chercher du travail que la "chasse aux chômeurs"...
Colonel Moutarde
La Boulette n’est pas pour autant un organe sous-terrain du Parti socialiste. La dernière proposition du secrétaire d’Etat à la fiscalité Bernard Clerfayt, l’étoile montante du MR, me donne une occasion de le prouver. Car l’idée est bonne et mérite d’être défendue.
L’homme préconise de baisser les impôts sur le travail à hauteur de 1% du PIB et d’augmenter d’autant la taxation de l’énergie, soit une opération budgétairement neutre qui permettrait de rapprocher la Belgique des modèles vertueux mis en place ailleurs en Europe.
Selon l’OCDE, la fiscalité verte ne pèserait chez nous que 2,4% du PIB, contre 2,9% en moyenne dans les pays voisins (et des taux bien plus élevés encore dans les pays nordiques). L’impôt sur le travail constitue quand à lui un frein à l’embauche. D’après le bureau du plan, une baisse équivalente à 0,5% du PIB permettrait de créer 60.000 emplois.
L’idée de Bernard Clerfayt signifie concrètement qu’employeurs et travailleurs paieraient moins d’impôts, mais que tous les Belges verraient leur facture d’énergie augmenter. Elle risque de heurter les socialistes, puisqu’elle se solderait par une perte relative de pouvoir d’achat pour les chômeurs et les allocataires du CPAS. Le PS parle même d'aller dans l'autre sens, et de baisser la TVA sur l’énergie! En période électorale, on l’imagine bien accuser les libéraux d’accorder au cadeau fiscal aux patrons sur le dos des plus pauvres. Ce serait une erreur grossière.
Il est avéré que le coût de la prévention du changement climatique ne représente qu’une fraction de celui des conséquences du changement climatique. Il faut orienter dès maintenant la dépense dans ce sens, et ce projet doit être porté par toute la société, pas seulement par les pouvoirs publics. Augmenter graduellement la fiscalité sur l’énergie est un pas dans la bonne direction. L’argument selon lequel une telle mesure serait inéquitable tient de l’aveuglement économique et écologique, mais aussi d’une certaine forme d’égoïsme : car si les pauvres de Belgique éprouveront encore un peu plus de difficultés à boucler leurs fins de mois, que dire des très pauvres dans les pays du Sud, qui affrontent déjà, et bien plus sérieusement, les dégâts du réchauffement ?
Le glissement fiscal serait aussi une bonne mesure pour l’emploi : il permettrait aux entreprises d’engager plus. On pourrait même, en guise de provocation conclusive, penser que ce transfert (limité) de richesse des allocataires vers les travailleurs constitue une bien meilleure incitation à chercher du travail que la "chasse aux chômeurs"...
Colonel Moutarde
jeudi 19 mars 2009
Rien de tel qu'une petite blague nazie
Rien de tel, pour animer un débat, qu’une petite référence au IIIe Reich. Les crimes nazis sont devenus l’étalon du mal, auquel des orateurs en mal de sensation mesurent tout et n’importe quoi. Ainsi, dans un tour de passe-passe sémantique, une concession à un adversaire politique risque-t-elle d’être assimilée à la trahison de Munich. Par une espèce d’inversion ultime, les méfaits israéliens deviennent eux-mêmes des répliques de l’Holocauste.
La polémique européenne sur la paradis fiscaux vient de donner lieu à une nouvelle salve de références historiques pas piquées des vers. Il faut dire que le ministre allemand Peer Steinbruck n’y va pas avec le dos de la cuiller pour s’attaquer au secret bancaire. L’homme, qui n’est pas connu pour sa subtilité, a comparé la Suisse aux "Indiens qui fuient devant la cavalerie", une allusion aux menaces de faire figurer la Confédération sur une liste noire des paradis fiscaux. La réponse helvète ne s’est pas faite attendre. M. Steinbruck "me rappelle cette génération d’Allemands, qui, il y a 60 ans, parcouraient nos rues vêtus d’imperméables en cuir, de chaussures montantes et avec un brassard", a rétorqué le député Thomas Müller. Un sens certain de la formule, qui a de quoi faire sourire, mais qui est au fond salement déplacé, venant d’un pays qui aspire les impôts des autres et rejette les étrangers...
Colonel Moutarde
La polémique européenne sur la paradis fiscaux vient de donner lieu à une nouvelle salve de références historiques pas piquées des vers. Il faut dire que le ministre allemand Peer Steinbruck n’y va pas avec le dos de la cuiller pour s’attaquer au secret bancaire. L’homme, qui n’est pas connu pour sa subtilité, a comparé la Suisse aux "Indiens qui fuient devant la cavalerie", une allusion aux menaces de faire figurer la Confédération sur une liste noire des paradis fiscaux. La réponse helvète ne s’est pas faite attendre. M. Steinbruck "me rappelle cette génération d’Allemands, qui, il y a 60 ans, parcouraient nos rues vêtus d’imperméables en cuir, de chaussures montantes et avec un brassard", a rétorqué le député Thomas Müller. Un sens certain de la formule, qui a de quoi faire sourire, mais qui est au fond salement déplacé, venant d’un pays qui aspire les impôts des autres et rejette les étrangers...
Colonel Moutarde
mardi 17 mars 2009
Pas de socialiste pour affronter Barroso ?
Le socialisme européen est plein de paradoxes. Alors qu'en France, le parti s'est déchiré autour des ambitions personnelles des Ségolène, DSK et compagnie, et qu'au Royaume-Uni, le Labour a longtemps été miné par la lutte intestine entre Blair et Brown, au niveau européen, c'est plutôt la pénurie de “présidentiables”. Les socialistes ne se bousculent pas au portillon pour affronter José Manuel Barroso, qui sera le candidat emblématique de la droite aux élections de juin prochain. En dépit du fait qu'il ne se présentera pas au Portugal, le Portugais ambitionne en effet de se succéder à lui-même à la tête de la Commission.
Et bien que les socialistes soient en train de fourbir leurs armes pour dénoncer la passivité de la Commission sortante face à la crise financière, ils n'ont pour l'instant aucun visage à opposer à celui de José Manuel.
Une telle absence peut sembler anodine, étant donné que les campagnes pour les élections européennes restent largement nationales. Mais pour la première fois, un véritable débat pourrait se dessiner entre deux personnalités candidates à la Commission. La droite a en effet déjà choisi Barroso, avant les élections. Si la gauche emboite le pas, il y aurait un vrai "combat des chefs" très bénéfique pour le débat démocratique européen.
Mais le PSE semble réticent à s'engager dans cette direction. Il faut dire que les présidentiables ne sont pas légion. Le candidat idéal serait Pascal Lamy. L'ancien chef de cabinet de Jacques Delors en serait l'héritier parfait: intelligent, fin connaisseurs des dossiers, partisan d'une mondialisation à visage humain. Mais il a préféré opter pour un second mandat à la tête de l'OMC. On a bien pensé à l'ancien Premier ministre espagnol Felipe Gonzales, mais l'homme n'est pas intéressé. Son ancien homologue Michel Rocard, grand intellectuel de la gauche européenne, n'est plus très fringant.
En l'absence de candidat naturel, c'est le président du PSE, l'ancien Premier ministre danois Poul Nyrup Rasmussen qui est pressenti pour porter le flambeau. L'homme connait bien les rouages de la finance internationale et pourrait mener une bonne campagne sur ce thème. Mais il manque de charisme. Et son patronyme est son plus sérieux handicap. Son homonyme successeur à la tête du gouvernement danois, Anders Fogh Rasmussen, tient en effet la corde pour devenir le prochain secrétaire-général de l'OTAN. On imagine mal deux Danois, deux Rasmussen, obtenir ces deux postes clés au même moment.
Mais surtout, au sein même du parti socialiste, l'idée d'une campagne aggressive contre José Manuel Barroso pour conquérir la présidence de la Commission, ne fait pas l'unanimité. Certains sacrifient déjà au réalisme, convaincus que le Portugais sera reconduit de toute façon. C'est le cas du chef de groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schulz, devenu bien conciliant. Peut-être espère-t-il devenir vice-président de la Commission aux côtés de M. Barroso ? Ce serait un scénario réaliste. Avec la libéral Anders Fogh Rasmussen à la tête de l'OTAN et le "socialiste" Tony Blair à la présidence du Conseil ? On prend les paris sur cet "équilibre" politique déjà tout trouvé...
Colonel Moutarde
Et bien que les socialistes soient en train de fourbir leurs armes pour dénoncer la passivité de la Commission sortante face à la crise financière, ils n'ont pour l'instant aucun visage à opposer à celui de José Manuel.
Une telle absence peut sembler anodine, étant donné que les campagnes pour les élections européennes restent largement nationales. Mais pour la première fois, un véritable débat pourrait se dessiner entre deux personnalités candidates à la Commission. La droite a en effet déjà choisi Barroso, avant les élections. Si la gauche emboite le pas, il y aurait un vrai "combat des chefs" très bénéfique pour le débat démocratique européen.
Mais le PSE semble réticent à s'engager dans cette direction. Il faut dire que les présidentiables ne sont pas légion. Le candidat idéal serait Pascal Lamy. L'ancien chef de cabinet de Jacques Delors en serait l'héritier parfait: intelligent, fin connaisseurs des dossiers, partisan d'une mondialisation à visage humain. Mais il a préféré opter pour un second mandat à la tête de l'OMC. On a bien pensé à l'ancien Premier ministre espagnol Felipe Gonzales, mais l'homme n'est pas intéressé. Son ancien homologue Michel Rocard, grand intellectuel de la gauche européenne, n'est plus très fringant.
En l'absence de candidat naturel, c'est le président du PSE, l'ancien Premier ministre danois Poul Nyrup Rasmussen qui est pressenti pour porter le flambeau. L'homme connait bien les rouages de la finance internationale et pourrait mener une bonne campagne sur ce thème. Mais il manque de charisme. Et son patronyme est son plus sérieux handicap. Son homonyme successeur à la tête du gouvernement danois, Anders Fogh Rasmussen, tient en effet la corde pour devenir le prochain secrétaire-général de l'OTAN. On imagine mal deux Danois, deux Rasmussen, obtenir ces deux postes clés au même moment.
Mais surtout, au sein même du parti socialiste, l'idée d'une campagne aggressive contre José Manuel Barroso pour conquérir la présidence de la Commission, ne fait pas l'unanimité. Certains sacrifient déjà au réalisme, convaincus que le Portugais sera reconduit de toute façon. C'est le cas du chef de groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schulz, devenu bien conciliant. Peut-être espère-t-il devenir vice-président de la Commission aux côtés de M. Barroso ? Ce serait un scénario réaliste. Avec la libéral Anders Fogh Rasmussen à la tête de l'OTAN et le "socialiste" Tony Blair à la présidence du Conseil ? On prend les paris sur cet "équilibre" politique déjà tout trouvé...
Colonel Moutarde
lundi 9 mars 2009
La dernière blague belge
En Belgique, l'idée de constituer des champions économiques nationaux a été abandonnée depuis longtemps. Une certaine conception de l'économie ouverte, la foi dans la possibilité de garantir une concurrence équitable, la faiblesse des moyens de l'Etat, l'absence de sentiment national...: ce sont quelques uns des éléments qui ont amené le pays à brader ses fleurons nationaux.
L'affaire Fortis pourrait bien être la dernière de ces blagues belges, qui fera bien rire nos voisins français. Soucieux d'éviter un scénario qui aurait fait exploser la dette publique nationale, le gouvernement a négocié avec BNP Paribas dans une situation de faiblesse. Sur le front de l'emploi, il n'a obtenu aucune garantie contractuelle. Selon communiqué du gouvernement, "les engagements de BNP Paribas en matière d'emploi, de gouvernance et d'établissement chez Fortis Banque d'un ou plusieurs centres de compétence européens ou mondiaux ont été confirmés et précisés dans une lettre aux autorités belges". Autrement dit, BNP aura tout le loisir de renier ses engagements dans quelques années, sans aucune possibilité de recours.
N'est-ce pas ce qui s'est passé quand le Crédit Communal de Belgique a fusionné avec le Crédit Local de France pour créer Dexia ? De ces deux banques spécialisées dans les prêts aux collectivités locales, seul le Crédit Communal disposait d'une base de dépôts, le CLF se finançant se les marchés des capitaux. Pour rassurer les Belges, on a promis que ces dépôts seraient protégés, mais un peu plus tard, ils ont été siphonnés dans l'intérêt du groupe. De même, l'acquisition par Dexia de la filiale américaine FSA, un gouffre financier, fut une trouvaille d'inspiration française, mais la facture est aujourd'hui supportée en grande partie par les contribuables belges.
Les Belges se sont-ils pas aussi en train de se faire arnaquer sur le front de l'énergie ? En imposant sa Pax Electrica pour encadrer la cession d'Electrabel à Suez, aujourd'hui intégrée dans le géant GDF Suez, le gouvernement Verhofstadt avait tablé sur des gains pour tous grâce au renforcement de la concurrence. Cette politique est un échec, selon un rapport récent de la CREG. Trends vient en outre de révéler qu'Electrabel va profiter d'une faille légale dans la Pax Electrica pour ne pas céder une partie de ses capacités de production et conserver ainsi son quasi-monopole. Sans compter que la société, désormais pilotée à Paris, rechigne à partager ses plantureux bénéfices...
La dernière histoire belge, c'est l'histoire d'un type qui se fait arnaquer, une fois. Pas qu'une fois, en fait.
Colonel Moutarde
L'affaire Fortis pourrait bien être la dernière de ces blagues belges, qui fera bien rire nos voisins français. Soucieux d'éviter un scénario qui aurait fait exploser la dette publique nationale, le gouvernement a négocié avec BNP Paribas dans une situation de faiblesse. Sur le front de l'emploi, il n'a obtenu aucune garantie contractuelle. Selon communiqué du gouvernement, "les engagements de BNP Paribas en matière d'emploi, de gouvernance et d'établissement chez Fortis Banque d'un ou plusieurs centres de compétence européens ou mondiaux ont été confirmés et précisés dans une lettre aux autorités belges". Autrement dit, BNP aura tout le loisir de renier ses engagements dans quelques années, sans aucune possibilité de recours.
N'est-ce pas ce qui s'est passé quand le Crédit Communal de Belgique a fusionné avec le Crédit Local de France pour créer Dexia ? De ces deux banques spécialisées dans les prêts aux collectivités locales, seul le Crédit Communal disposait d'une base de dépôts, le CLF se finançant se les marchés des capitaux. Pour rassurer les Belges, on a promis que ces dépôts seraient protégés, mais un peu plus tard, ils ont été siphonnés dans l'intérêt du groupe. De même, l'acquisition par Dexia de la filiale américaine FSA, un gouffre financier, fut une trouvaille d'inspiration française, mais la facture est aujourd'hui supportée en grande partie par les contribuables belges.
Les Belges se sont-ils pas aussi en train de se faire arnaquer sur le front de l'énergie ? En imposant sa Pax Electrica pour encadrer la cession d'Electrabel à Suez, aujourd'hui intégrée dans le géant GDF Suez, le gouvernement Verhofstadt avait tablé sur des gains pour tous grâce au renforcement de la concurrence. Cette politique est un échec, selon un rapport récent de la CREG. Trends vient en outre de révéler qu'Electrabel va profiter d'une faille légale dans la Pax Electrica pour ne pas céder une partie de ses capacités de production et conserver ainsi son quasi-monopole. Sans compter que la société, désormais pilotée à Paris, rechigne à partager ses plantureux bénéfices...
La dernière histoire belge, c'est l'histoire d'un type qui se fait arnaquer, une fois. Pas qu'une fois, en fait.
Colonel Moutarde
mardi 3 mars 2009
Vent de révolte et fornication à l'ambassade
C'est curieux, mais il existe une ambassade de Belgique en Belgique. Un drôle de privilège réservé aux pays hôtes d'institutions internationales, comme l'Union européenne. Il y a donc une représentation permanente belge auprès de l'UE, dont le locataire actuel, étiqueté socialiste, s'appelle Jean De Ruyt.
L'homme avait fait parler de lui en 2003, alors qu'il était ambassadeur aux Nations Unies. Il avait fait poireauter sur le trottoir new-yorkais la petite centaine de personnes que le consul-général belge à New-York, Stéphane De Loecker (étiqueté MR), avait invitées à sa résidence à l'occasion de la fête de la dynastie. Lassé de voir son appartement de fonction servir aux réceptions de son collègue, M. De Ruyt avait tout simplement omis de remettre les clés. L'incident, qui est relaté dans les annales du Sénat, avait fait se gausser toute la diplomatie belge.
Une nouvelle mésaventure dînatoire est à l'origine d'un désagrément pour l'ambassadeur. Il semble en effet qu'une secrétaire de la représentation permanente à Bruxelles ait invité les convives d'une réception... à une mauvaise adresse. Congédiée, cette personne a adressé à M. De Ruyt une lettre d'autant plus amusante que quelques journalistes en étaient également les destinataires.
Hakima H. n'épargne aucun des petits travers (supposés) de l'ambassadeur. "Quel genre de diplomate prendrait les cadeaux tout en refusant de rencontrer les invités si ce n’est un avare, radin et profiteur?" s'interroge-t-elle, tout en nuance. Elle poursuit: "Vous excellez dans l’art d’utiliser les gens en les faisant travailler au noir alors qu’un budget vous est octroyé tous les mois pour organiser vos réceptions. Le comble a été atteint lorsque vous avez voulu resservir de la nourriture datant de 2 jours pour une autre réception (question d’économie, je suppose)."
La suite devient carrément scabreuse. "Passer ses mains sous un jet d’eau après avoir fait ses petits besoins n’est pas un luxe mais un respect pour les invités à qui vous serrez la main", note-t-elle (avec raison). L'e-mail se conclut par de mystérieux remerciements au chauffeur, qu'elle encourage à "poursuivre ses fornications bureautiques".
Il n'est pas certain que ce dernier incident terminera dans les annales. Mais, dans les salons lambrissés, on pourrait continuer de se gausser un petit peu aux dépens de M. De Ruyt.
Colonel Moutarde
L'homme avait fait parler de lui en 2003, alors qu'il était ambassadeur aux Nations Unies. Il avait fait poireauter sur le trottoir new-yorkais la petite centaine de personnes que le consul-général belge à New-York, Stéphane De Loecker (étiqueté MR), avait invitées à sa résidence à l'occasion de la fête de la dynastie. Lassé de voir son appartement de fonction servir aux réceptions de son collègue, M. De Ruyt avait tout simplement omis de remettre les clés. L'incident, qui est relaté dans les annales du Sénat, avait fait se gausser toute la diplomatie belge.
Une nouvelle mésaventure dînatoire est à l'origine d'un désagrément pour l'ambassadeur. Il semble en effet qu'une secrétaire de la représentation permanente à Bruxelles ait invité les convives d'une réception... à une mauvaise adresse. Congédiée, cette personne a adressé à M. De Ruyt une lettre d'autant plus amusante que quelques journalistes en étaient également les destinataires.
Hakima H. n'épargne aucun des petits travers (supposés) de l'ambassadeur. "Quel genre de diplomate prendrait les cadeaux tout en refusant de rencontrer les invités si ce n’est un avare, radin et profiteur?" s'interroge-t-elle, tout en nuance. Elle poursuit: "Vous excellez dans l’art d’utiliser les gens en les faisant travailler au noir alors qu’un budget vous est octroyé tous les mois pour organiser vos réceptions. Le comble a été atteint lorsque vous avez voulu resservir de la nourriture datant de 2 jours pour une autre réception (question d’économie, je suppose)."
La suite devient carrément scabreuse. "Passer ses mains sous un jet d’eau après avoir fait ses petits besoins n’est pas un luxe mais un respect pour les invités à qui vous serrez la main", note-t-elle (avec raison). L'e-mail se conclut par de mystérieux remerciements au chauffeur, qu'elle encourage à "poursuivre ses fornications bureautiques".
Il n'est pas certain que ce dernier incident terminera dans les annales. Mais, dans les salons lambrissés, on pourrait continuer de se gausser un petit peu aux dépens de M. De Ruyt.
Colonel Moutarde
dimanche 1 mars 2009
Pas de mea culpa pour Charlie
Tout au long de son mandat, le commissaire européen en charge des services financiers, Charlie McCreevy, a rejeté les appels au renforcement de la réglementation. L’homme ne s’est jamais inquiété de la spéculation massive qui a conduit à la crise. Il a obstinément refusé de mettre de l’ordre dans les vastes pans non-régulés de la finance, prônant une approche "light-touch". Il a défendu vigoureusement les pratiques agressives des hedge funds, jugeant que les leveraged buyouts et autres techniques financières visant à engendrer des profits énormes à court terme "permettent de maintenir la pression sur les directions d'entreprises, comme les élections pour les politiciens".
Aujourd’hui, les thèses de M. McCreevy sont largement discréditées. La situation dramatique l’a contraint à revoir toutes ses positions, les unes après les autres. La Commission a ainsi présenté des nouvelles normes sur les agences de notation de crédit. Elle a dû introduire des règles obligeant les banques à conserver dans leur bilan un pourcentage des créances immobilières titrisées. Très symboliquement, elle sera contrainte de présenter bientôt des règles sur les hedge funds.
Malgé cet aveu cuisant, M. McCreevy ne semble pas disposé à admettre ses torts. Confronté récemment aux questions très directes d’un journaliste, l’Irlandais a rejetté toute responsabilité personnelle. "Tout le monde est d’accord pour dire que les hedge funds ne sont pas la cause de la crise actuelle", fut sa seule réponse.
Une malhonnêteté intellectuelle qui contraste avec la franchise d’Alan Greenspan. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine, jugé largement responsable de la bulle spéculative aux Etats-Unis, avait au moins eu la candeur d’admettre, lors d’une audition devant le Congrès, les "imperfections" de sa politique de laisser-faire.
Mais pour Charlie, point de mea culpa. L'homme n'en quittera pas moins ses fonctions avec un bilan très léger. Aussi léger que sont lourdes les conséquences de la débâcle financière. Trop léger, certainement, pour lui permettre d'affronter les électeurs - en contradiction avec ses propres déclarations. Parions que l'homme saura trouver refuge dans l'une de ces institutions financières qu'il a choyées pendant cinq ans.
Colonel Moutarde
Aujourd’hui, les thèses de M. McCreevy sont largement discréditées. La situation dramatique l’a contraint à revoir toutes ses positions, les unes après les autres. La Commission a ainsi présenté des nouvelles normes sur les agences de notation de crédit. Elle a dû introduire des règles obligeant les banques à conserver dans leur bilan un pourcentage des créances immobilières titrisées. Très symboliquement, elle sera contrainte de présenter bientôt des règles sur les hedge funds.
Malgé cet aveu cuisant, M. McCreevy ne semble pas disposé à admettre ses torts. Confronté récemment aux questions très directes d’un journaliste, l’Irlandais a rejetté toute responsabilité personnelle. "Tout le monde est d’accord pour dire que les hedge funds ne sont pas la cause de la crise actuelle", fut sa seule réponse.
Une malhonnêteté intellectuelle qui contraste avec la franchise d’Alan Greenspan. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine, jugé largement responsable de la bulle spéculative aux Etats-Unis, avait au moins eu la candeur d’admettre, lors d’une audition devant le Congrès, les "imperfections" de sa politique de laisser-faire.
Mais pour Charlie, point de mea culpa. L'homme n'en quittera pas moins ses fonctions avec un bilan très léger. Aussi léger que sont lourdes les conséquences de la débâcle financière. Trop léger, certainement, pour lui permettre d'affronter les électeurs - en contradiction avec ses propres déclarations. Parions que l'homme saura trouver refuge dans l'une de ces institutions financières qu'il a choyées pendant cinq ans.
Colonel Moutarde
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