mercredi 24 septembre 2008

La crise financière, une occasion à ne pas manquer pour la gauche

L’air de rien, c’est une petite révolution copernicienne qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Ca a commencé il y a quelques mois, avec une nationalisation qui n’a pas dit son nom, celle de la banque Northern Rock au Royaume-Uni (nationalisation, dans le lexique du New Labour, c’est un gros mot). Ca se poursuit aujourd’hui aux Etats-Unis, avec le sauvetage public de plusieurs grosses institutions financières (Fannie Mae, Freddie Mac, AIG, ...).
C’est dans le temple même du libéralisme, aux Etats-Unis et en Angleterre, que l’Etat fait sa subite réapparition. Coût pour le contribuable : faramineux. Mais surtout : un changement idéologique dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences. Comme l’a rappelé la présidente argentine Cristina Kirchner dans son très bon discours à la tribune de l’ONU, les remèdes appliqués aujourd’hui à Washington sont exactement opposés à ceux que le FMI a imposé aux pays sud-américains quand ils étaient confrontés à une crise de la dette.
« Sous le consensus de Washington, on nous a dit, nous les pays d’Amérique du Sud, que l’interventionnisme étatique n’était que de la nostalgie de la part de personnes qui n’avaient pas compris que l’économie avait évolué. Mais aujourd’hui se produit l’intervention étatique la plus formidable jamais vue, précisément dans le pays qui nous a dit que l’Etat n’était plus nécessaire ».
Cela fait des années que la gauche fait l’étalage de son impuissance à réguler la finance internationale. La crise est une occasion à ne pas manquer de renverser la tendance. Le PS belge semble d’ailleurs l’avoir bien compris, si l’on en croit la réunion spéciale de son bureau organisée aujourd’hui. Reste à voir si le parti aura de la suite dans les idées. Jusqu’à présent, en matière de politique européenne (soit le niveau approprié pour s'attaquer aux problèmes), il a plutôt laissé carte blanche aux libéraux.

Colonel Moutarde

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