Rien de tel, pour animer un débat, qu’une petite référence au IIIe Reich. Les crimes nazis sont devenus l’étalon du mal, auquel des orateurs en mal de sensation mesurent tout et n’importe quoi. Ainsi, dans un tour de passe-passe sémantique, une concession à un adversaire politique risque-t-elle d’être assimilée à la trahison de Munich. Par une espèce d’inversion ultime, les méfaits israéliens deviennent eux-mêmes des répliques de l’Holocauste.
La polémique européenne sur la paradis fiscaux vient de donner lieu à une nouvelle salve de références historiques pas piquées des vers. Il faut dire que le ministre allemand Peer Steinbruck n’y va pas avec le dos de la cuiller pour s’attaquer au secret bancaire. L’homme, qui n’est pas connu pour sa subtilité, a comparé la Suisse aux "Indiens qui fuient devant la cavalerie", une allusion aux menaces de faire figurer la Confédération sur une liste noire des paradis fiscaux. La réponse helvète ne s’est pas faite attendre. M. Steinbruck "me rappelle cette génération d’Allemands, qui, il y a 60 ans, parcouraient nos rues vêtus d’imperméables en cuir, de chaussures montantes et avec un brassard", a rétorqué le député Thomas Müller. Un sens certain de la formule, qui a de quoi faire sourire, mais qui est au fond salement déplacé, venant d’un pays qui aspire les impôts des autres et rejette les étrangers...
Colonel Moutarde
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1 commentaire:
Ce Thomas Müller ferait un bon kapo...
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