Quel est le point commun entre Eddy Merckx et Morrissey? A priori pas grand chose ne rapproche le dandy de la pop du parrain de la petite reine (la drogue?) si ce n'est que tous deux sont aujourd'hui simplement dépassés après avoir connu les fastes de la célébrité. Et pourtant ils s'accrochent. Coûte que coûte.
Eddy Merckx. Le cannibale. L'homme qui a marqué à jamais le vélo de son empreinte. Ses cinq tours de France. Le record de l'heurrre. Un palmarès inégalé. Il est un dieu. Une icône qui continue à graviter dans le monde du cyclisme et à jouer de son influence. Invité des plateaux télé, le baron de Meise s'étale en long et large (moins en large depuis qu'il a perdu beaucoup des effets de la cortisone, euh pardon, de poids) dans la presse et voilà même que son image est utilisée par la Fondation Damien pour guérir la lèpre en Afrique (en visite au Congo, il a indiqué cette semaine ne pas avoir imaginé qu'une telle détresse puisse exister à quelques heures de Bruxelles, il faut croire qu'il ne lit que les résultats de critériums dans le Laatste Nieuws). Un homme à l'éthique presqu'unanimement jugée irréprochable et très certainement au sein de cette grande léproserie qu'est la sainte famille de la bicyclette. Une image tellement scintillante qu'elle vient à en aveugler au-delà des béni-oui-oui altruistes. Tous semblent pédaler dans la choucroute (garnie). Eddy est un héros. Un surhomme qui a gravi les plus grands cols en champion, à l'eau claire et adoubé nombre de chevaliers qui ont tenté de l'imiter. Le baron de l'éthique qui pique reste intouchable. Et omniprésent.
Les Smiths ont écrit parmi les plus belles pages de l'histoire du rock propulsant Morrissey au Panthéon de la musique alternative. Mais aujourd'hui, The Moz is dead. Certains finissent par regretter qu'il n'ait pas goûté au firmament, au sommet de sa gloire, emporté par un mauvais trip, claquant sous les feux des projecteurs, ou mortellement covoituré, telle une Chantal Nobel jetée contre un platane par feu Sacha Distel. Sacha Distel? Oui! Sacha Distel, devenu source d'inspiration pour un Moz devenu caricature (de lui-même?), aux côtés de la muse Brigitte Bardot (Meat is Murder, attention à ces immigrés qui mangent des phoques pour porter leur fourrure), de Claude Brasseur apparaissant tous sur grand écran samedi 19 janvier à l'Aéronef de Lille (bon il y avait aussi sur l'écran les géniaux New York Dolls just looking for a kiss), en préambule d'un pitoyable concert-tenue-de-ville-exigé (au vestiaire figurait une liste des nombreux objets que le provocant Morrissey ne souhaitait pas voir arborés parmi lesquels les blousons de cuir, re-Meat is Murder?)
J'arrêterai là ces quelques considérations au risque prétentieux de devenir à mon tour un has been de la blogosphère et en remerciant tous ceux qui, muses à leur façon, m'ont invité à emprunter leurs quelques réflexions qui ont guidé la rédaction de ces lignes (pour les droits d'auteur ils repasseront, le Moz a vidé ma tirelire). C'est l'hiver. Cela sent la soupe (au lait). Et ça fait parfois du bien de cracher dedans. On vit une époque formidable.
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6 commentaires:
Difficile d'échapper à sa propre image quand tout le monde vous la rnvoie en grand!
Je conteste ces propos : je ne lis plus Het Laatste Nieuws depuis leurs révélations de dopage à mon encontrrre.
Eddy M.
La comparaison est osée, mais elle fonctionne. Les deux peronnages regorgent en effet de similitudes : la gloire, la coupe de cheveux à la Elvis, le surpoids, la négation déraisonnée de tout usage de produits prohibés et surtout la fin de carrière trop tardive...
Moi non plus, je ne lis plus Het Laatste Nieuws.
Steven Patrick M.
Difficile d'échapper à sa propre image quand tout le monde vous la renvoie en grand!
Au risque de devenir un miroir aux alouettes?
Joli commentaire lyrique. D'un autre côté pas de pitié car même s'il est difficile d'éviter Eddy dans la presse, il est très facile de se dispenser d'aller voir le Moz à Lille. Nostalgie quand tu nous tiends...
Piet
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