Le 30 mai dernier, le parlement wallon recevait avec les honneurs l'ambassadeur de Biélorussie. L'homme était venu inaugurer une exposition de peinture "Les humeurs du Bélarus", reflet, paraît-il, de l'art pictural contemporain dans cette ancienne république soviétique. Autant ne pas tourner autour du pot: des croûtes! L'intérêt de la visite n'avait pourtant rien d'esthétique, bien au contraire.
La Biélorussie est la dernière dictature d'Europe, les contacts avec elle sont réduits à peu de choses, 31 de ses dirigeants sont mêmes interdits de séjour dans l'Union européenne et leurs avoirs gelés. Mais José Happart n'en a cure: un ami, c'est un ami, et le monde entier peut penser ce qu'il veut, surtout si cet ami organise de belles chasses auxquelles il invite le hérisson. Le président du parlement wallon a donc décidé de lui rendre la pareille. Ce ne fut pas chose aisée: une mission parlementaire biélorusse devait se rendre en Wallonie en mars 2006 mais le bureau du parlement wallon l'a annulée. Un terrain d'entente fut finalement trouvé, en l'occurrence l'exposition de peinture.
Fallait-il pour autant accueillir l'ambassadeur en grandes pompes, le faire applaudir par l'assemblée réunie en séance plénière, le laisser prononcer un discours, disposer pendant plusieurs semaines sur un présentoir des revues vantant la Biélorussie,...? Ces question ont mis du temps à émerger. Il a fallu attendre l'intervention d'un député cdH le 4 octobre, ... alors que les tableaux étaient partis depuis longtemps.
Cette énième bourde du président du parlement wallon n'a guère ému son propre parti, le PS. Elle laisse pourtant songeur: au début de la législature, José Happart a emmené une série de parlementaires et des écoliers visiter le camp de Ravensbrück. Plus récemment, il a présenté aux mêmes les institutions européennes, soucieux d'éveiller les jeunes aux valeurs démocratiques... Personne ne l'avait sans doute averti qu'en 2006, le parlement européen avait remis le prix Sakharov au principal opposant biélorusse, Alexandre Milinkevich.
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1 commentaire:
A quand une visite du Dalaï-Lama?
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