L'idylle entre Rudy Aernoudt et le MR n'aura donc tenu que 48 heures. Sous la pression du FDF (et du MCC), le président du MR, Didier Reynders a finalement fait volte-face. C'est probablement la première fois.
Il a senti que le FDF était sur le point de lui échapper.
A cet égard, les hypothèses sur les motivations du FDF circulent. Il est difficile de penser que le FDF se soit réveillé subitement un lundi matin après des semaines de négociations avec LiDé et l'officialisation des relations entre le MR et Aernoudt durant le week-end.
Bien sûr le FDF n'a jamais été idéologiquement partisan de cette relation mais de là à annoncer dans la presse qu'il claque la porte, il y a une marge.
Au MR, on était secoué lundi. Certains voyaient dans cette sortie la volonté du président Olivier Maingain de montrer ses griffes sur le plan communautaire à quelques encablures des élections. Peu crédible. Maingain a toujours pu le faire au sein du MR.
Pourquoi en dehors? Par crainte de voir la stratégie Reynders confirmer le MR dans un rôle d'opposition. Dans le quotidien De Morgen du week-end dernier, Olivier Maingain s'est positionné en candidat ministre de la Culture. On voit mal Olivier Maingain disparaître en endossant une fonction peu visible vu les manques de budget au sein de ce département. En revanche, il s'est dit aussi, y compris dans d'autres formations, que Didier Gosuin a fait un rapide calcul. Ancien ministre bruxellois lorsque son parti était en majorité, Didier Gosuin ne veut plus continuer à lanterner dans l'opposition. Il craint aussi la stratégie Reynders du "seul contre tous". Didier Gosuin aurait vu d'un bon oeil que le FDF largue les amarres, se présente seul aux élections et intègre l'olivier bruxellois.
Le seul à ne pas avoir embrayé dans le putsch du 23 février a été Bernard Clerfayt. Il s'est contenté lundi d'attendre une "clarification" du MR après l'arrivée de Rudy Aernoudt. Il faut dire que la Sarah Palin de la politique belge est la plus exposée aux foudres de Reynders dont il est secrétaire d'Etat adjoint.
Une autre hypothèse qui circule veut que toute cette affaire a été montée par DJ Bling Bling pour décridibiliser Aernoudt. Celui-ci était venu pour sauver la Wallonie mais il est rapidement apparu qu'il visait un très rémunérateur strapontin à Strasbourg. Il n'est même pas domicilié en Région wallonne et ne peut donc pas figurer sur une liste pour les élections régionales. Aujourd'hui, Aernoudt se retrouve Gros-Jean comme devant et devrait disparaître du paysage politique frnacophone aussi rapidement qu'il y était arrivé. On sait Reynders capable de tout mais de là à fomenter de tels coups qui ont failli décrocher sa propre formation de son centre de gravité, il semble y avoir un pas qu'il n'eut pu franchir au nom d'un minimum de réalisme.
La suite au prochain numéro. Le 7 juin. Soit Reynders réussit son coup, confirme son statut de premier-francophone-premier-wallon-premier-bruxellois et ses détracteurs pourront définitivement se coucher. Soit il se plante et c'est la bérézina. Le clan Michel revient aux affaires, le FDF fait le point et les Destexhe-Jeholet vont manger leur pain noir.
Durum
mardi 24 février 2009
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2 commentaires:
Le coup monté par Maingain en donnant son interview au Soir est étrange à plus d'un titre.
1) Maingain et Gosuin s'expriment ensemble. Cela faisait longtemps que ces deux ennemis jurés n'avaient pas fait preuve d'une telle unanimité.
2) L'histoire de la tête de liste. Officiellement, mais en coulisses, le FDF laisse entendre qu'il ne digère pas la première place donnée par Reynders à De Decker pour les régionales. Pourtant, De Decker n'était vraiment pas chaud. Il s'agirait plutôt d'un choix par défaut: Maingain n'aurait pas pu trancher entre Gosuin et la nouvelle figure de prouve des amarantes, Bernard Clerfayt. Le même Clerfayt qui, lundi, essayait d'adoucir la position de son parti à propos d'Aernoudt en indiquant que le FDF attendait surtout une clarification de Reynders pour le début de la semaine prochaine.
3) De source PRL, on indique que, vendredi, lors de l'intergroupe parlementaire qui a avalisé l'arrivée d'Aernoudt, le FDF n'a pas dit grand chose et s'est abstenu au moment du vote (Gosuin n'y était pas). C'est Gérard Deprez qui a dit tout le mal qu'il pensait d'Aernoudt (qui lui piquait sa 3e place à l'Europe). Après le vote, personne n'aurait remis en cause la décision ou annoncé qu'il claquait la porte. Le FDF invoque les propos tenus dimanche par Aernoudt qui ne cadreraient pas avec ce qui avait été convenu vendredi. Etonnement au PRL: rien de spécial n'a été convenu vendredi et Aernoudt a répété ce qu'il dit depuis longtemps.
Maingain en s'associant de la sorte à Gosuin voulait-il empêcher une sortie en solitaire de ce dernier? Un conseil général du FDF est prévu le 2 mars. Gosuin allait-il profiter de l'occasion pour faire un coup d'éclat en faisant exploser le MR, histoire d'avoir les mains libres pour négocier avec le PS et le cdH après les élections? Ou alors Maingain s'est-il rallié à son vieil ennemi pour contrer un Clerfayt qui prend de plus en plus de place?
Mexciano
Thanks ffor sharing this
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