Depuis novembre 2007 et la conférence organisée dans la ville d'Annapolis, l'administration américaine tente de nous faire croire que la paix est possible à court-terme au Proche Orient. Son aveuglement égocentrique, le même qui l'a amenée à envahir l'Irak, lui fait prétendre aujourd'hui qu'un accord est possible avant la fin du mandat de George Bush. Bill Clinton aussi avait essayé de conclure en beauté ses huit années à la Maison Blanche. S'il a échoué, sa tentative a eu le mérite d'être crédible, alors que le processus d'Annapolis n'est qu'une vaste blague. Comment cette administration, qui a soutenu sans faillir la politique ultra-sécuritaire d'Israël pendant des années, peut-elle encore prétendre jouer un rôle de médiateur ? Pour bien comprendre l'impact de cette politique sur la vie quotidienne des Palestiniens en Cisjordanie, il peut être utile de visualiser ces slides que le service humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens a placé sur son site web (closures / fragmentation of the West Bank). Pas de liberté de mouvement, territoire fractionné, larges pans (dont Jérusalem-Est) annexés par le mur de sécurité... La Palestine n'est pas seulement coupée en deux, entre la Cisjordanie et Gaza, elle est morcelée en des dizaines de petites enclaves. Cette situation rend strictement impossible, même pas envisageable, le scénario de paix d'Annapolis, qui est basé sur la création d'un Etat palestinien.
Si, à l'étranger, le mot d'Annapolis a fait naître un timide espoir, il ne suscite, chez ceux qui vivent dans la région, qu'un ricanement désabusé.
Et la dernière flambée de violence à Gaza n'était sans doute qu'un avant-goût des grandes turbulences à venir, alors que le Hamas, à Gaza, et le Hezbollah, au Liban, fourbissent leurs armes.
La célébration du 60e anniversaire de la création d'Israël, que les Arabes appellent "nakbah" (la catastrophe), sera le moment de tous les dangers...
Colonel Moutarde
vendredi 7 mars 2008
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