Une série de statistiques publiées récemment ont interpellé la Boulette en cette fin d'année 2007.
Le 21 décembre, alors que l'hiver s'amorçait, le SPF Economie a annoncé ce que tout le monde pressentait, à savoir que les prix des biens de consommation ont augmenté de 3,09% en un an, l'inflation battant tous les records depuis septembre 2005.
Dans le même temps, à l'occasion des premières emplettes effectuées pour les fêtes de fin d'année, la fédération belge de la distribution faisait savoir que les achats réalisés cette année dans le secteur alimentaire se situent au même niveau que l'an passé, alors que l'on constate une augmentation de 5% dans les ventes "non food" (lisez non alimentaires) par rapport à l'an dernier.
Quelle conclusion peut-on tirer de ces deux informations qui peuvent paraître discordantes? Alors que les salaires stagnent, les prix augmentent. Pourtant, la consommation reste soutenue. C'est donc que l'inégalité des revenus ne cesse de croître en Belgique.
D'après Statbel, l'organisme officiel de la statistique, l'écart entre les revenus ne cesse d'augmenter au fil des ans. En vertu d'une norme internationale dite "Gini" (cela ne s'invente pas), il apparaît que cet écart est passé de 0,297 en 1990 à 0,362 en 2004. Selon cette norme, si la valeur est égale à zéro, il y a équité parfaite en matière de revenus. Si elle est égale à 1, on imagine qu'une personne s'accapare tous les revenus au détriment de l'ensemble de ses concitoyens.
D'après les derniers chiffres d'EU-SILC ('European Union – Statistics on Income and Living Conditions' ou 'Statistiques de l'Union européenne sur le revenu et les conditions de vie') qui se basent sur le revenu 2005, 14,7% de la population vivant en Belgique (presque 1 personne sur 7) connait un risque accru de pauvreté. En chiffres absolus, cela équivaut à 1.470.000 personnes environ.
Voilà une urgence qu'on aimerait voir prise en compte par le gouvernement provisoirement-intérimaire-pas-encore-définitif.
Vu l'augmentation des prix de l'énergie et du logement et aujourd'hui des céréales et d'autres produits de première nécessité, il est plus que temps que nos autorités se soucient de soutenir le pouvoir d'achat des revenus les plus faibles. Ceux-ci n'ont que faire d'un dollar faible (même s'il limite quelque peu la hausse des prix de l'énergie) qui permet aux plus nantis de partir en week-end à New-York s'y offrir un iPhone à mettre sous le sapin. Inaccessible, la technologie ne nourrira pas ceux qui aujourd'hui éprouvent de plus en plus de difficultés à assouvir leurs besoins vitaux. Ceux-là continuent toujours à chercher en vain la main invisible censée réguler l'économie.
Il reste à espérer que le gouvernement provisoirement-intérimaire-pas-encore-définitif prenne en 2008 les résolutions qui s'imposent. Entre octobre et novembre 2007, l'indice du haché est passé de 106,7900 à 107,5300. Cela commence à faire cher la boulette! Cela n'entamera en rien notre détermination à continuer en 2008 à l'agrémenter d'une pointe de moutarde. Bonne année!
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