En nommant les socialistes Bernard Kouchner et Jean-Pierre Jouyet dans son gouvernement, Nicolas Sarkozy semblait à la fois affaiblir le PS et donner une bonne conscience à sa politique étrangère. Après quelques mois, le résultat est plutôt mitigé.
La visite de Kadhafi à Paris a laissé éclater au grand jour toute l'étendue des contradictions du gouvernement, et les justifications pathétiques de M. Kouchner n'y ont rien changé. En signant, d'une main, des contrats faramineux avec la Libye - justifiés par un "pari" sur l'évolution sur régime - et en pointant le doigt de l'autre main sur les dérives de Kadhafi, le gouvernement français fait le grand écart... Il s'agit sans doute de la stratégie de Nicolas Sarkozy, hyper-président, qui voudrait ne pas choisir entre l'éthique et le fric.
Des tiraillements similaires apparaissent dans le dossier de l'adhésion de la Turquie à l'UE. Plus discrètement, car il n'est pas question d'abandonner l'idéologie officielle et la grande promesse de campagne. En réalité, la politique de Sarkozy n'est pas tellement différente de celle de son prédécesseur. Le président continue de marteler son opposition à la Turquie, mais il n'obtient à Bruxelles que des aménagements cosmétiques, tandis que le processus de négociation avec Ankara suit son cours. Et quand Kouchner parle avec ses homologues européens, il défend des positions nettement plus souples que celle de son maître, rapportent des dipomates...
Il faut dire que l'ancien Médecin Sans Frontière avait écrit un jour, dans un livre cosigné avec Daniel Cohn-Bendit, qu'"il faudrait être fou pour éconduire le seul grand pays musulman qui a séparé la religion de l'Etat". Mais en Sarkozie, on n'en es pas à une contradiction près.
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