A la Chambre ce matin, les élus flamands et francophones ont montré toute l'étendue de leurs divergences sur la question du séparatisme. Dans la salle européenne – celle-là même qui, pleine à craquer, avait accueilli le vote unilatéral des Flamands pour la scission de BHV – une poignée d'élus ont évoqué le dossier du Kosovo. La province serbe se déclarera unilatéralement indépendante au début de l'année prochaine, et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'a pas le même avis sur le sujet des deux côtés de la frontière linguistique (belge).
Côté francophone, on craint le pire. "Effet de domino", "démembrement des Etats", "prolifération d'Etats artificiels", "boîte de Pandore"... les élus n'ont pas manqué de formules pour montrer leur inquiétude, même si aucun n'a mentionné explicitement la crise nationale.
Côté flamand, pas un mot. Ah, si, quand même: le sénateur CD&V Luc Van den Brande prend la parole et demande... que la déclaration d'indépendance puisse être examinée par les régions.
A l'issue du débat, Patrick Moriau (PS) fulmine: "Tout devient communautaire dans ce pays!" Et de rappeler le plus ardent défenseur de l'indépendance kosovare, en Belgique, c'est le Vlaams Belang...
Pendant ce temps, le gouvernement belge - toujours officiellement en affaires courantes - se prépare à reconnaître de facto l'indépendance du Kosovo en soutenant la mission civile européenne qui va y être déployée. Pour Verhofstadt comme pour la majorité des dirigeants européens, le véto russe à l'ONU importe peu. Comprendre: il importe peu que l'action européenne sorte du cadre de l'ONU. Ce qui importe vraiment, c'est de montrer que l'Europe est bien celle qui prend les choses en main dans les Balkans. Un sacré coup de poker, qui n'est pas exempt de risques...
mercredi 12 décembre 2007
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