mercredi 6 février 2008

Promesses électorales et compromis budgétaires

Les difficultés budgétaires de la Belgique semblent provoquer bien des tensions dans un gouvernement intérimaire dont les ministres n'ont pas tous les mêmes priorités, loin s'en faut. Les divergences entre partis et même au sein des partis n'annoncent rien de bon pour les discussions institutionnelles, dont l'échec plongerait pourtant le pays dans la plus grave crise de son histoire.
Nous annoncions ici que le gouvernement s'apprêtait à retarder de cinq ans ses objectifs en matière de coopération au développement. Une info obtenue de source chrétienne-démocrate et flamande. Mais le ministre compétent, Charles Michel, a semblé rejeter cette éventualité, mardi dans Le Soir. "Il est évident qu’il faut faire mieux qu’en 2006 et 2007, où les chiffres étaient très bas (0,50 et 0,43 %). Le budget 2008 est encore en cours de confection. On l’espère pour dans une dizaine de jours, mais l’objectif de 0,7 du RNB pour 2010 est repris dans les dix points essentiels de l’action de ce gouvernement de transition", a soutenu le fils Michel. Reste à voir si les engagements seront tenus au moment des arbitrages difficiles. On peut franchement en douter.
Même topo quant aux mesures dites "one shot", ces ventes d'actifs ou de bâtiments publics qui ont permis aux gouvernements précédents de boucler leurs budgets en équilibre, mais dont la valeur à long terme est fortement mise en doute, notamment par la Commission européenne. Le CD&V, qui les avait vigoureusement dénoncées depuis les bancs de l'opposition, semble être en passe de retourner sa veste, si l'on en croit le Morgen mercredi. L'idée émane du ministre de la Justice, Jo Vandeurzen. Plaira-t-elle à son camarade de parti et néanmoins ministre du Budget, Yves Leterme ? Le futur Premier ministre est très à cheval sur ses engagements électoraux, du moins en matière institutionnelle. On verra s'il s'appliquera la même rigueur dans le domaine budgétaire.

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