L’avortement presqu’annoncé du débat en France sur l’identité nationale confirme la crise politique majeure de nos sociétés occidentales, incapables de se saisir de la moindre question existentielle contemporaine. Impuissante lorsqu’il s’agit de réguler une finance destructrice, ou plus globalement de répondre aux grandes questions qu’amène la mondialisation, notre société se contente d’une gestion à court terme, mue par des considérations anxiogènes génératrices de comportements consuméristes qui accélèrent sa dualisation. La classe moyenne s’évapore au profit d’une dialectique usurpée par une nouvelle classe politique faussement populaire, de plus en plus populiste. Celle-ci ne peut rien, et ne veut que peu ou prou, face à des multinationales en quête de maximalisation des profits qu‘elle fait (un peu) semblant de menacer du bâton. Elle préfère faire miroiter aux moins nantis qu’à force de travailler plus ils gagneront plus voire consommeront pour alimenter les caisses d’un Etat que financent de moins en moins les bien pourvus. Un Etat qui, du coup, devient déliquescent, ne rassemble plus, n’est plus national. A y perdre son identité. Ces moins nantis finissent par tomber dans l’insécurité, sociale et financière. Ils sont aussi les premières victimes d’une insécurité urbaine organisée par des quidams en asocialité, dont certains, trop acculturés, jamais intégrés à une société évaporée ont, depuis toujours, décroché. Des sans foi ni loi, créatures dévastatrices, elles aussi sans identité, perdues entre le passé d’aïeuls exploités et le no future qui les attend. C’est une société qu’il faut reconstruire. Tolérance zéro pour les politiques qui se refusent à entendre le craquèlement. Comparution immédiate pour les dirigeants atteints de cécité de la cité.
Durum
jeudi 11 février 2010
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