La coutume veut que les sommités placées en tête de listes par les partis belges aux européennes se souviennent, au moment d'assurer leurs responsabilités d'eurodéputés, qu'ils avaient d'autres engagements. Les politiciens ont beau rappeler que "l'Europe, c'est important", ils préfèrent taper dessus depuis l'extérieur que la faire depuis le dedans.
Le degré d'hypocrisie des intéressés varie toutefois dans des proportions qui peuvent devenir comiques. Ainsi, Louis Michel, tête de liste du MR, avait-il ouvertement clamé sa prétention de jouer un rôle providentiel en Belgique, en n'excluant pas de devenir le prochain ministre-président wallon. C'est raté pour Big Loulou, qui terminera sans doute sa carrière au cimetière des éléphants à Strasbourg. Trop dur pour lui: il devra voter pendant cinq ans des des sujets sans aucune importance, comme les objectifs européens de lutte contre le changement climatique ou la réforme de la finance internationale.
Jean-Claude Marcourt, par contre, profitera du non-Waterloo socialiste pour continuer d'oeuvrer au redressement de la Wallonie. Il est assez drôle de relire aujourd'hui ses déclarations de campagne. "J'ai fait preuve d'un enthousiasme extraordinaire devant la proposition européenne", avait-il déclaré après qu'Elio Di Rupo l'eut placé en tête de liste. Il avait juré-craché qu'il siégerait, contrairement aux élus de 2004, qui avaient renoncé à leur mandat. Elio avait même improvisé un slogan en l'honneur de son candidat: "Stop Barroso, go Marcourt". Il est interdit de rire.
Il y a une socialiste qui, en tout cas, défendait activement dès dimanche soir le retour de Jean-Claude Marcourt en terre wallonne. C'est Véronique De Keyser, deuxième élue du PS au Parlement européen. Rappelant qu'il fut "un tellement bon ministre de l'économie", Véronique a expliqué à la RTBF espérer "qu'il retourne à la place importante qu'il avait", tout en souhaitant "qu'il garde un pied en Europe".
On comprendra mieux cette déclaration en se souvenant que si Jean-Claude Marcourt ne siège pas, Mme De Keyser aurait, en vertu des règles complexes de répartition des responsabilités au Parlement européen, davantage de chances d'obtenir un poste de choix, comme la présidence de la commission des Affaires étrangères...
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4 commentaires:
Ah mais vous ne pouvez pas dire ça du seul parti progressiste qui n'a pas (trop) perdu en Europe.
Finalement, vous pouvez le dire, pire on en découvre et dit sur lui, mieux il se porte.
@colonel moutarde, encore faut-il vérifier si en cas de participation du PS à un olivier (ce qui n'est pas encore acquis), JCM ne sera pas barré par les 63.000 voix de "papa" pour l'un des rares accessits ministériels.
Papa va prendre sa retraite au perchoir du parlement wallon.
ça je ne pense pas
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