Yves Leterme ne fait plus de gaffe. On nous a transformé notre premier. Tout le monde semble s’en réjouir, y compris les sondés d’opinion. Et pourtant, quant au fond, rien n’a changé au 16. Depuis les élections de 2007, le fédéral est en panne et pas moyen de relancer la machine. C’est d’ailleurs trop tard, on revote dan un an. Ce gouvernement aura tout au plus réussi à colmater les brèches durant la crise financière mais même à cet égard il est encore trop tôt pour se prononcer sur le bien-fondé des réformes de la supervision et la régulation financière qui partout en Europe d’ailleurs tardent à venir. Reynders a été au bout de ses réformes et est devenu le punching ball du gouvernement. Le plan Cancer d'Onkelinx est lent à venir, faute de budget, Vanackere apprend son métier de ministre des Affaires étrangères, Soeur sourire Vervotje a comme nouvelle compétence la sécurité du rail, Van Quick est de plus en plus hyperkinétique brasseur de vent, Magnette essaie d'exister au travers de compétences ressortissant aux Régions, et démontre la faiblesse des pouvoirs publics face à des géants de l'énergie. Au sein de ce gouvernement, la seule, finalement, à tirer son épingle du jeu, c’est peut-être la mère Milquet qui fait tourner sa boutique emploi et vient d’accoucher, non plus d'un mioche, mais d’une modification substantielle du plan d’accompagnement des demandeurs d’emploi jusqu’ici bien trop bureaucratique, fort peu efficace et fort fort discriminant. Qui plus est, sans que cela fasse beaucoup de bruit, Mme Non vient, dans les faits, de régionaliser l’accompagnement, il est vrai en mettant de l’argent du fédéral, essentiellement au profit de Bruxelles où elle est élue. Cerexhe doit se demander benoîtement ce qui lui arrive.
Et notre Yves ? Sur le fond rien n’a changé mais sur la forme le Lagaf du pauvre (c’est dire) s’est transformé en Jacques Séguéla du Westhoek. Ne dites plus réforme de l'Etat mais fédéralisme de coopération. Il y a une stratégie UE 2020? Moi, je veux une stratégie BE2020. Voyages à l’étranger, communiqués de réaction à tout vent, et surtout, leitmotiv de ce gouvernement, présidence belge de l’Union européenne, tout est bon au sein de ce gouvernement pour faire parler de... ce que potentiellement on fera (mais qu'on ne fera pas). Il n’est pas un ministre ou secrétaire d’Etat qui n’ait encore annoncé ses ‘priorités dans le cadre de la présidence belge’. Celle-ci risque pourtant si elle échoue, emportée par le cataclysme BHV, de se transformer en objet de risée de l’Atlantide à l’Orval. En attendant pourtant, on ne discutera plus que présidence. Chacun continue d’y aller de sa priorité du jour. On n’attend plus que celles de Guido De Padt, « commissaire du gouvernement pour l’audit interne de l’administration fédérale ». Oublié du gouvernement, on ne sait pas ce qu’est devenu le locataire du n°2 de la rue de la Loi. Peut-être que la mère Milquet devra ajouter à son plan un volet activation du commissaire du gouvernement pour l’audit inerte. On imagine qu'en bout de législature, l'audit interne sera cinglant.
Durum
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Durum, tu oublies les ministres qui ont un beau bulletin :
- Vanackere (le CVP, c'était quand même génial !) nous réconcilié avec le Congo;
- Crembo a doté notre grande armée d'un nouvel Airbus, mais il n'est pas plus fiable que les précédants (notre armée a d'ailleurs réussi l'exploit de déchirer la queue d'un aéronef de remplacement en faisant un créneau à Melsbroek !);
- Charles Michel a réussi une formidable opération de com en fourguant nos vaccins inutiles aux pauvres;
- et last but not least, ce bon vieux Daerden continue d'affoler Youtube, à défaut de solution durable pour les pensions.
Faut pas trop noircir le tableau tout de même...
Sans oublier Carl Devlies, le coordonnier à la lutte contre la fraude qui n'a toujours pas compris ce qui lui est arrivé, et la Turtel, à l'accent grésillant, dont le peuple attend inlassablement qu'elle prodigue le pompier des pompiers. Quant à notre Sarah Palin de la politique belge...
Un qui manque à ce brillant palmarès, c'est Frédéric Laloux. En voilà un qui aurait pu - lui aussi - avoir un destin exceptionnel. On sait ce qu'il devient ?
Je vous trouve bien ironiques, car si Laloux n'est plus, Courard lui y est !
NE dîtes plus que le gouvernement ne fait rien contre la pauvreté !
A ceci près que Laloux connaissait le terrain de la pauvreté. Souvenons-nous qu'il avait dû installer son cabinet (de secrétaire d'Etat) dans son automobile.
Enregistrer un commentaire