Les Occidentaux ont réagi avec indignation à la reconnaissance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par la Russie. Il ne fallait pourtant pas être un grand maître des échecs géostratégiques pour voir venir ce coup. En sponsorisant l'indépendance du Kosovo, les Occidentaux s'y sont eux-mêmes exposés.
Dans les chancelleries européennes, on peaufine maintenant les arguments qui devront permettre d'expliquer, lors d'un sommet à Bruxelles lundi prochain, pourquoi les deux cas sont différents.
L'indépendance du Kosovo, devrait-on entendre, est un cas sui generis, dont le caractère exceptionnel justifié par 1/ les exactions dont ont été victimes les Kosovars dans le contexte du démembrement de la Yougoslavie 2/ l'échec des négociations directes entre Serbes et Kosovars sous l'égide de l'ONU.
Mais ces arguties juridiques, qui servent depuis des mois à justifier l'unilatéralisme des Occidentaux, seront inutiles face à Moscou, dont il est, ici encore, aisé de prévoir les prochains coups.
En affirmant que 1/ les Ossètes ont eux aussi une histoire d'oppression et que 2/ les négociations onusiennes sur le Kosovo ne se sont en fait jamais vu donner une chance de succès, les Russes balaieront le distinguo européen.
Et comment leur donner tort ? Comment les Européens pourraient-ils aujourd'hui se draper dans un droit international sur lequel, il y a quelques mois à peine, ils s'essuyaient les pieds ?
Du coup, la Russie aura beau jeu d'appliquer la stratégie du fait accompli déployée au Kosovo par les Européens. Ceux-ci ont imposé leur propre mission dans l'ancienne province serbe en dépit d'un mandat insuffisant des Nations Unies. Moscou fera de même en Ossétie du Sud et en Abkhazie. Cela n'a rien à voir avec le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. C'est une lutte d'influence sur un échiquier grandeur nature.
mercredi 27 août 2008
mercredi 6 août 2008
Les drôles d'affaire de la famille Daerden
L'affaire est entendue: Michel Daerden (encore lui) a fait s'esclaffer la Belgique toute entière et le but décisif du Standard contre Anderlecht, dans le fond, c'est lui. Les électeurs reconnaissent sa simplicité, son côté "comme tout le monde" et l'ont plébiscité. Après tout, la démocratie a parlé. Restons-en là.
Pourtant, derrière l'amuseur public, se cache l'un des trois ou quatre hommes politiques les plus puissants du pays. Il a tissé sa toile à travers la Belgique francophone, non seulement -comme bien d'autres que lui l'ont fait et continuent à le faire- en nommant les "siens" à des postes-clé mais aussi en faisant fructifier un cabinet de réviseur d'entreprises qui lui a procuré une fortune considérable.
Ledit cabinet (DC&Co) s'est spécialisé dans les structures publiques et il en contrôle un nombre considérable, tant à Liège qu'ailleurs. Quand Daerden père est devenu ministre, il en a cédé les parts à son fils Frédéric, devenu depuis lors député wallon et bourgmestre. En 2006, alors que soufflait encore la "tornade éthique", Daerden Jr a annoncé qu'il renonçait à son mandat d'administrateur, tout en restant le principal actionnaire.
Certes, rien d'illégal. Pourtant l'Institut des Réviseurs d'Entreprises a interdit, le 20 mars dernier, à DC&Co, devenu depuis lors BCG & associés, de poursuivre ses mandats dans une série de sociétés où pourraient se poser des problèmes d'indépendance et de déontologie. Frédéric Daerden a fait appel mais l'IRE a confirmé sa décision et l'affaire est maintenant en cassation.
Le mois passé, un élément aussi troublant que les précédents s'est ajouté au dossier. La députée Véronique Cornet (MR) a révélé que le siège de la société par le biais de laquelle Frédéric Daerden détenait ses parts dans BCG & Co -une mystérieuse A.I. Invest- avait son siège chez un certain Georges Xhaufelaire qui n'est autre que le directeur de la cellule fiscale wallonne appelée à mettre sur pied la future administration fiscale wallonne, dépendant du gouvernement wallon et placée sous l'autorité directe du ministre wallon du Budget et des Finances, ... Michel Daerden.
L'affaire n'a pas fait grand bruit. Elle traduit pourtant une confusion intolérable entre les affaires privées du clan Daerden et les instances publiques wallonnes. Est-ce un signe que la "tornade éthique" s'est arrêtée à des sous-fifres ou que le clan Daerden est décidément trop puissant? Toujours est-il qu'à ce jour, aucune mesure n'a été prise.
Finalement, tant qu'il fait des bons mots...
Mexicano
Pourtant, derrière l'amuseur public, se cache l'un des trois ou quatre hommes politiques les plus puissants du pays. Il a tissé sa toile à travers la Belgique francophone, non seulement -comme bien d'autres que lui l'ont fait et continuent à le faire- en nommant les "siens" à des postes-clé mais aussi en faisant fructifier un cabinet de réviseur d'entreprises qui lui a procuré une fortune considérable.
Ledit cabinet (DC&Co) s'est spécialisé dans les structures publiques et il en contrôle un nombre considérable, tant à Liège qu'ailleurs. Quand Daerden père est devenu ministre, il en a cédé les parts à son fils Frédéric, devenu depuis lors député wallon et bourgmestre. En 2006, alors que soufflait encore la "tornade éthique", Daerden Jr a annoncé qu'il renonçait à son mandat d'administrateur, tout en restant le principal actionnaire.
Certes, rien d'illégal. Pourtant l'Institut des Réviseurs d'Entreprises a interdit, le 20 mars dernier, à DC&Co, devenu depuis lors BCG & associés, de poursuivre ses mandats dans une série de sociétés où pourraient se poser des problèmes d'indépendance et de déontologie. Frédéric Daerden a fait appel mais l'IRE a confirmé sa décision et l'affaire est maintenant en cassation.
Le mois passé, un élément aussi troublant que les précédents s'est ajouté au dossier. La députée Véronique Cornet (MR) a révélé que le siège de la société par le biais de laquelle Frédéric Daerden détenait ses parts dans BCG & Co -une mystérieuse A.I. Invest- avait son siège chez un certain Georges Xhaufelaire qui n'est autre que le directeur de la cellule fiscale wallonne appelée à mettre sur pied la future administration fiscale wallonne, dépendant du gouvernement wallon et placée sous l'autorité directe du ministre wallon du Budget et des Finances, ... Michel Daerden.
L'affaire n'a pas fait grand bruit. Elle traduit pourtant une confusion intolérable entre les affaires privées du clan Daerden et les instances publiques wallonnes. Est-ce un signe que la "tornade éthique" s'est arrêtée à des sous-fifres ou que le clan Daerden est décidément trop puissant? Toujours est-il qu'à ce jour, aucune mesure n'a été prise.
Finalement, tant qu'il fait des bons mots...
Mexicano
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