dimanche 13 avril 2008

La réforme est morte. Vive la chienlit!

Quarante ans après mai 68 qui a permis un formidable mouvement de libération des consciences prisonnières d'un Etat liberticide, force est de constater que les citoyens voient aujourd'hui plus que jamais leurs droits confisqués. Après avoir permis d'assouplir les structures politiques, Mai 68 a contribué au transfert du pouvoir aux mains de l'entreprise. Celle-ci a profité de la déstructuration des pouvoirs publics pour s'engouffrer dans la brèche et nier à son tour la liberté de l'individu.
Ainsi, Mai 68 avait notamment pour ambition de susciter une révolution culturelle face à la chape de plomb du politique qui n'hésitait pas à user de la censure.
Quarante ans plus tard, les multinationales ont pris le relai, transformant la culture en business, le pouvoir de l'argent dictant les règles de ce nouvel impérialisme. Universal menace les journalistes d'une astreinte de 25.000 euros s'ils ne respectent pas l'embargo portant sur une interview du groupe dEUS. Clear Channel et dans sa foulée Live Nation se sont arrogés un quasi-monopole sur l'organisation des concerts, menaçant les artistes sous contrat qui se produiraient pour autrui en osant demander un tarif plus démocratique. Un nouveau formatage culturel au service d'une idéologie, Clear Channel ayant soutenu l'administration Bush en Irak et menacé les artistes réfractaires à cet engagement (New-York Times, 25/3/2003).
Après les pavés de Paris-Roubaix (Tommeke Tommeke wat doe je nu?), Mai 2008 redonne envie de plage.
De plus en plus limités dans leur pouvoir d'achat, les citoyens voient leurs libertés au quotidien et leurs droits fondamentaux de plus en plus menacés. Selon la CSC, il en coûtera 676 euros en plus en 2008 pour un ménage avec 2 enfants pour se nourrir et se chauffer. Dans le même temps, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet demande à la Belgique de se serrer la ceinture un peu plus en renonçant à son système d'indexation des salaires. "2008, année de vérité pour l'index", a surenchéri le gouverneur de la BNB Guy Quaden. Un ancien soixante-huitard. Avouez qu'il y a de quoi tomber de sa barricade.
Il est vrai que l'indexation connaît un boom sans précédent: +15 à 20%... pour Serge Fautré ou Jean-Paul Votron, les patrons de Cofinimmo ou de Fortis qui aux côtés des malheureux Albert Frère (GBL), Carlo Brito (Inbev), Roch Doliveux (UCB), Bernard Moschéni (ex-Mobistar), Thomas Leysen (Umicore) ont perçu en 2007 des émoluments oscillant entre 600.000 euros et 4,25 millions d'euros. Bien sûr, les bien-pensants rétorqueront que ces quidam prennent des risques au service de l'économie et... qu'il est interdit d'interdire. Et bien, soyons réalistes. Demandons l'impossible!

Durum

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